Dans une interview à bâtons rompus, accordée à notre confrère Les Afriques, le Président Amadou Toumani Touré se prononce sur les questions de l’heure. Il s’agit de : intervention militaire de la Cedeao en Côte d’Ivoire, présidentielle de 2012, la prolongation des mandats susurrée par certains ”ennemis de la République” … A toutes ces questions le président ATT a donné des réponses claires et précises.
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Le désaveu est cinglant ! Ceux qu’il convient d’appeler ”les ennemis de la République” en ont eu pour leur compte, car le président Amadou Toumani Touré a réservé une fin de non recevoir à leur démarche qui consiste à prolonger le mandat du locateur de Koulouba. Ce qui est honteux pour ces zélés, c’est que c’est par voie de presse que le président leur a répondu, et de façon on ne peut plus claire : " je ne sais pas comment ils vont prolonger mon mandat. Je ne sais pas ce que cela veut dire de prolonger un mandat. Mon mandat finit le 8 juin 2012 et je n’ai jamais pensé… Je suis même étonné de voir discuter de mon sort sans moi, sans que personne, sauf vous, (l’interviewer) ne vienne me demander ce que j’en pense. Je pense que ce sont des artifices. Ce sont des choses qui ne veulent absolument rien dire… ", a lancé le président ATT. Avant de poursuivre : " Ce sont des choses qui ne veulent absolument rien dire. Je suis venu au pouvoir dans ce pays par deux voies. La première fois par coup d’Etat. L’armée m’avait délégué pour prendre le pouvoir par la force, et c’est ce que nous avons fait. Nous sommes restés quatorze mois, pendant lesquels nous avons mis en place toutes les structures de la démocratie. Toutes ! Nous avons organisé toutes les élections, et puis je suis parti ". Le président Amadou Toumani Touré a même rappelé aux initiateurs de la prolongation de mandat, le rôle historique qu’il a joué dans l’avènement et la consolidation de la démocratie au Mali. " Pour moi, mon mandat finit le 8 juin et je ne rentre pas dans quoi que ce soit.
Ils n’ont pas besoin de mobiliser qui que ce soit. La seule personne qu’il faut mobiliser, c’est moi-même, et je suis d’avis que le mandat finit le 8 juin et qu’il faut partir le 8 juin. Je ne vois donc pas pour quelle raison on ouvre un débat qui n’a pas de sens. Vous êtes le seul venu me poser la question. Si les journalistes maliens l’avaient fait, j’aurais déjà répondu ", a martelé le président.
Parlant de la présidentielle de 2012, ATT affirme qu’il n’a pas de candidat en ces termes : " Je ne soutiendrai aucun candidat. Je me contenterai de tout faire pour organiser des élections libres, transparentes et crédibles. Tous les candidats pressentis ont plus ou moins des rapports personnels avec moi. Le plus important pour moi, et là c’est le soldat qui parle, c’est qu’à la fin de ma mission, je souhaite au Mali d’avoir un très bon président, pondéré, ouvert, disponible, travailleur, et surtout profondément enraciné dans nos valeurs de culture. Quel que soit celui qui sera élu, il n’y a pas de problème pour moi. J’attendrai de connaître toutes les candidatures pour savoir pour qui je vais voter ". Sur ce dernier point, le président ne convainc pas grand monde surtout les observateurs avertis. Car rarement un président au niveau africain voire mondial n’organise sa succession sans avoir un dauphin connu ou inconnu du public. ATT ne serait certainement pas une exception.
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Alhassane H. Maiga
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