Projet de réforme constitutionnelle : ATT vers une seconde humiliation ?

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Depuis un certain temps, le débat national se trouve dominé par le projet de reforme constitutionnelle initié par le président de la République Amadou Toumani Touré. Après  l’adoption par les députés du projet de loi relatif à cette réforme, la voie semble tracée par le général de réaliser le rêve qui lui tient à cœur.

Cependant, malgré l’aval des députés, le vœu du général ne semble pas être partagé non seulement par la majeure partie de la classe politique, mais aussi et surtout celle de la société civile. Alors, s’entêter à vouloir coûte que coûte donner aux Maliens une nouvelle constitution avant de partir, le général président ne s’exposerait- il pas encore une fois à une seconde humiliation ?

En effet, l’on se rappelle qu’au cours d’un de ses discours d’anniversaire à l’occasion de son accession à la magistrature suprême, Amadou Toumani Touré avait promis à l’opinion nationale et internationale de tout faire pour faire passer la loi pour le nouveau code de la famille et celle relative à la suppression de la peine de mort.

Mais, voilà qu’après l’adoption du projet de loi sur le code de la famille par l’Assemblée nationale, l’on a assisté à une forte mobilisation de la société civile contre ce projet de telle sorte que le général, au nom, dit- il, de la paix et de l’unité nationale, a été contraint de suspendre la loi et de la renvoyer à l’hémicycle pour une seconde lecture. Ce qui, pour nous, est une humiliation pour ATT et un désaveu cinglant pour les députés. Sous d’autres cieux, on aurait assisté à une démission.

Ainsi, cette réaction populaire doit faire comprendre au président que les députés, représentants du peuple, ne sont pas toujours en phase avec ceux au nom desquels ils sont là bas. Alors, même si ce projet de réforme constitutionnelle a eu l’aval des élus, vu les nombreuses contestations surgissant ça et là, même au sein des experts en la matière, elle pourrait connaître le même sort que celui qu’a connu le code de la famille de la part du peuple.

Car, si les députés «séducteurs» n’ont pas eu le courage de lui exprimer la volonté du peuple, ce dernier n’attendra plus se laisser faire. Alors, le général président se doit de réfléchir par deux fois et savoir que chaque chose a son temps, au risque de connaître une fin de mandat triste.

En tout cas, le président Alpha, en son temps, l’a compris vite et a su s’arrêter à temps.

 

Daouda DOUMBIA

 

 


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