Présidentielle 2012 : ils ne sont pas favoris mais…

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JA – Ils ne sont pas favoris, et leurs scores risquent d’être anecdotiques. Pourtant, certains auront une influence majeure sur la présidentielle malienne à l’image de Hamed Sow, Jeamille Bittar, Mandani Tall ou encore Modibo Sidibé.

Ils étaient 24 lors du scrutin de 2002, 8 après le premier quinquennat d’ATT, en 2007, en plein âge d’or du consensus. Comme le chef de l’État sortant ne se représente pas et que tous les garde-fous envisagés – tel le doublement de caution, qui passe de 10 millions à 20 millions de F CFA (de 15 245 à 30 500 euros) – semblent s’avérer insuffisants pour décourager les candidatures fantaisistes, une vingtaine de postulants devraient faire campagne pour la présidentielle de 2012.

Il y a évidemment les traditionnels chefs de parti, vétérans des campagnes présidentielles : Tiébilé Dramé, du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Oumar Mariko, de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Mountaga Tall, du Congrès national d’initiative démocratique (Cnid). De nouveaux candidats se sont positionnés, comme Madani Tall (en bas à gauche sur la photo ci-dessus), président d’Avenir et développement du Mali (ADM), l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, qui a créé son parti, le Rassemblement pour le développement du Mali, ou encore son beau-frère, Cheick Boucadry Traoré, du parti Convergence africaine pour le renouveau (Care), fils du général Moussa Traoré. Deux candidatures qui troublent d’ailleurs quelque peu le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR, de Choguel Maïga), qui revendique lui aussi l’héritage de Moussa Traoré.

Un PDES divisé

En dehors des champions portés respectivement par l’Adema, l’URD et le RPM, qui commencent la course en tête, deux candidatures, surtout, alimentent les spéculations. La première émane du Parti pour le développement économique et social (PDES), regroupant personnalités et organisations se réclamant du président ATT. Considéré comme la deuxième force politique du pays depuis sa création, en juillet 2010, le PDES ne s’est pourtant pas encore clairement positionné par rapport au scrutin. Faut-il y aller ou soutenir un candidat en course ? La majorité des cadres du parti milite pour la première option, mais avec quel candidat ?

Deux barons du parti sont en lice : Hamed Sow (en haut à gauche sur la photo ci-dessus), ancien ministre des Mines, PDG d’Amic-Invest et conseiller spécial d’ATT, et Jeamille Bittar (en haut à droite), homme d’affaires, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, du Conseil économique, social et culturel, et premier vice-président du PDES. La querelle de leadership risque d’emporter la cohésion du parti. Pis, elle le menace d’implosion. Jeamille Bittar a ainsi annoncé son intention de le quitter s’il n’est pas investi.

Le président du PDES, Hamed Diane Sémégua, aurait fait un candidat naturel, évitant au parti les dissensions actuelles, mais il est ministre en exercice de l’Équipement, et ATT est formel : aucun membre de l’exécutif ne se présentera à la présidentielle. « Ils s’y sont tous engagés avant d’accepter de faire partie du gouvernement », confirme le chef de l’État.

L’inconnue Sidibé

La seconde candidature qui suscite les passions n’est pas encore déclarée. C’est celle de Modibo Sidibé, ex-Premier ministre – jusqu’en mars dernier –, qui doit toute sa carrière (membre du gouvernement durant vingt ans) à sa proximité avec ATT, dont il était le directeur de cabinet pendant sa première présidence, lors de la période de transition (1991-1992).

Le divorce avec ATT, le 30 mars, a pris une tournure dramatique. Modibo Sidibé (en bas à droite sur la photo ci-dessus) a été remercié, son gouvernement a été dissous et l’encadrement de l’administration qu’il avait patiemment mis en place, déconstruit par le chef de l’État. En outre, ATT répète à l’envi qu’il n’a pas de dauphin… Bref, si Modibo Sidibé, 59 ans, qui s’apprête à rendre publique sa candidature, constitue une véritable inconnue dans l’équation électorale de l’an prochain, certains observateurs l’envoient déjà au second tour. Et ses partisans, eux, pronostiquent une réédition du scénario de 2002, où ATT, candidat indépendant, a été élu envers et contre la classe politique. À la différence près que Modibo Sidibé n’a pas sillonné le pays profond ces dix dernières années, à l’inverse du numéro un du pays durant les années 2000, alors qu’il était en réserve de la République.

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Cherif Ouazani, envoyé spécial à Bamako – 14 octobre 2011

 

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