A défaut d’avoir un pouvoir de contrôle, nous avons un pouvoir de regard sur les hommes politiques. Nous étions le mois passé à Nara dans le fief de l’Honorable Dioncounda Traoré. Nous voici aujourd’hui dans le fief de l’honorable Oumar Mariko. C’est de la manière hasardeuse que nous avons pris un véhicule de forains appelé «ditonne» nuitamment de Bamako à Guéya frontière Mali/Côte d’Ivoire.
Arrivés à Bougouni, nous avons passé la nuit et le lendemain à 10h, nous avons continué notre chemin sur Guéya. Pour qui connait le tronçon, Kolondièba c’est entre Bougouni et Guéya sur le sol ivoirien. Nous étions obligés de sillonner la circonscription de Kolondièba du Nord-Sud, c’est-à-dire de la Commune rurale de Kébila à celle de Fakola. Quand nous étions dans le même véhicule, un Monsieur s’acharnait sur l’Honorable Oumar, au moment où nous avons quitté le goudron qui mène à Sikasso. A 10h35, nous arrivons à Koualé, un village au bord du goudron qui marque la fin de la route en bon état. Place maintenant au voyage dit «voyage de l’enfer», pourtant seulement sur une distance de 60km. Nous avons fait plus de 8h d’horloge, c’est-à-dire de 10h35 à 18h45. Tellement la route est obstruée, torturée, sinueuse et bourrée de flaques d’eaux. Le tronçon Kébila-Kolondièba, long de 30km seulement, avale à lui seul 5 h de temps et si jamais le véhicule tombe en panne, alors l’espoir est perdu pour atteindre Kolondièba le même jour.
Nous sommes au milieu d’une forêt très dense aux ressources inestimables. Quelques rares hommes circulent en uniforme au milieu de l’inquiétude et de la peur. Car, dans cette zone, les gens n’ont pas encore oublié les événements de la Côte d’Ivoire. Les cicatrices sont visibles : des véhicules abandonnées par des rebelles par ci, des barrages des gendarmes maliens par là. Ce tronçon Kolondièba-Guéya est aussi sinueux et obstrué par endroit en raison des fortes pluies. On abandonne souvent carrément le lit de la route. A des endroits, les marres et quelques rivières sont reines. Il faut d’abord descendre du véhicule pour juger si votre véhicule peut passer.
C’est au regard de ce piteux tronçon que certains passagers de notre car insultaient Oumar Mariko de ne rien faire, si ce n’est qu’apparaître à la télé et se vanter. Pourtant, dit-on, il avait fait des promesses aux populations de Fakola en ce qui concerne la rénovation du tronçon Guéya-Kolondièba ainsi que la construction d’un Centre de santé digne de ce nom.
Mais, la déception a remplacé cet espoir suscité par l’Honorable Mariko auprès de ces pauvres populations qui ne veulent même plus entendre son nom. L’Honorable avait juré la main sur le cœur lors des campagnes passées qu’il se battra becs et ongles pour soulager leurs peines. Mais, depuis la fin de la campagne électorale de 2007, Mariko ne fréquente plus Fakola. Il n’y a jamais été pour remercier les populations, ni pour faire des restitutions des textes votés à l’Assemblée Nationale. Idem pour toutes les Communes de Kolondièba aux nombre de douze, selon nos sources. D’après certains, il est devenu riche et reste scotché à Bamako. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Honorable est rattrapé par son passé électoral. Il avait promis de mobiliser les bailleurs et les sponsors pour ces Communes. De tout cela, rien. Mais, ce qu’il oublie, c’est qu’une autre tempête s’annonce à savoir les élections de 2012. On se demande alors par quel stratagème il pourra reconquérir ces Communes de Kolondieba, tant il est décrié.
Selon nos sources, le Général-Président ATT avait promis dans un de ses discours de réaliser cette route, juste après la construction des ponts de Tiendaga et Kadiana. Quant il a fini la réalisation de ces deux ponts, la population de Kolondièba a automatiquement attribué ces œuvres à la magnanimité de l’Honorable Mariko. Pour qui connaît le Général-Président, il n’a pas eu froid aux yeux de dire que «si c’est Mariko qui a réalisé les ponts, alors dites-lui de faire la route». Autant dire que ceux qui ont pensé que les œuvres réalisées à Kolondièba sont de l’Honorable Mariko, se sont lourdement trompés et ont foulé aux pieds la chance de tout une contrée. Sinon, comment peut-on comprendre qu’ATT ait préféré construire le tronçon Bougouni-Yanfolila long de 85km et laisser Zantièbougou-Kolondièba long de 60km seulement. Pourtant il avait dit de faire concomitamment les deux routes.
L’Honorable Mariko, malgré tout ce qu’il a fait ou a été dans cette démocratie malienne, n’a pu rien faire pour les populations de sa propre localité. Les Communes de Fakola, Touseguela, Kébila, Farako, Kadiana, pour ne citer que celles-ci, regrettent amèrement aujourd’hui son élection en 2007. Mais, peut être trop tard !
MANTALA