Au moment où d’autres partis politiques se chamaillent et s’entre déchirent pour des postes dans le gouvernement, les Forces Alternatives et Patriotiques (Fare an ka wuli) préfère poser des actes concrets de sortie de crise. Réputé pour ses démarches constructives, le Parti FARE a organisé, samedi 27 avril, une conférence de synthèse de ses rencontres d’échanges avec les partis politiques sur le processus de sortie de crise. Ladite rencontre a été fortement saluée par toute la classe politique ou presque et par les leaders de la société civile, les représentants des centrales syndicales, des confessions religieuses, des anciens ministres et des responsables des institutions qui y ont pris part.
Les débats de cette rencontre initiée par le parti Fare ont porté sur le ‘’dialogue national refondateur’’ considérée comme étant la pierre angulaire du processus de sortie de crise. Cette thématique a été introduite par Ousmane Sy, ancien ministre, lequel a proposé quelques directives à suivre pour une meilleure organisation des concertations nationales annoncées, il y a quelques jours par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dans son adresse à la nation.
Rappelons que depuis quelques mois, le président de FARE an ka Wuli, Modibo Sidibé a engagé des échanges avec les forces vives du Mali ( responsables des partis politiques de la majorité comme de l’opposition, des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des hauts responsables des institutions et des personnalités indépendantes) pour présenter la vision que son a élaborée sur le processus de sortie de crise. Le week end le parti a, à travers une conférence de synthèse, fait le point de ses échanges avec les forces vives sur le processus de sortie crise. Cette initiative des Fare a été perçue par plus d’un Malien comme une contribution de taille dans l’organisation des prochaines concertations nationales annoncées.
Dans mot de bienvenue, Modibo Sidibé a, en une phrase, énuméré les aux dont souffre le Mali. «Nous le savons tous, mais je le répète, notre pays vit la crise la plus grave, la plus profonde et la plus dangereuse de son histoire contemporaine. La situation sécuritaire, politique, la surchauffe du front sociale, les conflits fratricides, la délégation continue des conditions de vie des populations, la perte de confiance des citoyens à l’égard des institutions de la république et de la classe politique, les trafics criminels en tout genre, le risque de partition du Mali et d’effondrement de l’Etat, sont autant de réalités qui exigent des réponses appropriées».
Pour Modibo Sidibé, seule une démarche articulée en processus ouvrant une vraie perspective pourrait rassurer nos compatriotes de l’intérieur et de la diaspora et rassurer ceux qui se tiennent à nos côtés.
A l’issue de ses échanges avec l’ensemble des acteurs politique et de la société civile, le Parti Fare a proposé une démarche à suivre pour une sortie de la crise multidimensionnelle. Les FARE proposent au gouvernement l’organisation d’une conférence des forces politiques et sociales dont l’objectif est de négocier un accord politique qui permettra de convenir d’un processus de sortie de la crise. Cette conférence des forces politiques et sociales conviendra d’un pacte de stabilité qui sera inclus dans l’accord politique, afin de créer un changement radical de gouvernance, un climat d’apaisement sur les fronts sécuritaire, politique, économique et de créer un climat de confiance mutuelle. Conforment à l’accord politique issu de la conférence des forces politiques et sociales sera organisée un véritable dialogue national refondateur. Les recommandations issues du dialogue national refondateur, consignées dans un rapport adressé au président de la République, auront force contraignante pour tous les gouvernements qui auront la charge de conduire les affaires publiques du Mali.
Dans son introduction, le conférencier Ousmane Sy dira que l’unanimité est faite que le Mali est en crise. Mais là où il n’y a pas l’unanimité, c’est par rapport à la solution à cette crise. Toute chose qui lui fait dire que l’organisation des concertations nationales ou ‘’dialogue national refondateur ‘’ doit être un processus, afin d’en tirer une solution efficace et définitive à cette crise profonde.
Selon lui, le processus des concertations nationales doit être amorcé par un mandat délivré par le président de la République aux leaders politiques et de la société civile. Ce mandat définira les thématiques et autres aspects des concertations. Pour le conférencier les thématiques doivent porter sur tous les problèmes majeurs dont souffre le Mali. Aussi, ces concertations, ajoute- t-il, sera l’occasion pour les Maliens de débattre de l’Etat, de la démocratie, du développement et sur la société malienne. Pour le ministre Ousmane Sy, l’organisation de ces concertations nationales doivent prendre le temps qu’il faut, si l’on veut débattre sérieusement ou trouver la solution aux crises multidimensionnelles que connait le pays.
«Vue la profondeur de la crise, ce dialogue ne doit pas être une juxtaposition de monologues… la crise politique et institutionnelle cache des crises sécuritaire et économique désastreuses. On ne peut se contenter d’une concertation superficielle pour résoudre ces crises. Il faut un dialogue refondateur, parce que la crise est profonde», a dit Ousmane Sy.
Ousmane Sy d’ajouter que la bonne organisation de ces concertations passera, non seulement par la délivrance d’un mandat, mais aussi par la désignation d’un ou des médiateurs qui seront des gens au-dessus de la menée pour diriger les travaux sans complaisance.
Le conférencier souhaite que dans le cadre du dialogue national refondateur se tiennent des consultations citoyennes dans les communes, cercles régions du Mali. La synthèse des propositions issues des consultations citoyennes fera l’objet de débats lors des concertations nationales. Pour lui, c’est ainsi, qu’on aura donné la possibilité au Mali divers de s’exprimer pour reconstruire le vivre ensemble.
En entendant, entendant un consensus sur la durée et le contenu des concertations nationales annoncées, la vision et la démarche du parti Fare sont appréciées et saluées par une bonne partie de la classe politique et de la société civile. Toute chose qui fait dire à certains politiques qu’en organisant cette conférence les Fares ont réalisé une prouesse patriotique», dans la mesure où cette conférence constitue un bon début du processus de sortie de crise. Elle constitue également une belle leçon pour le reste de classe politique, laquelle doit désormais privilégier les propositions aux critiques face à la gravité de la situation.
«Le seul combat qui vaille aujourd’hui c’est de sauver le Mali. L’heure n’est plus aux critiques, ni de situer les responsabilités. Ne cherchons plus de responsables, concentrons-nous la recherche des solutions aux problèmes qui nous menacent tous » a indiqué Modibo Kadioké. Pour lui, toutes les dispositions doivent être prises afin de permettre à tous les Maliens de se parler de s’entendre sur leurs problèmes.
Aboubacar Berthé
Une horde d’hommes politiques en total déphasage avec le peuple s’agitent dans tous les sens, au sein du landerneau politique national, à travers une gymnastique sonore et nauséabonde, créant à tour de bras des mouvements tout aussi hétéroclites qu’éphémères, proposant des remèdes miracles à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays de toute part. Ils oublient un instant que cet état de fait est la résultante des années d’égarement qui ont ponctué l’histoire récente de ce pays sous des gouvernances auxquelles ils ont pourtant activement pris part, sans avoir l’honnêteté intellectuelle de décrier quoique ce soit en quelque moment que ce soit. Ils sont restés muets comme des carpes face aux prémices d’une descente aux enfers entamée sous leur regard indifférent et complice. Cela est un secret de polichinelle
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