Présenter des images hors propos pour faire passer un message insidieux de soutien à un projet anti-démocratique, ne devrait pas être une pratique pour une association dont la frange saine a toujours été du côté du Peuple souverain. Dans son journal télévisé du samedi 12 novembre 2011, l’ORTM en présentant l’élément relatif à l’adhésion au projet hasardeux de révision constitutionnelle de l’AMS-UNEEM a cru devoir présenter l’image d’Oumar Mariko et de Daniel Amagoin Tessougué.
L’AMS-UNEEM en adoptant une telle pratique, pour faire passer la catastrophique réforme constitutionnelle, démontre simplement la volonté affichée de passer en force, au mépris de la volonté populaire.
Cela est d’autant plus établi, qu’au moment où les partisans du NON ! sont frappés d’ostracisme par les médias d’Etat, l’ORTM est au petit soin pour les autres. Ces pratiques n’honorent pas l’esprit de mars 1991 et constituent de graves dérives quant à l’évolution de la démocratie.
Nous avions été invités au Centre international des Conférences de Bamako pour défendre la position du NON !, dans un débat contradictoire avec le camp d’en face, favorable au OUI !
Dès que j’ai vu le programme à l’entame, j’ai interpellé les organisateurs sur la méthodologie, flairant le coup fourré, vu le déséquilibre entre les parties.
Le ministre Daba avec ses experts ont de 9 heures à 13 heures exposé sur les points de la réforme. De 15 heures à 17 heures, ils ont répondu aux questions, pour se retirer.
Le Panel qui devrait assumer le débat contradictoire de 15 heures à 17 heures, n’a pu discuter qu’environ trente cinq minutes. Je devais avec Hamèye Founè Mahalmadane apporter la contradiction à deux experts du CARI.
Heureusement (au vu de l’exploitation des images) Hamèye n’a pu venir. Durant le débat contradictoire, nous avons pu démontrer l’inopportunité de la réforme, tant et si bien que les experts ont finalement déclaré n’avoir pas reçu mandat pour cela.
Le Président d’honneur de l’AMS-UNEEM, Tiébilé Dramé avec sagesse a conseillé à l’association, d’éviter une prise de position, capable de créer la dissension dans une amicale.
Que l’organe dirigeant de l’AMS-UNEEM décide de soutenir ATT, parce que nombre de ses membres ont des intérêts personnels à défendre, c’est son problème. Mais il n’a aucunement le droit de semer l’amalgame. C’est un geste inélégant et intellectuellement inadmissible.
Ni Oumar Mariko, duquel j’ai reçu mandat, ni moi-même, ne sont en faveur de ce projet "démocraticide" et nous avertissons en conséquence que ceux qui feront en sorte qu’un tel attelage institutionnel voit le jour dans notre pays, répondront devant le peuple tôt ou tard des crises qui en naîtront.
Nous avons dénoncé la réforme, nous la dénonçons et la dénoncerons encore et encore.
Daniel Amagoin Tessougué