Le Cadre de concertation entre les partis politiques et le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales se sont réunis le jeudi dernier pour faire le point des préparatifs des élections de 2012. La rencontre qui s’est déroulée dans la salle de conférence du Gouvernorat du District de Bamako, était présidée par le Ministre Kafougouna Koné en présence du Gouverneur du District, Souleymane Diabaté et Sina Aliou Théra de la Délégation Générale aux Elections (DGE).
Les échanges ont porté sur trois points, à savoir l’adoption du dernier compte rendu, le point de la révision des listes électorales et le chronogramme du processus électoral.
Le compte rendu de la Commission consultative du Cadre de concertation indique qu’à l’examen du rapport du Comité d’experts sur la relecture de la loi électorale, la suppression du vote par témoignage et de la procuration de vote constituent les éléments clés de la réforme. Le Comité avance, entre autres recommandations : la prise en charge de la motivation des membres des Commissions administratives de révision des listes électorales par le budget d’Etat ; la détermination des prérogatives des Coordinateurs des centres de vote ; l’organisation des voyages d’études dans les pays ayant une expérience en matière de couplage des élections et la relecture de la loi organique déterminant les règles d’organisation et de fonctionnement de la Cour constitutionnelle.
Apres la présentation de la Commission, des contributions et des interrogations ont été enregistrées. Le porte-parole des 44 partis politiques réclamant «un fichier électoral consensuel et fiable» a estimé que les propositions faites par leur groupement n’ont pas été examinées par les experts du Comité d’experts. Il a réitéré les propositions des 44 partis qui portent sur un certain nombre de points. Il s’agit de l’impression des bulletins de vote à l’extérieur, le plafonnement des fonds de campagne et l’interdiction de l’utilisation des moyens de l’Etat par les candidats.
Le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le général Kafougouna Koné, a indiqué que la relecture de la loi électorale, avant les grandes échéances, est devenue une tradition dans notre pays. 2012 étant une année électorale pour le Mali avec la tenue de 5 scrutins, le Ministre Koné a donné des assurances par rapport à la prise en compte des propositions des 44 partis politiques. «Les propositions du groupe des 44 partis seront soumises au Comité d’experts pour étude afin d’enrichir le document. Celui-ci sera, par la suite, introduit dans le circuit d’approbation du gouvernement», a-t-il précisé.
Parlant de la révision des listes électorales, Kafougouna Koné a assuré que toutes les Commissions administratives sont aujourd’hui à pied d’œuvre. Au nombre des activités menées, figure la formation des formateurs, des préfets, sous-préfets et maires. Des sites de regroupement ont été formés dans les juridictions de l’extérieur. La grande innovation cette année dans la révision des listes électorales est l’introduction du tableau de mise à jour qui remplace les tableaux d’inscription et de radiation. Le coût des élections de 2012 est estimé à environ 40 milliards de FCfa contre 18 à 20 milliards de FCfa en 2007. La différence tient, selon le Ministre, au fait qu’il n y a pas eu de deuxième tour lors des présidentielles de 2007. Or, cette fois-ci, les estimations ne peuvent pas ne pas prévoir le deuxième. En outre, en 2007, il n y a pas eu de changements dans l’élaboration du fichier électoral. Alors que de grands changements sont préconisés cette année. Il faut aussi compter avec le référendum constitutionnel dont le coût est estimé à 9 milliards de FCfa.
Aujourd’hui, les réflexions portent sur les différentes dates et la possibilité de coupler le référendum au premier tour de l’élection présidentielle le 29 avril 2012 et d’organiser le deuxième tour le 13 mai prochain. Ce scénario présenterait l’avantage de conserver l’Assemblée Nationale. Les 1er et 22 juillet 2012 seraient alors retenus pour organiser les 2 tours des législatives.
Avant cette rencontre avec les partis politiques, le président de la Commission indépendante, Mamadou Diamoutani, avait rencontré, le mardi dernier, les partis politiques et la société civile pour échanger sur les missions de la CENI, ainsi que sur les activités menées et les actions projetées par la structure. Il a aussi rappelé les missions dévolues à la CENI au terme de la loi électorale. «La Commission a une mission de supervision et de suivi du processus électoral tout au long de celui-ci. Elle veille à la régularité des élections en supervisant l’élaboration des listes, la préparation du fichier, l’établissement des cartes d’électeurs, l’organisation matérielle des élections, la campagne électorale, le déroulement du vote, le dépouillement, la transmission et la centralisation des résultats. La Commission Electorale Nationale Indépendante veille rigoureusement à l’application par tous de la loi électorale», a-t-il expliqué.
A noter que la CENI a déjà élaboré son règlement intérieur et installé son bureau. Elle vient de terminer les échanges sur l’arbitrage budgétaire avec le Ministère de l’Economie et des Finances. Un budget qui se fixe autour de 6 milliards FCfa en tenant compte de l’augmentation du nombre de bureaux de vote (environ 23 000 bureaux) et de l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle. Malgré, le léger retard dans l’installation des démembrements, la nouvelle CENI se prépare à mettre en place ses démembrements dans les 703 communes, dans les 49 cercles, le District de Bamako ainsi que dans les 46 Ambassades et Consulats.
Au cours de cette rencontre, le président de la Commission a assuré les partis politiques et la société civile de la détermination des 15 membres de la CENI à veiller au respect de la loi tout au long du processus et à défendre leur indépendance.
Nouhoum DICKO