Dans le cadre de l’appui au processus électoral malien, Onu Femmes (l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes) a été très active la semaine dernière à travers un double appui financier apporté au NDI dans l’organisation de deux ateliers. Les 13 et 14 septembre à l’hôtel Mandé sur «la formation des organes de gestion des élections sur les questions liées au genre ». Et le 12 septembre au centre Aoua Kéïta sur «la formation du Cadre de concertation des femmes des partis politiques en plaidoyer et planification stratégique».
Pour ce faire, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens des ressources humaines de qualité. L’experte Caroline Hubbard est venu spécialement du siège du NDI-Washington pour animer la formation. Elle était appuyée par Raymonde Folco, ancienne députée du Canada, experte Genre du NDI et Dr Badié Hima, directeur Résident du NDI au Mali. Cerise sur le gâteau : la présidente de Onu Femmes, Rachèle Muen, était présente à Bamako. Et à l’atelier sur « la formation des organes de gestion des élections sur les questions liées au genre » dont l’ouverture a été présidée par le ministre de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant, Mme Sangaré Oumou Bah. Cet atelier avait pour but de renforcer les connaissances des organes de gestion des élections sur l’intégration du genre dans les processus électoraux. Plus spécifiquement, il visait, entre autres objectifs, à montrer l’importance de la prise en compte du genre dans l’organisation et la gestion des élections ; identifier les obstacles et les barrières à la participation des femmes aux élections dans la sous-région et au Mali ; et aider à trouver des stratégies et des mesures en vue d’une meilleure prise en compte du genre dans tout le processus électoral, en termes de participations au vote, de participation dans les organes de gestion des élections, de positionnement des femmes sur les listes électorales, et en termes de réformes.
Après avoir rappelé le taux de femmes dans les institutions politiques ou dans les organes décisionnels au Mali (qui reste encore très bas, dit-elle), la ministre Oumou Bah dira que dans bon nombre de nos pays, les organes de gestion des élections ne sont pas conscients des entraves à la participation des femmes par manque de connaissances ou de compétences ou parce qu’ils ne disposent pas de données nécessaires pour analyser et remédier à la situation. D’où tout l’intérêt de la formation.
Cet intérêt est résumé par Dr Badié Hima en une série de questionnements. Entre autres, le genre est-il pris en compte dès les réformes électorales? Le suffrage est-il pleinement universel au point de n’être point discriminatoire ? Y-a-t-il une prise en compte effective et pleine du genre en termes de participation ou mieux dit, de présence effective des femmes, dans les organes de gestion des élections, au niveau national et au niveau déconcentré ou décentralisé ? Comment les femmes sont-elles positionnées sur les listes électorales ? Que disent, du point de vue du genre, les textes relatifs aux procédures d’inscription sur les listes ? Le système électoral permet-il aux femmes d’émerger ?
Déjà la veille, au centre Aoua Kéïta, le directeur Résident du NDI avait fait un long plaidoyer en faveur des femmes à l’occasion de l’ouverture de l’atelier sur le plaidoyer pour le renforcement de capacités des femmes des partis politiques. Selon lui, au Mali, les femmes votent plus que les hommes (58% au cours de l’élection présidentielle 2013). Mais malheureusement, cette forte mobilisation ne se transforme pas en une véritable participation ou prise en compte des femmes dans les instances de décision ou sur les listes des partis aux élections. Pour preuve, 4 femmes sur 34 ministres dans le gouvernement actuel.
C’est pourquoi, la porte parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques dira que l’ambition du Cadre, est et demeure une plus grande représentativité des femmes dans les instances gouvernantes, et plaide pour une forte mobilisation en faveur des candidatures féminines.
A l’occasion de la même cérémonie, le représentant de Onu Femmes-Mali, Adama Moussa a apporté une bonne nouvelle aux femmes. A savoir que Onu Femmes a décidé d’apporter un appui direct aux femmes qui seront sur les listes lors des législatives.
Hamadi