Comme pour clouer le bec à ses détracteurs et aux marchands d’illusion, le président de la République, Amadou Toumani Touré a réitéré sa détermination forte et inébranlable de quitter le pouvoir à la fin de son deuxième mandat, l’année prochaine. Mieux, il rassure les différents protagonistes en réaffirmant sa volonté de rester neutre lors de la prochaine présidentielle. C’était le week-end dernier au micro de nos confrères de l’Agence Ecofin.
Il y a deux semaines, des individus se présentant comme des « citoyens libres de toute contrainte » ont sollicité, à travers une pétition, une prolongation du mandat d’ATT jusqu’en 2014, ce qui permettra « de faire coïncider les élections communales, législatives et présidentielles et de parachever de très grands travaux pour le développement de notre grand Mali. Un appel qui apporta de l’eau au moulin de certains détracteurs du président de la République comme les actuels animateurs de l’Adema-PASJ. Mais, ATT ne voulait donner l’occasion à certains retraités politiques comme Aly Nouhoun Diallo de se refaire une santé politique. Le Chef de l’Etat a profité d’une interview accordée à nos confrères de l’Agence Ecofin pour mettre fin aux supputions. « Je ne sais pas comment ils vont prolonger mon mandat. Je ne sais pas ce que cela veut dire de prolonger un mandat. Mon mandat finit le 8 juin 2012 et je n’ai jamais pensé… Je suis même étonné de voir discuter de mon sort sans moi, sans que personne, sauf vous, ne vienne me demander ce que j’en pense. Je pense que ce sont des artifices. Ce sont des choses qui ne veulent absolument rien dire. Je suis venu au pouvoir dans ce pays par deux voies. La première fois par coup d’Etat. L’armée m’avait délégué pour prendre le pouvoir par la force, et c’est ce que nous avons fait. Nous sommes restés quatorze mois, pendant lesquels nous avons mis en place toutes les structures de la démocratie. Toutes ! Nous avons organisé toutes les élections, et puis je suis parti. Pendant dix ans, je n’ai jamais parlé de politique. Puis j’ai pensé qu’avec l’expérience que j’avais, et surtout avec le manque de cohésion d’une partie de la classe politique malienne, je ne pouvais quand même pas, après tous les sacrifices que nous avions consentis, laisser les acquis tomber à l’eau. J’ai donc pensé que je pouvais apporter quelque chose à mon pays. J’ai pensé qu’il était nécessaire que je vienne en indépendant.
rnSans parti politique, je me suis présenté, soutenu par des partis et des associations de la société civile. Et depuis je préside. Pour moi, mon mandat finit le 8 juin et je ne rentre pas dans quoi que ce soit. Ils n’ont pas besoin de mobiliser qui que ce soit. La seule personne qu’il faut mobiliser, c’est moi-même, et je suis d’avis que le mandat finit le 8 juin et qu’il faut partir le 8 juin. Je ne vois donc pas pour quelle raison on ouvre un débat qui n’a pas de sens. Vous êtes le seul venu me poser la question. Si les journalistes maliens l’avaient fait, j’aurais déjà répondu.
La Constitution malienne n’est pas comme les autres. C’est moi qui ai présidé la conférence nationale en 1991 qui a élaboré notre constitution. Les gens oublient qu’il y a un article qui impose de passer par un référendum pour tout changement constitutionnel. L’article qui les intéresse tous, c’est l’article 30, mais je pense que ce n’est pas le plus important. J’ai mis en place une commission pour identifier toutes les insuffisances éventuelles de notre Constitution, toutes les entraves après quinze ans de pratique démocratique pour savoir comment réorganiser nos institutions, comment revoir les relations entre les institutions, les lacunes dans l’organisation des élections, le financement des élections… Ce sera une réforme essentielle, cardinale sur laquelle mes efforts vont porter cette année. S’agissant de l’article 30, c’est-à-dire, savoir si le président doit continuer ou pas, ni le président, ni l’Assemblée nationale, ni le congrès ne peuvent le changer. C’est le peuple malien qui peut le faire par référendum. Je vois dans cette agitation un peu de manque de confiance. Je crois qu’en réalité les gens sont pressés. Mais moi aussi d’ailleurs, je suis pressé de leur laisser la place.
rnRien n’empêche les Maliens de changer cet article, mais moi, je ne voterai pas pour cela. », a rappelé ATT pour clore définitivement ce débat politicien que des politiques en totale perte de vitesse passent tout leur temps à animer faute de propositions pour résoudre les problèmes des Maliens.
Rassemblés par Abdoul Karim Maïga
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