Depuis un certain temps, la presse fait échos d’un projet de fusion entre l’Adéma-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali – parti africain pour la solidarité et la justice) et le Parti pour la renaissance nationale (Parena). Le projet est-il en panne ? Interpellé par des militants du parti à Nioro du sahel, le 9 juillet 2010, le président du Parena, Tiébilé Dramé, révèle l’historique de l’initiative.
Selon le président du parti, c’est le président de l’Adéma-PASJ qui a fait part de leur volonté de fusion entre l’Adéma et le Parena au siège du parti du bélier blanc. Cette volonté de la direction du parti de l’abeille, a-t-il dit, a été réaffirmée en 2005. Les contacts se sont multipliés pour la concrétisation de cette initiative qui, a-t-il dit, est dans l’intérêt de chacune des deux partis. Dès le départ, a souligné le président Tiébilé Dramé, la direction du Parena a émis le vœu de l’institution d’un «front politique de gauche» dans le cadre de ce partenariat Adéma-Parena. Mais cette idée de front a été écartée par la direction de l’Adéma au profit de celle de la fusion. Une commission mixte avait été mise en place pour l’analyse de la question. Cette commission s’est prononcée en faveur de la fusion et les deux partis se sont attelés à une analyse approfondie de la proposition au sein de leurs organes dirigeants. En 2009 et 2010, l’initiative est entrée dans une phase active où le Parena affirmera au cours de son dernier congrès qu’il est indispensable que les partis qui se ressemblent se rapprochent. En mars 2010, l’Adéma a envoyé une correspondance au Parena pour réaffirmer sa volonté de fusion. Des rencontres ont eu lieu entre les directions des partis. Et il a été demandé aux partis de se pencher sur les dernières propositions. Le 18 mai 2010, les deux partis devraient se rencontrer pour faire part des propositions respectives. Mais la rencontre, a expliqué Tiébilé Dramé, a été annulée par l’Adéma-PASJ.
Tiébilé Dramé a souligné que le Parena est parvenu à la conclusion que, dans le cadre de ce projet de fusion, le parti-fusion prenne le nom de Adéma-URN (union pour la renaissance nationale). Mais le parti du bélier blanc dit ignorer officiellement la position adoptée par la direction de l’Adéma. Et il estime avoir appris, par voie de presse, que trois tendances se seraient dégagées au sein de l’Adéma. Et parmi ces trois tendances, une majorité serait pour une fusion qui gardera intact la dénomination actuelle du parti du PASJ. Le Parena dit attendre l’Adéma qui doit, pour avoir annulé celle du 18 mai, convoquer une nouvelle réunion pour débattre du sujet.
«Nous continuerons à tendre la main à tous ceux qui nous ressemblent, qui ont la même vision politique que nous…. Mais nous ne courons derrière personne», a insisté le président du Parena. Pour lui, la situation politique du pays exige ces regroupements. «Il y a trop de défis [Ndlr : de développement] dans ce pays et les partis pris isolement ne peuvent pas faire face», a t-il déclaré aux militants Parena de Nioro du Sahel. Il a souligné que le Parena continuera à renforcer ses structures de base. A l’issue de cet entretien, il a demandé aux fédérations du cercle de Nioro de donner leur point de vue sur le projet. Celles-ci se sont largement prononcées pour l’initiative et mis en garde qu’elle ne soit entachée de trahison.
Seydou Coulibaly
Envoyé Spécial
