Projet de lois de code électoral malien : L’opposition met en garde

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Face à la presse ce samedi : « L’opposition réaffirme toute sa détermination à combattre les prédateurs »
opposition malienne (photo archives)

L’opposition politique malienne a organisé ce samedi 03 septembre 2016 une conférence de presse pour se prononcer sur le projet de lois de code électoral déposé sur la table du parlement, elle fustige ce projet qu’elle qualifie d’aventure et de recul démocratique. Elle a profité de l’espace pour faire le bilan désastreux des 3 ans de l’exercice du pouvoir du président IBK, tout en réitérant sa demande d’aller aux concertations nationales pour sortir le pays du gouffre.

C’est le président des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE  AN KA WiLLi) Modibo Sidibé qui a présidé la cérémonie avec l’empêchement du chef de file de l’opposition démocratique et républicaine Soumaila Cissé empêché mais qui rejoindra la salle plus tard. Dans  la déclaration luminaire M Sidibé a fustigé le gouvernement dans sa démarche unilatérale sans concertation à vouloir imposer aux Maliens un code électorale dont le seul souci est d’écarter de la course les concurrents potentiellement dangereux, tout en mettant à rude épreuve la démocratie. Pour l’opposition politique malienne, le gouvernement de la république est dans l’impasse en ce sens, au moment où la priorité devait être la sécurité et la défense du pays, IBK et ses hommes ont d’autres  soucis à savoir, la réélection du président. Sinon comment comprendre le dépôt d’un tel projet de loi qui porte les gènes de l’incertitude et des déconvenues pour notre démocratie.

En effet, il y a un cadre de concertation des partis politiques et de l’opposition, alors comment peut-on se retrouver dans un tel engrenage, si le minimum de concertation est de mise, il s’agit alors d’une cabale politique que le RPM et ses compagnons veulent instrumentaliser. Ce projet, a rappelé Modibo Sidibé, comporte le risque de communautarisation  avec des conseils aux mandats différents, des élections séquencées, une CENI à la solde du gouvernement, un parrainage à dessein pour éliminer les concurrents, une caution hors de portée, le vote par anticipation des forces armées… Au finish il s’agit simplement de retirer ce projet qui est une menace pour la démocratie et la stabilité de notre pays. En outre une disposition du protocole additionnel de l’Union Africaine interdit toute modification de la loi électorale, 6 mois avant le scrutin, notre pays est signataire. Alors il ne peut en être autrement pour notre gouvernement que de retirer ce projet de loi qui peut menacer la paix sociale et la quiétude de la république.

Pour ce qui est des 3 ans d’exercice du pouvoir par le président  IBK, c’est tout simplement un désastre  fait de scandales, de pilotage à vue, de manque de vision, d’insécurité et de gestion patrimoniale du pouvoir, d’insécurité … Alors très vite il va falloir se mobiliser pour conjurer le sort car le pays va mal. Dans notre cas selon l’opposition démocratique, la solution est toute simple pour faire baisser la tension et conjurer le chaos, il s’agit d’organiser les  concertations nationales pour entendre les Maliens et trouver des solutions concertées et consensuelles. A la suite du président de séance, d’autres leaders comme Me Hamidou Diabaté, Sadou Alassane Diallo du PDES et plus tard Soumaila Cissé ont apporté des compléments d’informations, surtout concernant le bilan des 3 ans d’exercice du pouvoir par IBK, qui semble être dépassé par les événements.

L’essentiel des questions des journalistes a porté sur les marges de manœuvres de l’opposition si le gouvernement s’entétait à faire passer en force avec cette loi. Les réponses pour les leaders de l’opposition sont claires et nettes, à savoir que l’opposition jusque-là a voulu rester modeste au regard de la fragilité actuelle du pays. Alors si le gouvernement veut passer en force, l’opposition va sortir de sa réserve et prendre ses responsabilités démocratiques devant l’histoire. Pour les leaders de l’opposition face à la situation de dégradation avancée du pays, il est impératif d’aller aux concertations nationales, pour faire sortir notre pays de l’abime par un consensus national qui garantit l’implication de tous.

Ousmane COULIBALY

 

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