Propos mémorables : Ibrahim Boubacar Keita, président de la république (Mercredi, 01 janvier 2020)

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Il n’est donc que normal que nos compatriotes saluent, en la tenue du Dialogue National Inclusif, un bond qualitatif majeur.
Je n’ai également nul doute que par la qualité des débats, la représentativité des participants, la pertinence des résolutions et des recommandations, ces assises portent en filigrane les contours et le contenu du pays que nous voulons avoir, où nous voulons vivre, et où chacun est conscient de sa part de dette et de devoirs envers la nation.
Je l’avais dit et je le redis ici : pour ma part, je ferai tout mon possible pour diligenter la mise en œuvre des résolutions et recommandations validées.
De la même manière, je veillerai à ce que le mécanisme de suivi que le Forum a souverainement souhaité mettre en place, dans son format et dans ses missions, puisse travailler en toute indépendance.
Ce que le Dialogue National Inclusif a voulu et qui est conforme à nos lois, le gouvernement le voudra, le chef de l’Etat le voudra.
Sous mon magistère, les préconisations de ce Dialogue seront mises en œuvre. Inch’Allah !

Mes chers compatriotes,
Hôtes du Mali,
Sans les bonnes nouvelles que sont une économie qui tient debout malgré la conjoncture difficile, sans le succès reconnu par tous du Dialogue National Inclusif 2019, aurait été une année noire, un véritable annus horibilis.
A une échelle sans précédent, des localités entières de chez nous, qui furent jadis havres de paix et de tolérance, ont vu la haine tuer et brûler.
Les heurts intercommunautaires, les violences motivées par la vengeance ou par le calcul d’installer la stratégie paralysante de la peur, nous ont confronté à des barbaries d’un autre âge, à des horreurs que nous ne croyions possibles que chez les autres.
Je parle de Koulogo, Ogossagou et Sobané-Da, pour ne citer que ces monstrueuses tragédies imméritées.
Notre armée nationale, dans le même temps, a payé un lourd tribut à ce qui reste aujourd’hui plus que jamais, notre guerre de libération, notre grande guerre nationale.
A Guiré, Dioura, Bullikessi, Indelimane, Tabankort, nous avons subi des pertes douloureuses.
J’ai, comme vous le savez, désigné, cet été, le Pr Dioncounda Traoré, en tant que Haut Réprésentant du Chef de l’Etat pour les Régions du Centre.
Certes, la crise insidieuse que traverse notre pays nous pousse à vérifier nos prémisses et à remettre en cause nos certitudes.
Mais il y a ce que les flots n’emporteront jamais. Il y a ce qui ne peut être attaqué. Il y a ce qui ne peut être ni cédé ni concédé : c’est notre identité fondée, entre autres valeurs, sur la gratitude et le respect de l’hôte, à fortiori l’hôte venu se battre à nos côtés, pour notre liberté et pour la liberté du monde.
Certains sentiments exprimés via les réseaux sociaux, certains articles de presse, ou par des voix connues, demeurent préoccupants car il est essentiel, voire vital, de ne pas se tromper d’ennemis.

Le Mali reste sain dans sa majorité. Le Mali garde encore ses valeurs de bienséance et sa force morale.
Mais le Mali a une constitution et un territoire.
Son combat doctrinal est qu’on lui permette de mettre en œuvre sa démocratie laïque, laïque, sans compromission aucune, je dis bien une laïcité sans compromission aucune.
Son combat existentiel est qu’on lui permette de garder son intégrité territoriale, toute son intégrité territoriale.
Je suis certain et assuré que ce combat est celui de nos partenaires et que les incompréhensions et malentendus éventuels qui font partie du partenariat, de tout partenariat, seront dissipés dans les meilleurs délais, afin que dans la guerre sauvage qui leur est imposée, le moral de nos forces soit préservé, qu’elles soient burkinabè, françaises, maliennes, nigériennes ou onusiennes.
La rencontre de Pau le 13 janvier entre le Président de la République française et ses homologues du G5 sera décisive, en ce qu’elle permettra de mettre sur la table toutes les questions, tous les griefs, toutes les solutions.

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