Propos d’un ancien Premier ministre : « Partout où il y a des hommes, il y a des matières grises. Il suffit seulement de les valoriser, de ne pas les laisser sommeiller ». Dr Soumana Sako

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L’homme est au début et à la fin de tout développement. A la limite, cette assertion est vraie mais elle peut être décortiquée dans ses différentes composantes.

Dr. Soumana Sacko
Dr. Soumana Sacko

D’abord, l’homme, d’après les philosophes, c’est la représentation physique. Pour les historiens, c’est l’homo sapiens sapiens, c’est-à-dire l’homme intelligent et sage. Cet homme que nous sommes, a subit des stades de métamorphoses depuis la nuit des temps jusqu’à nos jours. Il est à l’origine des grandes inventions de ce monde rien que pour le progrès du monde. Ce progrès ne se passe pas sans heurts. Ces heurts sont dus au fait de l’homme.

Malgré ses tares, cet homme a de la valeur, valeur qu’il faut toujours sauvegarder au détriment de l’hibernation de son esprit créatif. René Descartes n’a-t-il pas toujours mis le « génie » de l’homme au cœur de ses préoccupations. Nous sommes à une autre époque mais qui n’est pas révolue puisque l’homme reste toujours la pièce maîtresse de tout développement. Mais s’agit-il de quel homme et de quel développement ?

Il s’agit de l’homme qui réfléchit sur des questions précises pour aboutir à des solutions précises. Pour ce faire, il faut que cet homme soit libre de ses facultés afin qu’il libère son génie créateur. C’est pourquoi, un économiste du nom de Soumana Sako, ancien Premier ministre du Mali, n’a pas hésité  à dire que partout où il y a des hommes, il y a des matières grises. Il suffit seulement de les valoriser, de ne pas les laisser sommeiller.

N’avons-nous pas le droit de nous poser la question de savoir : où dénicher ces hommes et comment les valoriser ? La problématique est de taille puisqu’elle demande un travail minutieux de déniche ment de talents au service de la nation.

A priori, comme exemple illustratif, notre pays regorge de grands intellectuels, des cadres valables, des ouvriers spécialisés, qui la plupart du temps sont dans les oubliettes. Souvent par calcul politicien ou du moins à cause des intérêts égoïstes et sordides, ces matières grises sont vouées aux gémonies. Tous les moyens sont bons pour les abattre ou les faire taire.

Or aucun développement ne peut se faire sans les ressources humaines de qualité.
Et ces ressources humaines de qualité existent au Mali mais peu exploitées. Cela est dû au fait qu’au Mali, un pays dont plus de la moitié de la population est analphabète, il va de soi que les gens aient un regard assez probant sur le rôle des intellectuels dans la société.

Dans ce branle-bas, c’est l’Etat qui doit être le catalyseur en ce qui concerne l’épanouissement des intellectuels. Qu’on ne se leurre pas, tant qu’on ne fait pas tout pour valoriser les matières grises, le pays ne sortira pas de son hibernation. Et nous serons loin d’emprunter le chemin du développement.

Dans ce cas spécifique, Mr Sako a vu juste et a dit vrai. Et pour mener à bien ce combat, il doit lui aussi être l’apôtre des matières grises qui sont en veilleuse. Pour ce faire, il peut créer un Centre d’Excellence ou une Fondation pour le renforcement des capacités des Maliens. Cela est un devoir républicain et patriotique de sa part. S’il le fait, il aura contribué à sa manière à ne pas faire dormir les matières grises. En ce moment, il aura gagné sur l’avenir.

Et dans le même sillage, notre confrère Gaoussou Drabo (actuel Ambassadeur du Mali en Italie), ( Kalifà pour les initiés ), a dit ceci : « L’avenir se gagne dans la qualité des ressources humaines ». Pour vu qu’on ne les laisse pas sommeiller.
Mamadou Macalou  
 

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7 COMMENTAIRES

  1. C’est sûr que depuis 1960 le Mali forme des cadres.
    Même en supposant que les premiers docteurs sont revenus à partir 1970 on a du mal à comprendre l’apparente sécheresse en termes de matière grise dans ce pays.
    A moins que les travers du système de parti unique ne perdure avec ses aparatchiks qui verouillent tous les accès aux postes clés.
    En effet, un intellectuel compétent n’est pas en général carriériste ce qui en fait une brebis galeuse pour les aparatchiks.

  2. Des hommes cultivés existent sûrement au Mali. Mais il n’y a pas pire qu’un intellectuel malhonnête. Et les hommes cultivés et serieux font légion au Mali et ils sont très connus. Mais la plupart des maliens n’en veulent pas…

  3. Comme le disait quelqu’un: on peut libérer un pays avec des analphabêtes, mais on ne peut pas développer un pays avec .
    Il faut donc que l’éducation soit au centre des préoccupations du futur candidat.

    • Je suis d’accord avec vous musow et pour illustrer votre assertion nous pouvons faire reference a la JEANNE D’ARC, une bergere forte, dynamique et analphabete qui libera la france de la guerre de 100 ans.

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