Projet de constitution : Le PARENA veut le retrait du projet

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Le Parti pour la Renaissance Africaine (PARENA) manifeste son désaccord vis-à-vis du projet de loi constitutionnel adopté par le parlement le samedi 3 juin dernier. Car il estime que le projet est diviseur et dangereux pour la cohésion nationale. A cet égard, le parti du bélier blanc a organisé une conférence de presse ce samedi 10 juin à la Maison de la Presse. Lors de cette conférence, il a “invité le Président de la République à retirer ce projet”.

Notre pays traverse une des périodes les plus difficiles de sa longue histoire : chaque semaine le sang coule au Mali, chaque semaine de jeunes militaires maliens ou leurs compagnons des forces internationales tombent au nord et au centre du pays. Dans ces régions, les communautés qui vivaient en harmonie s’en prennent les unes aux autres. Jamais le Mali n’a été autant divisé. Jamais l’ethnie et la tribu n’ont été autant mises de l’avant comme elles le sont aujourd’hui au nord et au centre. Jamais la mauvaise gouvernance n’a fait autant de ravages. C’est l’existence même de l’Etat Malien qui est menacée ” ainsi, le président du PARENA, déplore le contexte de révision constitutionnelle initiée par le Président de la République.

En effet, si des opposants à ce projet s’attaquent au contenu de cette loi constitutionnelle, le parti de Tièblé DRAME choisit le contexte.

Le constat est amer. M. DRAME ajoute que cette révision constitutionnelle est initiée au moment où les 2/3 du territoire sont en proie à une insécurité rampante. Il constate qu’au moins 500 personnes sont mortes dans notre pays du 1er janvier au 8 juin 2017.

Aussi, avance t-il, 500 écoles sont restées fermées au nord et au centre. De plus, des dizaines de milliers d’élèves sont restés à la maison à la merci des démos de la rue et des djihadistes, a-t-il dit.

De même, des centaines d’enseignants craignant pour leur sécurité ont abandonné leurs classes et leurs élèves. De surcroit, le PARENA affirme qu’au moins 70 sous-préfets ont été contraints de fuir leurs postes.

Par ailleurs, si la loi fondamentale est et demeure modifiable, sa modification devrait être faite suite à des dialogues, de concertations avec toutes les forces vives de la Nation. Bref, elle devrait être faite suivant les normes démocratiques. Tel n’est pas le cas pour la présente modification envisagée par le pouvoir en place, selon l’opposition. Certes, celle-ci soutient que ce projet a été faite à l’écart de toute consultation, de dialogue et de concertation ni avec la classe politique ni avec la société civile et soumis directement à l’appréciation de l’Assemblée Nationale. D’ailleurs, le projet proposé par la partie présidentielle serait amendé à 80% par les députés.

Outre, le PARENA dément l’argument de la majorité qui soutient que cette révision répond à une exigence de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Pour Tièblé DRAME, seul la création du Sénat est une disposition de l’Accord. Et, pour lui, la création de celui-ci était déjà prévue dans les autres tentatives de révision notamment celle de 2011. De sa conviction, ce projet ne réglera aucune équation relative à la restauration de la stabilité, de la sécurité et de l’intégrité du territoire national. Il constitue seulement, selon ce cadre de l’opposition, à concentrer tout le pouvoir dans les mains du Président de la République.

Par conséquent, le conférencier appelle tous les opposants à ce projet de loi de s’unir pour tenir ce referendum en échec qui tente de modifier et rendre modifiable à toute occasion la constitution de 1992. A noter que cette initiative est la troisième tentative de révision de la loi fondamentale de 1992 rédigée suite à de multiples concertations principalement la conférence nationale. La présente tentative intervient après la tentative d’Alpha Oumar KONARE et d’ATT.

Toutefois, cette dernière tentative reste ouverte avec l’engagement conséquent des acteurs pour l’atteinte de leur objectif. En faveur du OUI ou du NON.

 

Yacouba TRAORE

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