Après avoir effectué une mission à Abuja au Nigéria dans le cadre de l’audience en référé, suite à la plainte de son parti SADI contre la Conférence des chefs d’Etats de la Cédéao, Oumar Mariko et son Conseil d’avocats ont révélé à la presse, le 7 novembre 2012, qu’ils sont optimistes quant à une bonne suite du verdict des juges de la Haute Cour de justice. Verdict attendu le 10 décembre prochain. Mais, comme à l’accoutumée, le rêve d’Oumar Mariko et de ses camarades risque de leur jouer un sale tour.
C’est ce moment où le Mali «brûle», surtout dans sa partie septentrionale, que le Secrétaire général du parti SADI a choisi pour intenter un procès contre la Confédération des Chefs d’Etat de la CEDEAO, devant la Haute Cour de justice de cette Institution. Motif évoqué : «immixtion illégale de la CEDEAO dans la crise malienne». Ledit procès, faut-il le rappeler, a eu lieu le 30 novembre à Abuja au Nigéria.
Devant un parterre de journalistes à la Maison de la presse le 7 novembre dernier, Oumar Mariko s’est dit convaincu qu’il y aura une suite favorable pour sa formation politique en ce qui concerne le verdict attendu le 10 décembre prochain.
Mais, s’il est souvent bon de rêver, il faut savoir avoir les deux pieds sur terre. D’abord, même si Dr. Mariko reste serein en raison de l’indépendance et de la neutralité de la Haute Cour de justice de la CEDEAO, il est difficile de penser que celle-ci lui donnera raison. Parce dans ce cas de figure, ce serait une humiliation pour les Chefs d’Etat de la CEDEAO qui, jusqu’ici, se battent becs et ongles pour ramener la quiétude au Mali, notamment pour libérer le Nord du pays sous le joug des apatrides et des salafistes armés. Alors que jusqu’ici, c’est un travail colossal qui a été abattu et reconnu par la Communauté internationale.
Ensuite, donner raison au parti SADI, c’est remettre en cause tout le processus enclenché depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, et repartir à la case départ. Cela voudrait dire qu’en cas de victoire d’Oumar Mariko, il faudrait revenir sur l’Accord-cadre, rediscuter des Institutions et des organes de la transition, du calendrier de la libération du Nord, renommer un Premier Ministre, un président de la transition, programmer les élections…. Quel gâchis !
De toutes les façons, le temps presse et il n’y a pas à faire marche arrière. Et parler d’immixtion de la CEDEAO dans les affaires intérieures du Mali, c’est se moquer des Chef d’Etat de la CEDEAO, étant donné que ce n’est pas le parti SADI qui peine à se tailler une place de choix sur l’échiquier national, qui pourra remettre notre pays sur les rails.
Ce qui est sûr, c’est que Dr. Mariko risque d’essuyer un autre affront, lui qui croyait, au lendemain du coup d’Etat du 22 mars2012, que son heure avait sonné pour goûter aux délices du pouvoir. Il devrait plutôt s’attendre au report de ce verdict. Et de report en report, en attendant de résoudre la crise malienne, il finira par lâcher prise.
Wait and See !
Bruno LOMA