Dans un communiqué, le parti Yelema s’est prononcé sur la conduite du processus électoral et la campagne référendaire. Le parti note avec regret de nombreux dysfonctionnements dans la conduite du processus de retour à l’ordre constitutionnel qui n’honorent pas l’esprit de la refondation tant prônée par les autorités de la transition et rêvée par les Maliens.
A l’entame, le parti Yelema dit suivre avec beaucoup d’attention, la conduite du processus d’organisation des élections par le gouvernement et l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Et d’ajouter qu’il avait fondé beaucoup d’espoirs sur cette transition pour conduire les réformes nécessaires et améliorer notre pratique démocratique pour le renouveau de notre pays. Ainsi, le parti note avec regret de nombreux dysfonctionnements dans la conduite du processus de retour à l’ordre constitutionnel qui n’honorent pas l’esprit de la refondation tant prônée par les autorités de la transition et rêvée par les Maliens notamment : le contrôle du processus électoral par l’administration publique au détriment de l’AIGE, autorité sensée être indépendante dans la gestion des élections et cela à coup d’ordonnances et de modifications de la loi électorale qui est à son troisième changement en une année sans aucune expérimentation dans un processus électoral formel ; l’immixtion des autorités administratives dans la campagne électorale en faveur d’un camp y compris la diffusion de lettres circulaires dans les structures de l’administration publique demandant aux travailleurs de se rendre à un meeting sont autant de facteurs qui violent le principe de neutralité de l’administration, gage d’une élection crédible et transparente ; l’opacité autour des documents de votes à travers l’autorisation d’utilisation de la carte d’identité, du passeport, de la carte NINA, de la carte consulaire, du permis de conduire et du livret de pension civil militaire ne donnent aucune garantie sur la transparence du processus.
A cet effet, le parti Yelema met en garde contre le risque que ces dysfonctionnements font peser sur l’avenir et le devenir de notre processus démocratique s’ils ne sont pas corrigés. Avant rappeler que parmi les fortes préoccupations exprimées par les maliens lors du soulèvement populaire, ayant conduit au changement de régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta, figure la mauvaise gouvernance dont l’un des facteurs est l’inféodation de l’administration publique sensée n’être qu’au service du citoyen et de tous les citoyens, au roi du jour.
“L’administration publique ne doit pas oublier qu’elle est l’épine dorsale de la stabilité institutionnelle du pays et doit donc s’éloigner de toutes pratiques qui violent le principe de la bonne gouvernance dont la neutralité de l’administration publique gage de transparence du processus électoral “, mentionne le communiqué.
A en croire le parti Yelema, ses nombreux appels relatifs aux risques que prenaient les autorités de la Transition en décidant de choisir les membres de l’AIGE par tirage au sort. Cette pratique n’était à ses yeux, ni légale, ni représentative avec la possibilité d’avoir un organe avec un déficit important de compétence et incapable de conduire notre processus électoral à hauteur de souhait. “Cette situation était préméditée afin que l’administration publique ne perde pas la main sur la gestion de tout le processus”, a-t-il déploré.
A cet effet, le parti Yelema prend date devant l’histoire et ne cessera jamais de rappeler à nos autorités que seule la transparence, la neutralité et le sens de la responsabilité pourraient leur permettre de conduire le processus électoral à bout dans un climat apaisé pour le bonheur de l’ensemble du peuple malien. Avant d’inviter les autorités de la transition à travailler à unir davantage les Maliens, tous les Maliens singulièrement ceux qui ont des réserves quant à leur participation au processus et à s’assurer de la tenue du referendum sur l’ensemble du territoire sans exclusion.
Enfin, le parti Yelema invite tous les acteurs à s’impliquer pour une campagne référendaire apaisée, où le débat démocratique s’installera autour des arguments et non des invectives, pour le bonheur du Mali.
Boubacar PAÏTAO