A quelques encablures de l’élection présidentielle de 2012 au Mali, on peut affirmer sans risque de se tromper que l’homme du consensus Att, de bon gré ou malgré lui, laissera un Mali divisé entre deux tendances politiques : ceux qui imposent un fichier dit consensuel mais conflictuel et le GPS 2012 (Groupe des Partis Solidaires pour les élections de 2012) regroupant 44 partis politiques qui se battent pour des élections libres, transparentes et crédibles. Pourquoi cette situation d’empoignades sous les pieds d’un président hors compétition et connu pour ses qualités de médiation ?
Le GPS 2012, à travers sa toute dernière déclaration, a annoncé les couleurs : « Le Vendredi 7 Octobre 2012, au CICB à 16 h, le Groupe des 44 partis politiques ( G44 ) oeuvrant pour un Fichier Electoral Fiable et Consensuel, se constitue en « Groupe des Partis Solidaires pour les élections de 2012 » ( GPS 2012 ). Le GPS 2012 a un double objectif : l’Organisation d’élections transparentes et crédibles en 2012 ; et l’Emergence, de leurs rangs, du Président de la République du Mali en 2012 ».
Le groupe se veut donc solidaire autour d’élections crédibles avec la conviction que l’issue sera l’émergence de ses rangs du futur président démocratiquement élu. Le message est clair et précis, même à connotation de mise en garde contre des élections pipées. D’ailleurs, auparavant le RDS avertissait que les Maliens ne sont plus disposés à accepter des élections pipées d’avance à travers un fichier électoral qui défie la raison universelle avec 71% d’électeurs pour une nation où 65% de la population n’ont pas 15 ans ! Et le Rds de s’interroger comme quoi, si le fichier n’est pas fiable, que vaudront les scrutins référendaire, présidentiel et législatifs, ainsi que les résultats qui en seront issus ? Si le fichier n’est pas fiable, comment les élections seront-elles « libres, transparentes et crédibles » ? Et le Rds d’ajouter que ceux qui comptent prendre des libertés et des raccourcis avec un simple « fichier amélioré » sont en train de consolider le nid de la fraude électorale et de la corruption. Le RDS de conclure que ceux qui fabriquent de faux électeurs doivent être traduits, tôt ou tard, devant les juridictions appropriées.
Lorsqu’on en arrive à des mises en garde de la sorte, à de telles positions tranchées d’un côté, et que de l’autre on s’agrippe à l’adage selon lequel « malgré les aboiements des chiens, la caravane passe ». C’est sans doute cette témérité du pouvoir en place qui semble pousser les 44 partis à créer le GPS dont l’une des clauses exprime l’émergence de ses rangs du futur président. Vu le nombre et la qualité des partis composant ce regroupement politique, leur force de frappe n’est point à minimiser. C’est dire que les jours à venir ne sont pas du tout rassurants quant à l’aboutissement heureux des scrutins électoraux et référendaire.
Bien entendu, le fait que le Président sortant ne soit pas dans la course pour la présidentielle devait être en soi un facteur favorisant l’accalmie des élections, mais il se trouve que c’est tout le contraire qui semble prévaloir.
Le Mali saura-t-il vaincre le germe de la violence qui se plane à l’horizon ?
Qui vivra verra !
Mamadou DABO