Mali / Prochaines échéances électorales : Pourquoi il faut compter encore avec le RPM

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Selon plusieurs observateurs, le Gouvernement de Transition nous fait vivre du « IBK sans IBK » ! Une situation qui semble donner des chances à l’ancien parti présidentiel, le RPM de demeurer dans le giron du pouvoir.

maliweb.net – Certes, ce n’est pas une révolution populaire qui a conduit au renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août 2020. C’était une insurrection sociopolitique ayant conduit à une mutinerie militaire qui a obtenu la démission du président IBK. Sauf que ce coup d’Etat est intervenu dans un calme et un pacifisme trop intrigants que l’on peine à sentir un changement du régime politique dans le pays.

Le premier constat est que le président déchu a donné tout l’air d’avoir accepté trop facilement ce départ, comme pour avouer ses difficultés réelles à gouverner le pays. IBK n’a t-il pas pu envisager démissionner de lui-même, avant l’intervention des officiers putschistes le 18 août 2020 ? La question reste posée. Mais, à voir la facilité déconcertante avec laquelle le chef des renseignements du pouvoir IBK, le Général Moussa Diawara, a quitté le pays, le 18 août 2020 (avant de réapparaître discrètement, selon certaines confidences), certains analystes susurrent un « coup d’Etat arrangé ». Sauf que là aussi, l’on manque de preuve pour étayer cette lecture de la situation.

Dans tous les cas, l’on constate que le président IBK n’a eu aucune crainte vis-à-vis de ses tombeurs. N’a-t-il pas tenu parole en revenant au pays après son séjour médical aux Emirats Arabes Unis, après sa « démission militairement assistée » ? Sa famille n’est-elle pas gardée en résidence surveillée pour renforcer sa sécurité par les éléments de la junte ? Le président de la Transition, Bah N’Daw ne s’est-il pas rendu à la résidence du président déchu pour des salutations et confidences, après son séjour médical ? Tous ces éléments corroborent le fait que IBK a quitté le pouvoir, mais tout indique que c’est après avoir fait une passe millimétrée aux officiers putschistes. Comment comprendre aussi que le nouveau patron des renseignements n’est qu’un proche de l’ancien ? Que le nouveau pouvoir n’a pas une seule fois invoqué une simple  possibilité de poursuite judiciaire contre les dignitaires du régime IBK ? Pas une simple hypothèse d’audit de la gouvernance IBK !

Tout cela fait que le parti fondé par IBK, le RPM conserve sa vitalité politique et continue de mener tranquillement ses activités. Contrairement au coup d’Etat de 2012, où le parti présidentiel d’alors, le PDES a rasé le mur, son siège saccagé, ses responsables et cadres vilipendés et voués aux gémonies…

En effet, le RPM était encore, le samedi dernier en conférence régionale à Ségou, avec une forte délégation de sa crème, à la tête de laquelle se trouve Dr Bokary Tréta, non moins président de l’alliance de l’ancienne majorité présidentielle, Ensemble pour le Mali (EPM). D’ailleurs, comment peut-on conserver une majorité présidentielle dans un contexte de Transition, où il n’y a normalement plus de majorité ou d’opposition ? Le simple fait que l’alliance EPM survit aux événements du 18 août 2020 est un indice que ce coup d’Etat est un changement de phase politique et non de gouvernance.

Dans cette situation, les autorités de la Transition et leur mentor caché, IBK, voudront-ils réellement une quelconque rupture institutionnelle ? Se feront-ils prier pour que le prochain régime politique remette en  selle un rejeton de régime d’avant le 18 août ? IBK, Bah N’Daw et Assimi Goïta ne devraient-ils pas envisager s’assurer leurs arrières avec une sorte d’avatar de l’IBKisme ? Rien n’est moins sûr.

C’est pourquoi les observateurs estiment que le RPM va toujours compter dans le jeu institutionnel du pays dans la perspective des prochaines élections. Tout comme du reste ses anciens alliés politiques dominants comme l’ADEMA-PASJ, l’UDD, l’UM-RDA et les autres partis de l’EPM. C’est du reste pourquoi la plupart de ces partis ou leurs leaders sont plus  réservés dans leurs prises de position par rapport à l’évolution de la transition. Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, Bokary Tréta du RPM et Tiémoko Sangaré de l’ADEMA-PASJ ne semblent-ils pas exprimer un certain optimisme par rapport à la marche de la Transition ?Une manière de dire que IBK n’est plus à Koulouba, mais il pourrait avoir son mot à dire sur la marche du pays ? Wait and see !

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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  1. La famille de Malcolm o demande la réouverture de l’enquête sur son meurtre
    La fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, lors d'un point de presse samedi à New York
    La fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, lors d’un point de presse samedi à New York
    afp.com – David Dee Delgado
    22 FÉV 2021

    Les filles de l’activiste afro-américain Malcolm X ont demandé la réouverture de l’enquête sur son meurtre à la lumière d’un nouveau témoignage mettant en cause la police de New York et le FBI.

    Contacté dimanche par l’AFP, un porte-parole du procureur de Manhattan a indiqué que “l’examen” du dossier était “en cours”.

    Lors d’un point de presse a été présentée une lettre écrite par un ancien policier new-yorkais, aujourd’hui décédé, qui accuse les forces de l’ordre, police de New York et FBI, de complicité dans le meurtre.

    Selon son cousin, le policier, qui était noir et opérait sous couverture, affirme s’être rapproché, à la demande de sa hiérarchie, de l’entourage de Malcolm X et avoir piégé deux de ses gardes du corps, arrêtés quelques jours seulement avant l’assassinat.

    Le 21 février 1965, il y a 55 ans jour pour jour, El-Hajj Malik El-Shabazz, de son vrai nom, était donc privé de la présence ces deux hommes lorsqu’il s’est présenté pour une allocution dans l’Audubon Ballroom, une salle de spectacle du nord de Manhattan, avant de tomber sous les balles de trois tireurs.

    Plus généralement, l’ancien policier, qui souhaitait que son témoignage ne devienne public qu’après sa mort, soutient que la police de New York (NYPD) et le FBI ont tenus secrets certains aspects du dossier.

    En février 2020, après la diffusion d’un documentaire sur Netflix (“Who Killed Malcolm X?”), le procureur de Manhattan Cyrus Vance avait demandé à ses équipes un examen du dossier afin de déterminer si l’enquête devait être ou non rouverte.

    Sollicité dimanche par l’AFP, la police de New York a indiqué avoir communiqué aux services du procureur “toutes les archives liées à cette affaire”. Le NYPD “reste prêt à contribuer à cet examen de quelque manière que ce soit”.

    Contacté par l’AFP, le bureau du FBI à New York n’a pas donné suite.

    “Tout élément qui permette de mieux connaître la vérité sur cette terrible tragédie devrait être examiné avec soin”, a déclaré Ilyasah Shabazz, l’une des trois filles de Malcolm X présentes lors du point de presse, sur les six qu’il a eues avec son épouse Betty.

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