Problèmatique de la représentativité du Mali dans les instances de décisions sous-régionales : Le Mali, victime de ses hauts fonctionnaires

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Faut-il faire confiance aux hauts cadres de notre administration d’Etat, en mission de défense des intérêts nationaux  au sein des instances de décisions sous-régionales ? En somme, défendent-ils valablement les intérêts et perspectives du pays dans un environnement concurrentiel par excellence ? Les résultats  ne démontrent, hélas pas, une efficacité avérée de ces fonctionnaires d’Etat.

Dès lors que l’UEMOA s’est fondue dans la CEDEAO et que celle-ci s’est ouverte à d’autres pays dans la perspective de  la création d’une monnaie unique africaine, les enjeux de l’intégration prennent une autre dimension. En somme, comme dirais l’autre, les choses sérieuses commencent !
C’est en effet lors des rencontres au sommet que de grandes décisions sont prises et les bases de l’intégration à jamais jetées. En somme, c’est ici que les règles du jeu sont fixées pour bien longtemps.

Tous les pays n’étant pas logés à la même enseigne au regard des avantages (débouchés maritimes pour certains) et des contraintes (cas des pays hinterlands), les rencontres de haut niveau  permettent alors à tous les protagonistes de défendre leurs points de vue et intérêts nationaux dans la perspective d’une véritable intégration sous-régionale équitable.

Il s’agit de moments décisifs où les puissances sous-régionales tentent tant bien que mal d’élargir leur spectre d’influence. Et où les autres cherchent à éviter à tout prix d’être prisonniers de décisions aux conséquences irréversibles.  C’est à la guerre comme à la guerre !

Le Mali, parmi les grands absents ou sous représenté
Si le pays d’Amadou Toumani Touré, n’est pas sous-représenté lors de ces grandes rencontres, c’est qu’i brille tout simplement par son absence. La preuve.

Abuja  Nigeria – Novembre 2008. Ce jour, se tint la cinquième réunion du comité Conjoint CEDEAO-UEMOA de gestion du Tarif Extérieur Commun (TEC). L’ordre du jour était de la plus grande importance. Et pour cause, il s’agissait, pour les participants de faire des propositions relatives à la liste des produits à ré-catégoriser et surtout de proposer une cinquième bande tarifaire  et de son taux dans le cadre du Tarif Extérieur Commun.

Explications ! Il existait, jusqu’à ce jour, quatre catégories tarifaires avec des taux de 0% pour les biens sociaux essentiels, 5% pour les matières premières essentielles de base, les biens d’équipement et des intrants spécifiques, 10% pour les produits intermédiaires, et une crête tarifaire de 20% pour les produits de consommation finis.

La cinquième réunion du comité Conjoint devrait, non seulement créer la fameuse cinquième bande  (à la demande du Nigéria) mais aussi, adopter un taux tarifaire y afférent et les produits qui y seraient assujettis.

Le Nigéria avait proposé de relever ledit taux à 50 %. Ce qui, évidemment aurait eu de graves de conséquences, en l’occurrence, sur les industries des pays hinterlands par rapport à leur approvisionnement en matières premières. Un taux de 35% fut par la suite retenu… Il fallait en outre donner la nomenclature des produits assujettis.

Les propositions des participants à la réunion s’avéraient alors déterminantes pour l’avenir du commerce et de l’industrie des pays hinterlands, c’est-à-dire, enclavés.

Mais le saviez-vous ? Le Mali n’était tout simplement pas représentée à ladite réunion.  Et comme il fallait s’y attendre, les puissances régionales, à l’image du Nigéria et de la Côte d’Ivoire (tous deux rapporteurs), ont su glaner de nombreuses faveurs pour leurs pays respectifs.

Aujourd’hui, certaines catégories d’industries, comme celle du fer à béton au Mali, souffrent particulièrement de l’absence du pays à la réunion. Et le pire est à venir.  Car, il s’agit d’un véritable marché de dupes dont est, d’ores et déjà victime, les pays moins industrialisés dans ledit espace.
La suite dans nos prochaines livraisons
B.S Diarra

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