Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), constitué de plusieurs partis politiques de l’opposition et d’associations de la société civile, s’insurge contre les résultats définitifs des élections législatives proclamés, le 30 avril dernier, par la Cour constitutionnelle et réclame, du coup, la démission de la présidente de cette institution, Manassa Danioko et du ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.
Selon le FSD, par cette décision, les membres de la Cour constitutionnelle ont jeté le discrédit sur cette institution, clochardisé la Démocratie malienne et humilié davantage le pays : «C’est peu de dire que la décision de la Cour Constitutionnelle a jeté le discrédit sur cette Institution, clochardisé notre Démocratie et humilié davantage notre pays.
Le FSD dans des précédentes prises de positions avait fait savoir au Gouvernement, à l’opinion nationale et internationale, qu’en raison du contexte sécuritaire qui continuait de se dégrader quotidiennement, du cadre juridique des élections à la fois incitatif et permissif à la fraude, qu’il était impossible d’organiser des élections législatives dans des conditions de transparence et de crédibilité acceptables. Il attirait l’attention sur les conditions sécuritaires, le fichier électoral, l’absence de l’Administration dans de nombreuses localités de l’Intérieur du pays, etc.», souligne le FSD.
Aussi pour le principal regroupement de l’opposition, la Cour Constitutionnelle a enlevé toute crédibilité à la procédure électorale au Mali en usant et abusant de son pouvoir d’annulation et de reformation des voix obtenues par les candidats à l’issue de l’élection des députés.
Par ces faits qui décrédibilisent la démocratie, le FSD exige la démission du président de la Cour Constitutionnelle, Dame Manassa Danioko, ainsi que celle de tous les autres membres pour avoir ruiné leur propre crédibilité, et compromis la légitimité de la nouvelle législature : « Désormais, les Maliens sont davantage dégoûtés des urnes ».
Le FSD poursuit que par-delà la fraude électorale sur le terrain orchestré par l’administration territoriale, la fraude à la loi et à l’éthique, consacrée par l’arrêt du 30 avril 2020 de la Cour constitutionnelle consomme la forfaiture de cette institution de la République.
En outre, le FSD juge inique l’arrêt de la cour : « l’annulation des milliers de voix favorables aux adversaires des listes soutenues par le pouvoir, le rejet ou la non prise en compte des requêtes documentées des candidats adverses aux listes du pouvoir, a tronqué les résultats de l’élection des députés ». Et d’enfoncer le clou : « On a assisté à une mascarade électorale faite de bourrage à volonté d’urnes sous la conduite des mouvements armées dans de nombreuses localités en l’absence de l’administration et des agents électoraux. La complicité active de l’Administration publique dans l’organisation de la fraude électorale à grande échelle a été une constante ».
Le FSD constate qu’« avec dépit que toutes les démarches ci-dessus et la propension du Gouvernement à précipiter l’élection des députés, ne visaient qu’à empêcher et/ou à confisquer le vote des citoyens. Et refuse d’admettre que notre pays continue à rater, du fait de l’incurie du pouvoir, toutes les grandes occasions de redressement du pays ».
Mémé Sanogo