La rumeur d’une éventuelle candidature aux présidentielles de l’actuel Ministre des affaires Etrangères est peut être en train de se confirmer. Difficile en tout cas de prétendre le contraire vu toute la pression que lui mettent ses partisans de vouloir le voir arrêter le suspens samedi prochain.
Sauf retouche de dernière minute, le samedi 14 janvier 2012 verra la rentrée politique de l’ancien patron des services secrets maliens. De Kayes à Kidal, les partisans de Soumeylou Boubèye Maiga se mobilisent, pour faire de cette rentrée une réussite à la dimension de leur leader. Le pourquoi de cette rentrée est la question qui se trouve sur toutes les lèvres. Boubèye sera-t-il candidat aux élections présidentielles de 2012 ? Oui répondent les plus extrémistes de ses supporters. Non ! Rétorquent d’autres. Bien malin qui pourra détecter les véritables intentions de cet homme, qui sait cultiver le secret et qui a seul, la magie des retournements les plus spectaculaires. Les maliens, dans leur ensemble, se posent la question de savoir, la nature de la mouche qui a bien pu piquer leur ministre des affaires étrangères. Celui qui de l’avis de bon nombre de nos concitoyens réussit bien ses missions et, qui a pu, en un temps record, redorer l’image du pays et faire revenir à la raison, certains de nos partenaires qui nous ont fui comme la peste, n’a-t-il pas d’autres chats à fouetter. Son poste de premier diplomate du pays lui sied bien et l’on apprécie l’élégance et la hauteur de vue avec lesquelles il aborde les questions les plus délicates. Tout le monde est d’accord qu’il doit pour le moment rester dans ce rôle, tout le monde sauf lui-même bien sûr. Dans la réalité, les raisons qui poussent Boubèye à se manifester sont multiples. Selon différentes sources concordantes, beaucoup des partisans de l’ancien candidat à la présidentielle, n’apprécieraient pas le fait qu’il ne se soit pas porté candidat cette année. L’argument est qu’il aurait beaucoup plus de chance qu’en 2007 où, beaucoup de ses sympathisants, jugeant sa candidature plutôt comme une défiance à son ami ATT, avaient préféré jeter leur dévolu sur ce dernier. C’est donc pour les rassurer et leur expliquer sa décision de ne pas se présenter, que le communicateur qu’il est les convoque à Bamako pour leur parler les yeux dans les yeux. Certains par contre, pensent que le seul travail du parti ADEMA, ne suffirait pas pour faire la victoire en 2012 et, que Boubèye en dehors de sa contribution au travail collégial du parti, veut marquer les élections par une touche de mobilisation personnelle, surtout que le risque est grand, de voir les plus rancuniers de ses partisans, ne pas pardonner à l’ADEMA son exclusion de par le passé. La troisième théorie laisse entendre que l’ancien DG de
Tout ce qui concerne Boubèye est aussi secret que lui-même. Mêmes ses plus proches collaborateurs ne peuvent dire sur quel pied il se lèvera le lendemain. A défaut d’une machine de guerre forcément foudroyante, la longue expérience et l’intelligence supérieure que tout le monde lui reconnaît, font de Boubèye un homme dont aucun acte n’est à prendre à la légère. Très respecté dans les milieux de la jeunesse et très présent dans les milieux de la presse dont il est issu, Boubèye, pour beaucoup d’observateurs, pèsera de tout son poids sur les résultats des élections de 2012. Son parti, l’Adema, craint plus que quiconque la rentrée du 14 janvier qui s’annonce et la tournure que son interprétation pourra prendre. Car avec de nombreuses défections et radiations, il ne peut se payer le luxe de se fâcher avec une de ses figures les plus pertinentes. Ainsi à défaut de pouvoir l’en empêcher, les abeilles font contre mauvaise fortune, bon cœur. En attendant, la rumeur va bon train dans les salons et les grins de Bamako et on attend avec une grande curiosité le discours qu’il se propose de prononcer lors de cet évènement pour le moins inhabituel.
Karim FOMBA