La question de leadership se pose avec acuité au sein de la future formation politique que les fideles lieutenants du président ATT mettront sur les fonts baptismaux. Le constat qui se dégage est qu’au Mouvement citoyen, on se démène comme de beaux diables pour trouver l’oiseau rare capable de conduire les destinées de cet énième parti qui devait voir le jour. Du fil à retordre pour les politiciens de la 25ème heure ! En attendant, on assiste à une bousculade des ministres et autres hauts responsables aux portillons de ce virtuel parti politique.
Les amis du président s’activent pour mettre sur orbite un parti politique dont le nom n’a pas été encore dévoilé. Cependant, une certitude demeure : plusieurs ministres du gouvernement de Modibo Sidibé sont déjà prêts pour rallier ce que certains observateurs appellent ‘’le parti avant-gardiste’’.
À la tète de la troupe, le ministre de l’équipement et des transports et non moins président du Mouvement citoyen, Ahmed Diane Séméga. Cet ancien orpailleur devenu ministre sous les couleurs du Mouvement pro-présidentiel, est un novice en politique. Mais il a su resté fidèle au président ATT par rapport à Djibril Tangaré chassé de l’entourage du président pour avoir osé mettre sous les fonts baptismaux une formation politique – la Fcd – car ce parti sonnait la fin du règne du président. Or ce dernier ne l’entendait pas de cette oreille.
Le ministre de la justice, garde de seaux, Maharafa Traoré est annoncé également parmi les ministres qui ont confirmé leur participation au baptême de ce parti. On affirme qu’il a même commencé à installer ses quartiers dans les localités de Dire et de Goundam dont il est originaire. Pour bien s’installer dans les rouages du futur parti, la ministre de la communication, Diarra Mariam Flantié Diallo a intégré tambour battant la section mouvement citoyen de la commune III du district. Elle, aussi, est partante pour la nouvelle formation politique. Mais le ministre de l’énergie et de l’eau, Mamadou Igor Diarra, lui, peine à avoir une assise solide à la base, néanmoins il se bat pour mériter une place honorable parmi les fideles lieutenants du président ATT au moment venu.
Selon toute vraisemblance, le ministre des industries, de l’investissement et du commerce, Amadou Abdoulaye Diallo, n’aura aucun problème à s’imposer à la première loge du nouveau parti. Car à en croire certains observateurs, il jouit d’une large audience auprès de certaines couches. En tout cas, il n’a de cesse arrêté de se grouiller pour avoir la caution des siens dans son Ansongo natal. Déjà, la ministre Gakou Salimata Fofana, a pris son bâton de pèlerin dans la zone de Banamba. Pour annoncer les couleurs, elle avait organisé une conférence en marge des festivités du 8 juin pour expliquer aux populations la nécessite d’aider le président dans ses actions et cela ne saurait se faire que par l’adhésion de celle-ci à la nouvelle formation politique qui verra le jour très bientôt.
Le ministre de la jeunesse et des sports, Hamane Niang, quant à lui, affute ses armes à Kayes, sa ville natale, et continue de prêcher pour convaincre les indécis dans une localité encore sous le contrôle de l’Adema Pasj. Et il peut exploiter la baisse de popularité de son collègue Ibrahima N’Diaye sur qui les Kayésiens ont des préjugées négatifs.
N’Diaye Ba sur ses grands chevaux
Le ministre de l’artisanat et du tourisme a cru bon d’abandonner le navire Cnid pour se positionner par rapport à cette future formation politique. Secrétaire général du Cnid, N’Diaye Ba a annoncé son départ de son parti. Un parti qu’il a contribué à imposer dans l’arène politique. Inamovible ministre de l’artisanat et du tourisme, son patron, ATT, n’a de cesse arrêté de vanter ses mérites. Ce qui lui a valu cette longévité dans son portefeuille ministériel. Nombre d’observateurs estiment qu’il a abandonné le Cnid, non pas pour faire seulement plaisir à ATT, mais surtout pour se mettre à l’abri de la furie de Me Tall qui l’attendait de pied ferme. Le virtuel parti pro-présidentiel est donc un bon point de chute pour N’Diaye Ba et les siens qui devaient se mettre à l’abri des représailles de Me Tall avec qui ils ont des antécédents fâcheux.
Et les autres…
L’ancien ministre des mines, de l’énergie et de l’eau, Ahmed Sow est cité avec insistance comme étant un des barons de la future formation politique. C’est vrai que l’homme dispose de qualités intellectuelles avérées mais demeure tout de même un illustre inconnu en politique.
Dans cette atmosphère il y a aussi ceux qui cherchent à bien comprendre avant de s’engager. La ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Maïga Sina Damba est dans ce lot, elle est dans l’embarras du choix. Tout comme le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré qui semble changé de fusil d’épaule.
L’équation Modibo Sidibé
L’entrée de Modibo Sidibé au sein de ce parti est une hypothèse que le président du Mouvement citoyen, Ahmed Diane Séméga et ses proches ne veulent pas du tout entendre parler. De crainte qu’il ne leur fasse ombrage. Pourtant, dans plusieurs salons feutrés de la capitale, on parle avec insistance de l’entrée dans la danse du Premier ministre. Flic devant l’éternel, il est craint de tous. Difficile pour lui de pouvoir s’imposer dans une telle atmosphère. Mais la donne pourrait changer, car en politique, aucune éventualité n’est de nature à être exclue.
En clair, les politiciens de la 25ème heure ont du chemin à faire pour se démarquer de l’ombre de leur mentor, le très populaire Amadou Toumani Touré. Cependant la difficile équation qui risque fort de miner cette virtuelle formation reste entière, à savoir : qui va diriger ce parti ?
Mahamane Cissé