Processus de sortie de crise au Mali : Les pistes de réflexion de la Codem

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Un message d’urgence du chef de l’Etat à la Nation; la tenue des législatives dans les délais avant toutes autres élections; l’organisation d’un dialogue national inclusif qui conduira aux réformes sans aucune précipitation. Telles sont entre autres pistes de réflexion livrées par la Convergence pour le développement du Mali (Codem) dans une déclaration signée par son président, Housseyni Amion Guindo. Cela, pour permettre au Mali de trouver les voies et moyens de sortie de cette crise multidimensionnelle que le pays traverse depuis 2012.

Dans ladite déclaration, la formation politique dirigée par Housseyni Amion Guindo se dit soucieuse, comme tout le peuple malien, de la tournure des évènements dans presque tous les domaines (sécuritaire, politique, institutionnel, social…).  La Convergence pour le développement du Mali (Codem), après moult réflexions, fait les propositions suivantes en vue de décanter une situation de plus en plus explosive. Cette piste de réflexion qui prend en compte le court, le moyen et le long terme se veut précis, concis et pragmatique au regard de l’urgence. La Codem propose notamment un message du président de la République à la nation.

Au Mali, comme dans tous les pays du monde, chaque époque draine son cortège de contestations, de revendications, d’interrogations et de difficultés auxquelles il appartient au président de la République en premier d’apporter des réponses adaptées. En tant que garant de la constitution et de la cohésion sociale, il est naturellement du ressort du chef de l’Etat d’éclairer la lanterne du peuple sur les grandes orientations qu’il entend donner à la République pour répondre à leurs aspirations légitimes. Aujourd’hui, le constat est véritablement inquiétant et le peuple malien dans toutes ses composantes est préoccupé par la recherche de solutions aux crises multiples qu’il connait. C’est pourquoi la Codem croit fermement qu’en pareil circonstance, il appartient au président de la République, seul garant de la Constitution, de rassurer les Maliens et de redonner confiance non seulement par les annonces, mais aussi par les actes par lesquels il compte prendre les choses en mains comme il l’a déjà déclaré. Pour une adhésion populaire aux mesures de décrispation par lui entamées à travers les rencontres avec les différentes composantes de la classe politique, il est plus que nécessaire d’associer l’opinion publique nationale à cette démarche salutaire à travers une vision claire et des objectifs qui seraient connus d’avance. Pour la Codem, cela passe par une explication détaillée de cette vision, mais aussi des attentes à court, moyen et long termes sur ce projet à travers cette adresse solennelle du président de la République à la Nation. Concernant la Constitution, il est souhaitable également que le chef de l’Etat se prononce sur les raisons, les parties concernées et l’objectif recherché à travers ce changement en vue. Cette clarification permettra de dissiper l’amalgame qu’on observe à certains niveaux entre la réforme et la révision constitutionnelle. Cette adresse est d’autant plus impérieuse au regard non seulement de la crise sécuritaire qui a tendance à se généraliser à travers le pays avec des niveaux particulièrement élevés dans le centre, mais aussi la crispation politique ajoutée à la crise sociale qui s’amplifie de jour en jour dans les secteurs d’activités extrêmement sensibles du Mali.

Le retour à l’ordre constitutionnel

Avant tout autre scrutin, il est impératif, toujours dans le cadre de la décrispation politique, de retourner à l’ordre constitutionnel largement mis à mal par la prorogation du mandat des députés, à travers l’organisation des élections législatives dans les délais prévus. Pour nous, seule une telle démarche peut désamorcer le malaise que le mandat bonus illégitime et illégal offert aux députés a créé au sein de la classe politique, toutes tendances confondues. Le traitement diligent du problème de l’Assemblée nationale contribuera non seulement à éviter d’en rajouter à la crise, mais également à permettre les réformes ou la révision constitutionnelle souhaitée par le président de la République dans une atmosphère apaisée et sereine. Ainsi, les épineuses questions comme l’accord d’Alger, la Cour des comptes et autres trouveront des solutions hors de contestations historiques.

Dialogue politique national

Comme suite logique de la tenue des législatives, la Codem propose le dialogue national qui pourra décider conformément aux orientations énoncées par le chef de l’Etat dans son adresse d’urgence à la nation du chemin consensuel à suivre pour une sortie définitive de la crise. Ce forum qui pourra regrouper l’ensemble de la classe politique, la société civile et les groupes armés dégagera des pistes et des solutions secteur par secteur à la crise multidimensionnelle que connait notre pays.

Ainsi, le projet de constitution ainsi que les pistes de solutions issues de ce dialogue national inclusif seront soumis à cette nouvelle Assemblée nationale investie de la légitimité et de la légalité indispensables pour de telles reformes rendues nécessaires au regard de la situation.

 André Traoré

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