En plus de la violation flagrante de la constitution, la prorogation du mandat des députés à l’Assemblée Nationale du Mali, trahi les aspirations profondes du peuple malien. Le chef de l’État, protecteur de l’unité de la patrie et garant de la Constitution, est désormais dans l’incapacité de respecter son serment et préserver les droits du peuple.
Pour favoriser le totalitarisme, les médias d’abrutissement ont été mis à contribution pour transformer le génie du peuple en masse abêtie. Une forfaiture, fruit de la manipulation qui fait appel à des arguments fallacieux pour justifier l’injustifiable. Au Burkina Faso, le Conseil Constitutionnel dans son indépendance a rejeté le 26 avril 2012 une loi portant prorogation du mandat des députés, pour non-conformité à la Constitution burkinabè.
Au Mali, oubliant que les machinations, les trames obscures, les trahisons, et tous les désordres les plus funestes nous suivent en nous tourmentant jusqu’à nos tombeaux, la Cour Constitutionnelle et le gouvernement ont franchi le Rubicon en prorogeant le mandat des députés. Pourtant les experts sont formels : « La prorogation du mandat au-delà du délai constitutionnel, empêche les députés de faire les réformes tant réclamées, parce qu’un Parlement hors délais est illégal et ne peut pas réviser la Constitution ».
Cependant, quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, la plus sacrée et la plus indispensable des devoirs, disait Robespierre. Va-t-on arriver à ce niveau ?
En tout cas, la répression du meeting de la Bourse du Travail est un terreau favorable pour bon nombre de nos concitoyens. Une chose est sûre, si un chef cesse d’être un marchand d’espérance, le peuple prendra ses responsabilités. La marche du 4 décembre prochain est une occasion inouïe de recadrer les fascistes qui prennent la république en otage.
- Diallo