Le Mali se prépare à modifier sa loi fondamentale courant 2019. A la veille de ce grand rendez-vous de l’histoire, les responsables politiques prennent tour à tour la parole pour donner leurs positions. Pour l’homme d’affaires malien, Aliou Boubacar Diallo, la réussite du processus de révision de la constitution passe par la concertation de l’ensemble des forces vives de la nation.
Selon le président d’honneur de l’ADP-Maliba, l’état actuel du Mali interpelle l’ensemble des Maliens. Les tueries continuent au Nord et au Centre, l’insécurité persiste partout dans le pays et la situation économique et sociale des Maliens est de plus en plus précaire. L’absence de progrès tangibles dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix, le déficit de confiance à tous les niveaux ainsi que l’ébullition du front social, témoignant d’un ras-le-bol généralisé, sont plus que préoccupants. La stabilité du pays est menacée.
M. Diallo pense qu’il y a nécessité d’aller vers l’exogène. Car le Mali est appelé à changer. Le schéma actuel proposé par le Premier ministre, avec la présidence du cadre de concertation dévolue au gouvernement, n’entraînera pas l’adhésion des acteurs sociopolitiques, mais plutôt leur méfiance et leur retrait. Si le Mali veut avancer sur le chantier de la paix et de la concorde nationale, les réformes actuelles doivent être menées par l’opposition malienne, en concertation avec toutes les forces vives de la Nation.
Dans un pays aussi divisé et fragile comme le nôtre, c’est aux autorités de faire preuve d’ouverture et de modestie en laissant les forces politiques de l’opposition diriger ce cadre de concertation et présenter au peuple le résultat des travaux. C’est de là que naîtront la légitimité et la force de ces réformes indispensables pour le retour de la paix et de la sécurité. Par contre, si le gouvernement persiste à diriger ce nouveau cadre de la même manière que le cadre de concertation déjà existant entre le ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques, cela voudra dire que rien n’aura changé à part la façade.
Et Aliou Boubacar Diallo de marteler que rassembler les Maliens aujourd’hui passe par des efforts et des concessions de fond. Il ne s’agit pas seulement d’ouvrir un gouvernement ou de toiletter des schémas déjà existants. L’opposition n’est pas prête à jouer un rôle de figurant à un moment aussi crucial de l’histoire de notre pays. Au lieu de rassembler le peuple malien, les stratégies de colmatage de façade laisseraient plutôt l’impression que certains préservent leurs intérêts personnels au détriment de ceux du Mali et des Maliens. En fin, l’homme d’affaires pense que si les réformes continuent à être conduites dans le schéma actuel, c’est prendre à nouveau le risque de rater encore une fois le rendez-vous de la paix, de la stabilité et de la concorde nationale.
André Traoré