Une consultation référendaire semble figurer dans l’agenda du gouvernement dirigé par le Pm Moussa Mara. Il n’en a pourtant pipé mot lors de la présentation de la Déclaration de la Politique Général et laisse ainsi libre aux supputations et interprétations.
Dans la DPG présentée devant la représentation nationale, le chef du Gouvernement s’est tout juste limité à reconnaitre l’obsolescence des textes fondamentaux en vigueur depuis une vingtaine d’années ainsi que la nécessité de poursuivre le processus de leur relecture enclenché sous ATT. C’est donc tout logiquement que les observateurs se demandent pourquoi la moindre allusion n’a été faite, en son temps, à la consultation référendaire que les autorités envisagent en 2015. Les indices du projet référendaire existent notamment dans les instructions reçues par la presque totalité des structures gouvernementale impliquées dans le processus électoral. Puisque leur fonctionnement repose sur le budget d’Etat, il leur a été clairement signifié, dans les correspondances afférentes aux arbitrages budgétaires, de prendre en compte l’organisation éventuelle d’un référendum dans l’exercice budgétaire 2015. Les Maliens ne s’attendaient jusque-là qu’à la tenue des élections communales finalement repoussées à l’année prochaine et dans la perspective desquelles la CENI vient d’être tacitement reconduite dans ses fonctions. A cause de la polémique jusqu’alors en suspens autour de son mandat, l’instance de suivi et de supervision du processus électoral a été certes tardivement alertée sur le projet référendum, mais, selon no sources, toutes les autres structures avaient été saisies pour s’inscrire dans la dynamique.
De quelle consultation référendaire est-il question en définitive ? La question est d’autant plus répandue sur les lèvres que le sujet tient de la surprise et tombe comme un cheveu dans la soupe.
On se doutait, par exemple, que l’approfondissement de la décentralisée tant ressassé par les autorités implique des bouleversements subséquents dans l’organisation administratif. Mais le projet, selon toute évidence, n’en valait manifestement pas la chandelle, et pour cause : il peut être pris en charge par une simple modification des textes en vigueur sur la décentralisation.
C’est d’ailleurs le cas avec la programmation à l’agenda parlementaire des modifications nécessaires à l’imminence de la régionalisation administrative.
Cette première hypothèse étant écartée, nombre d’observateurs soupçonnent les autorités d’anticiper sur d’éventuels bouleversements conséquents pouvant découler des négociations et d’un probable accord avec les mouvements rebelles séparatistes.
S’agit-il alors d’un référendum d’autodétermination ? La question taraude et mérite que les autorités montent au créneau pour tirer au clair leurs intentions, à un moment où l’organisation institutionnelle du pays et le statut administratif des régions sont l’objet de pourparlers entre l’Etat et la rébellion touarègue.
- KEITA