L’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015 est confronté à des véritables defis. Face à cette situation, le président de la CNDH invite les acteurs à plus de responsabilité afin de faire bouger les lignes pour le bonheur des populations.
Selon Aguibou Bouaré, le droit à la paix est au cœur des droits humains.
Aussi, fera-t-il savoir, il est impérieux que l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger connaisse des avancées significatives. Et ce, à travers la matérialisation du processus de DDR et le respect des nombreuses promesses d’assistance financière de la communauté internationale pour la mise en œuvre du volet développement économique.
Pour le président de la CNDH, le non-retour des services sociaux de base dans les zones dont l’accès est interdit à l’Etat du Mali prive les populations qui y résident de leurs droits fondamentaux, notamment le droit à la santé, à l’éducation.
<< Il est temps que ces abus et violations des droits cessent par la présence effective de l’Etat sur toute l’étendue du territoire Malien>>, a souhaité Aguibou Bouare. Avant de s’inquièter des proportions que prennent les conflits intercommunautaires, au centre de notre pays, source également de violations gravissimes des droits humains où certaines images horribles, circulant en boucle sur les réseaux sociaux, achèvent de nous convaincre de l’ampleur du drame.
Le président de la CNDH salue les nombreuses visites du Premier ministre et des membres du gouvernement sur le théâtre des violations de droits, la distribution de vivres aux rescapés des violences, la réalisation des infrastructures de sécurité, la construction et/ou la réhabilitation de palais de justice et des prisons.
« Ces efforts sont sans doute à compléter par l’adoption et la mise en œuvre de mesures sécuritaires adéquates permettant le retour de l’État sur toute l’étendue du territoire national avec comme finalité l’exercice de son pouvoir régalien de protection des personnes et de leurs biens. Les efforts de l’État doivent tendre également à la lutte contre l’impunité sous toutes ses formes à travers la réhabilitation du service public de la Justice, précisément la correction des dysfonctionnements liés à la lenteur judiciaire, aux violations du droit à une Justice équitable. À cet égard, la volonté politique affichée par les plus hautes autorités dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance à travers le choix de femmes et d’hommes intègres est à saluer et à encourager », ajoutera-t-il.
Par ailleurs, le président de la CNDH n’a pas manqué de rappeler que les relations entre la corruption et les droits de l’homme sont inextricablement liées, en ce sens que la déperdition des fonds publics empêche la jouissance effective des droits économiques, sociaux et culturels tels que le droit à la santé, au travail, à l’éducation, à la sécurité d’autant plus que les ressources affectées à l’accès à ces droits sont dissipées par une minorité d’individus.
Il fera savoir, toutefois, que ce combat doit être mené dans le strict respect du droit à la défense, du principe de la présomption d’innocence et du délai raisonnable dans les procédures judiciaires.
Source : Magazine de la CNDH