Présidentielle 2012 : Des conciliabules et combines entre ATT et IBK ?

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Depuis un certain temps, les réseaux s’activent ; et les manœuvres et conciliabules s’érigent en coups bas et autres fourberies dans le cadre de la présidentielle du 29 avril 2012. Mais selon des sources bien introduites en « haut d’en haut », le parti du Rassemblement Pour le Mali (RPM) tient à imposer sa suprématie au sein de l’arène électorale.  Aussi  multiplierait-il les démarches nocturnes au niveau de Koulouba sous la baraka de certains responsables de l’UEMOA, de la CDEAO et de l’Internationale Socialiste,  Quel qu’en soit le prix, même au péril de son deal signé en 2002 avec ATT.

 

En effet, beaucoup d’observateurs voient Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK au deuxième  tour de l’élection présidentielle, mais le considère surtout comme le probable futur Président du Mali. Mais de quelle victoire s’agit-il ? En tout cas, s’il en existe une, c’est qu’elle est virtuelle si l’on tient compte des bouleversements intervenus dans les relations politiques entre Koulouba et le « parti du Tisserand » (RPM). S’y ajoutent les propos acerbes que le  Président du RPM tient lors de ses différentes sorties en fanfare.

 
La rupture entre ATT et le parti de la Ruche n’est plus qu’un secret de polichinelle. La « garde prétorienne » de Koulouba s’est saignée à blanc pour équilibrer l’équation des primaires à l’ADEMA. C’est pour cette raison que le président des Ruchers, Dioncounda Traoré,  a été reçu en audience à Koulouba par le Chef de l’Etat. Notre source assure que pas plus que les inévitables questions de développement, ATT et son illustre hôte ne pouvaient pas passer sous silence le sujet de la candidature à soutenir à l’élection présidentielle de 2012. ATT est resté pessimiste, mais il a tenu à rappeler le « deal » le liant au RPM à l’issue de la présidentielle de 2002 où IBK était le vainqueur.
Silence, on rebelote !

 
Cette rencontre entre ATT et Dioncounda Traoré n’a pas été fructueuse car les efforts de dissuasion d’ATT n’ont pu ébranler le candidat de l’ADEMA dans ses intentions de briguer la magistrature suprême du pays. Selon des indiscrétions, le soutien de Koulouba en 2012 porte pour le moment sur IBK,  président du RPM et candidat à la présidentielle. Cette situation aurait incité le président de l’Assemblée nationale et non moins candidat des Ruchers à se rendre au domicile d’Alpha Oumar Konaré (AOK) où il a passé près de deux heures de temps. Il aurait rendu compte à AOK des liens et des relations bilatérales qu’il a eues à entretenir avec le Chef de l’Etat, depuis son arrivée  à la tête du Parlement. Aussi-a-t-il affiché devant son mentor les ambitions qu’il nourrit pour le Mali.

 
« IBK est le candidat du peuple pour la présidentielle de 2012 au Mali et nous mobiliserons tout le pays pour faire triompher cette candidature ». Ainsi s’exprimait une grande personnalité politique proche de l’homme lors de cette rencontre. Cette déclaration contredit la rumeur répandue par des « politricheurs » (entendez des politiciens) selon laquelle Koulouba soutiendrait la candidature de Dioncounda. Selon cette personnalité politique, depuis lors, cette nouvelle fait paniquer  à tel point que Dioncounda et ses proches font l’objet de détestations inimaginables de la part des proches de Koulouba  qui utilisent alternativement le bâton et la carotte, ou les deux à la fois, pour compromettre  le parti de la Ruche, du moins pour  2012. A en croire cette personnalité, des cadres de l’Internationaliste Socialiste (dont IBK est lui-même  vice-président) et des Chefs d’Etat des pays de l’espace UEMOA sont mis à contribution ; tout comme des notables du pays. Mais c’est sans compter avec  l’intransigeance de Dioncounda qui ne pense plus qu’à  « percer » lors de cette présidentielle de 2012. Toutes les tentatives étant vaines, certains  utilisent l’arme de l’acharnement, de l’oppression et de l’intimidation contre les partisans du candidat des Ruchers.

 
Le parti de l’Abeille est connu pour sa boulimie du pouvoir qui le pousse dans bien des travers. Il est donc clair que l’ADEMA ne se contentera pas de strapontins lors de cette présidentielle. Or c’est bien là toutes les inquiétudes de Koulouba qui sait  d’ailleurs qu’il n’aura plus les « mains libres » pour mener à bon port la présidentielle pour sortir par la grande porte à la fin de son dernier mandat le 8 juin 2012. Il faut compter avec le RPM qui revendique sa victoire « confisquée » en 2002. Aujourd’hui, le  rapprochement, peut-être circonstanciel Koulouba-RPM à la veille de la présidentielle 2012 est un signe clair qui ne doit tromper que les naïfs.

 
On sait que la position de l’URD de Soumi ne permet pas d’envisager un quelconque rapprochement ni avec l’ADEMA, ni avec le PDES. Même si, dit-on, ce dernier n’a pas de candidat pour le moment. Le PDES pourrait bien jouer le rôle d’arbitre entre les différences tendances ; à condition qu’elle ne tombe pas dans le jeu des pros-Modibo. Quoi qu’il en soit, le PDES se trouve pris dans un engrenage qui l’oblige à descendre dans l’arène politique « avec loupe et calculette », au risque de se retrouver entre les « crocs des vieux loups ». Il n’est plus question, pour les amis d’ATT, de jouer à « l’observateur somnolent » pour pouvoir figurer au sein du nouveau gouvernement. Désormais, chaque acte, fait ou geste est à analyser dans la plus grande sérénité. En tout cas, il y a bien des motifs d’affrontement entre la classe politique dans sa grande majorité. Telle que la situation se présente, si ATT ne tient pas compte du prestige qui reste au RPM, il aura affaire avec une oppression farouche, surtout qu’en 2002,  les « Tisserands » ont évité de justesse de mettre le pays à feu et à sang après la confiscation de la victoire de leur mentor Ibrahim Boubacar Kéita.

 
Ces dernier temps, le rapprochement Koulouba-RPM revient toujours au devant de la scène. Un rapprochement qui réduit à néant les chances de Dioncounda Traoré pour la magistrature suprême de notre pays. Bien qu’entouré d’hommes à poigne, des faiseurs de roi et d’adolescents politiques, Dioncounda a du souci à se faire. Et de plus en plus, le défi de 2012 lui échappe. Pressenti au lendemain de son investiture comme « le dauphin caché » du Président ATT à la présidentielle de 2012, Dioncounda voit, chaque jour qui passe, Koulouba lui filer entre les doigts. En dépit de la multiplication des clubs de soutien à sa candidature, il aura du mal à descendre dans l’arène politique. Contrairement à IBK pour qui l’élection présidentielle apparaît désormais comme une simple formalité. « Ce n’est pas la victoire à l’élection présidentielle qui nous inquiète. Ce qui nous inquiète, c’est plutôt ce qu’il faut en faire », disait IBK le samedi dernier en réponse aux appels à sa candidature pour Koulouba 2012.

 
« Je n’ai rien contre Dioncounda Traoré ; mais ce qui me déplaît chez lui, c’est sa nonchalance », disent ses détracteurs. Et un membre du Comité exécutif de l’ADEMA,  d’ajouter dans un éclat de rire : « C’est cette nonchalance qui trompe les gens car  contrairement à l’image qu’il donne de lui, Dioncounda Traoré est un homme à poigne ». Et  de poursuivre : « Avec son calme légendaire, une taille au dessus de la moyenne, élégant, Dioncounda Traoré n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Tous ceux qui s’y sont essayés ont retenu la leçon : on ne joue pas avec la queue du lion qui dort ». Selon notre source, avant ce « rapprochement »  entre le Chef de l’Etat et son ancien challenger, l’atmosphère était lourde ou presque.

 
Le Président  ATT et  IBK « futur Chef d’Etat » se sont jetés, de temps à autre, des regards furtifs, mais sans mot dire, du moins jusqu’à ce que le premier (ATT) rompe le silence en annonçant : qui faut-il soutenir à la présidentielle de 2012 ?
Entamée dans la discrétion, cette réunion s’est terminée à deux tard dans la nuit. Si rien n’en a filtré, la suite des évènements ne trompe guère. « Tout porte à croire qu’ATT et IBK se sont mis d’accord sur le genre de soutien pour sa candidature à la présidentielle 2012 », indique notre source d’un air rassurant.

 
Une certitude cependant : ces derniers temps, des rumeurs font croire qu’IBK est soutenu par les proches d’ATT aux dépens de Dioncounda Traoré considéré jusque-là comme le candidat de Koulouba. Il reste à présent  aux protagonistes de franchir la dernière marche qui devrait les conduire à Koulouba : gagner l’élection présidentielle 2012.

 
On se rend compte qu’après ATT, il n’y aura aucune place pour les amateurs. Mais les conflits d’intérêts qui se profilent  à l’horizon et les éventuels « chocs électriques » permettront sans doute d’assainir le paysage politique malien. Au-delà des péripéties politiciennes se profilent également à l’horizon des conflits de personnes dont certains ne datent pas d’aujourd’hui.  Les conciliabules ainsi engagées entre Koulouba et le RPM, laissent prévoir des « tempêtes accompagnées d’orages ». L’évolution de la situation ne nous démentira pas.
 Jean Pierre James


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