Après le quatrième report des élections communales décidé sine die par le gouvernement, à la demande de l’écrasante majorité de la classe politique, aucune date ne filtre aujourd’hui sur le nouveau chronogramme pour les prochaines joutes communales, régionales et du District de Bamako. Face à cette situation, l’Observatoire pour les Elections et la bonne gouvernance au Mali tire la sonnette d’alarme.
Au terme d’une conférence de presse tenue le samedi 7 novembre 2015 à son siège, il a interpellé tous les acteurs afin d’œuvrer pour le respect des engagements pris au nom du peuple malien, pour parachever la mise en place d’institutions légitimes et d’organes de collectivités crédibles et pour impulser la participation citoyenne et l’éclosion de la démocratie locale, tant réclamées par nos communautés.
Animée par son Président, Ibrahim Sangho, et Mamadou Seydou Traoré, ancien Président du Pôle d’observation citoyenne des élections (POCE), cette rencontre a été l’occasion pour non seulement formuler des critiques mais aussi proposer certaines recommandations pour la tenue de ces scrutins.
Ainsi, dans son exposé liminaire, Ibrahim Sangho a relevé avec amertume que la classe politique n’a posé aucun acte pour déplorer l’absence de chronogramme pour ces élections, pourtant préjudiciable à ses yeux à la démocratie dans notre pays. Il a soutenu que la Commission électorale nationale indépendante continue de coûter cher au contribuable malien, malgré l’insuffisance de rendement due aux reports successifs des élections.
Comme recommandations, l’Observatoire a demandé, au cours de cette conférence, la publication, sans délais, d’un nouveau Chronogramme électoral pour les élections communales, régionales et du District de Bamako; la relecture, la promulgation et la vulgarisation, dans les plus brefs délais, d’une nouvelle Loi électorale, en remplacement de la Loi n° 06-044 du 4 septembre 2006 modifiée portant Loi Electorale, pour un meilleur encadrement des élections à venir et la tenue des élections communales, régionales et du District de Bamako dans les plus brefs délais, pour éviter la prolongation récurrente des mandats, qui ne favorise point la bonne gouvernance, gage de stabilité, de cohésion sociale et de réconciliation pour un Mali crédible et prospère.
S’y ajoutent l’implication effective de la société civile malienne dans tout le processus électoral, qui commence par la relecture des textes de Lois et la mise en place d’un cadre permanent et opérationnel de concertation entre le Gouvernement et les organisations de la société civile, pour leur pleine participation au processus électoral.
Enfin, l’Observatoire a demandé une véritable implication de l’Etat malien dans la sécurisation des personnes et des biens, sur toute l’étendue du territoire national.
Yaya Samaké