Le rôle de la classe politique malienne sera important dans le processus de paix et de réconciliation nationale dans lequel notre pays est engagé. C’est pourquoi le ministère de la réconciliation nationale a initié, avec l’appui de la MINUSMA, un atelier de 3 jours (du 12 au 14 août) à l’intention des responsables des partis politiques, pour tenter d’obtenir leur contribution à ce processus, qui a pris un tournant décisif le 18 juillet dernier avec la signature de la Feuille de route entre le Gouvernement malien et les groupes armés à Alger.
L’ouverture de cet atelier était présidée par le Premier ministre, Moussa Mara, en présence du ministre de la Réconciliation Nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, du Représentant spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali, David Gressly et de plusieurs présidents et responsables de partis politiques, venus nombreux pour la cause.
Au cours de cet atelier, plusieurs thématiques vont être abordées par la classe politique malienne. La rencontre sera aussi enrichie par l’exposé de l’ancien Premier ministre bissau guinéen, qui va partager l’expérience de son pays avec les acteurs politiques maliens.
A l‘entame de ses propos, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies a reconnu que les partis politiques avaient énormément contribué au retour de l’ordre constitutionnel à travers les élections législatives et présidentielle de 2013. Il a présenté la classe politique comme un acteur clé du processus de paix et de réconciliation nationale. Selon lui, une sortie durable de la crise que connaît le Mali implique une forte mobilisation de l’ensemble des parties prenantes. C’est pourquoi il a invité chacun à tirer les leçons des crises cycliques pour une paix durable.
De côté, le Premier ministre a estimé que rien de durable ne peut se construire sans la vérité: «il ne saurait y avoir de réconciliation sans que la vérité ne soit dite, la justice rendue, les préjudices subis réparés et, enfin, le chemin sinueux et difficile du processus de réconciliation conduit sur des bases justes, équitables et durables, avec détermination et sans atermoiements».
Avant de lancer cette invitation: «animateurs de la classe politique, nous sommes tous fortement interpellés par rapport à la situation qui nous est arrivée: de graves dérives de la gouvernance de l’Etat qui, entre cécité politique et suivisme, ont immanquablement débouché sur l’effondrement de notre Etat. Cela nous vaut à présent d’être ce patient au chevet duquel accourt le monde entier, avec dans la mêlée autant de bonnes intentions d’en finir.
Ce cadre de dialogue qui s’offre à nous, avec l’accompagnement des amis du Mali, est une occasion, pour les acteurs politiques que nous sommes, de poser un diagnostic de vérité, sans complaisance, ni passion, d’approfondir pour préconiser, dans un élan vital de solidarité et réalisme, les voies d’issues pour la nation, devant permettre de se réconcilier, de promouvoir la cohésion sociale, de vivre à nouveau ensemble dans la paix et pour toujours».
Pour le Premier ministre Mara, à présent, «nous devons pouvoir nous dépasser nous-mêmes et saisir cette chance unique de lever les hypothèses, de nous entendre pour sauver la patrie, en faisant échec aux démons de la division, aux forces qui menacent notre unité nationale, notre intégrité territoriale et notre souveraineté inaliénable. Ne nous trompons pas de d’ennemis!».
Pour ce faire, il a invité à serrer les rangs et à renforcer notre unité par l’amour pour la patrie. En fait, à l’en croire, c’est le sens de l’action publique qu’il veut mener sous l’égide du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.
Youssouf Diallo