Le secrétaire politique du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République, Amadou Koïta, a tapé fort du poing sur la table en exigeant la suspension pure et simple de l’actuelle Céni dans l’organisation des échanges électoraux prochains et a menacé de ne pas la reconnaître au cas contraire. Cette attitude du moins incohérente et surprenante de la part du front n’est pas au gré de certaines formations politiques, comme le MPJS et le Madi et elles la qualifient comme une discrimination d’une partie de la société civile.
La nouvelle est tombée lors de la traditionnelle rencontre entre le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, colonel Moussa Sinko Coulibaly, en compagnie de son collègue délégué chargé de la décentralisation, Me Demba Traoré et la classe politique, le lundi dernier dans la salle de réunion du gouvernorat. Le secrétaire politique du FDR, Amadou Koïta en prenant la parole à montrer la position du front par rapport aux élections à venir. A cet effet, le FDR exige une suspension pure et simple de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Selon des précisions faites par son représentant “l’actuelle Céni n’est pas impartiale, sa crédibilité est mise en cause et elle est incapable d’organiser les élections libres, transparentes et crédibles, comme doit se faire. Il poursuit qu’elle est dirigée par le représentant du Haut conseil islamique, une organisation religieuse apolitique, mais depuis un certains temps le peuple Malien assiste à une politisation de cette structure”.
Cette position surprenante de la part du front qui regroupe les grandes formations politiques de notre pays et qui avait soutenu haut et fort cette Céni lors de mise en place, a suscité des débats dans notre arcane politique. Le refus du Mouvement des patriotes pour la justice sociale (MPJS) et le Mouvement africain pour la démocratie et l’indépendance (Madi), tous membres de la CSM en est la preuve. Ainsi, le président de MPJS, Mamadou Maïga, “il est temps que notre classe politique cherche à étudier les types de l’électorat, surtout dans un pays qui est majoritairement analphabète, femmes, pauvres et également un pays religieux. Au niveau du MPJS, nous rejetons cette proposition en bloc. Nous pensons que la parfaite réussite des élections passe par le statut de neutralité de la Céni. Le Haut conseil étant une partie de la société civile n’est pas être discriminé pour l’instauration de la stabilité et la cohésion sociale. Et il a la possibilité de faire augmenter le taux de participation qui a été toujours chiffré de 30 %, amener les Maliens a accepter les résultats des urnes, a réduire la fraude et la magouille des politiciens. Le président de cette formation a exhorté le président de la Céni à ne pas céder la place aux politiciens en aucune raison quelconque. Avant de conclure que la classe politique ne doit pas se confiner à mettre en cause des individus qui ne sont responsable à rien.
Nabila Ibrahim Sogoba