Probablement 4 postulants à la candidature de l’ADEMA contre 19 en 2013 : Histoire d’une odyssée sans fin dans la Ruche

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C’est demain mardi 6 mars 2018 que débutera le dépôt des dossiers de candidature pour être le porte-étendard de l’Adema à la présidentielle de cette année. Contrairement à 2013, où il y a eu une flopée de candidatures, cette année les statuts semblent avoir pris le devant en mettant en place des critères plus stricts à remplir pour que le dossier de candidature soit accepté. Parmi ces critères, il y a, entre autres, le parrainage des sections de la région du postulant et celui d’au moins une section dans les 2/3 des autres régions. Au regard  de ces conditions draconiennes, combien seront éligibles ? Qui de Dioncounda Traoré, de Dramane Dembélé, de Moustapha Dicko, ou de Kalfa Sanogo portera le  flambeau  de l’Abeille en 2018 ?

Le parti de l’ancien Président de la République AOK, n’arrive toujours pas à vaincre le signe indien à la veille des élections présidentielles, et cela depuis 2002. En effet, l’Adema réputé être l’un des plus grands partis d’Afrique dans les années 2000, ne cesse de décroitre depuis la fin du deuxième et dernier quinquennat d’Alpha Oumar Konaré, à cause des querelles d’égos entre les supposés barons. Aujourd’hui, l’Adema est dans la logique de se choisir un candidat pour aborder la présidentielle de 2018. Divisés entre pro et anti IBK, les membres du  Comité Exécutif, après d’intenses débats, ont décidé, à une écrasante majorité, de procéder au choix d’un candidat à l’interne. C’est pourquoi, il lancera à partir de demain mardi 6 février 2018, le processus de sélection. La spécificité de cette année est que chaque candidat sera parrainé d’abord par ses propres comités, sous-sections et sections, ensuite par  les 2/3 des sections de sa région et, pour finir, il doit être adoubé par une section dans les autres régions et dans le District de Bamako. Par cette nouvelle disposition, le nombre de postulant  sera réduit. Selon nos sources, il n’y aurait que quatre candidatures, à savoir celles de Dioncounda Traoré, de Dramane Dembélé, de Moustapha Dicko et de Kalfa Sanogo. Selon certaines indiscrétions,  une large  majorité semble se dégager en faveur de Dioncounda Traoré. Maintenant, si ce dernier venait à se désister, le CE sera obligé de  trancher entre Dramane Dembélé et Moustapha Dicko, parce que Kalfa serait considéré par beaucoup de cadres et militants du parti comme un militant indiscipliné. Les regards sont tournés vers Bamako Coura, siège du parti, jusqu’au 31 mars 2018.  Beaucoup d’observateurs ne croient pas en la sincérité de certains membres du CE qui n’auraient pas encore renoncé à leur machiavélique  plan de soutien à IBK. A quand  la fin de la guerre de clans et des intérêts narcissiques ?

Un petit cours d’histoire : tout a commencé vers la fin du 2ème mandat d’AOK et après le départ du Président d’alors  du parti, IBK, qui s’est senti trahi et qui a fini par jeter l’éponge. Après le départ d’Ibrim, ainsi affectueusement appelé par ses camarades, en 2002, il s’est agi de chercher le candidat du parti pour succéder à AOK. Le choix s’est porté  sur  Soumaila Cissé pour défendre les couleurs du parti en  2002, après une campagne faite de suspicion, de tension et même de trahison ;  l’Adema perdit les élections. Se sentant trahi, Soumaila Cissé aussi jeta l’éponge en créant son parti. Cahin Caha, comme un vieux canard le parti a accompagné le nouveau président ATT. A la fin du premier mandat de ce dernier, avant même, qu’il ne se déclare comme candidat à la candidature, l’Adema, lui, l’a précédé en transformant son soutien politique en soutien électoral. Cette décision a précipité d’autres cadres à la sortie, comme Soumeylou Boubèye Maiga. Pensant tirer les leçons de leurs errements, les militants et cadres du parti ont décidé en 2012 d’aligner un militant du parti à la case de départ d’une course vers Koulouba la plus ouverte possible, car le Président sortant ATT n’était pas candidat à sa propre succession en 2012. C’est ainsi que le Président du parti Dioncounda Traoré avait été désigné ; malheureusement cette candidature a été stoppée par un coup d’Etat, perpétré par les officiers subalternes de l’Armée. Après des péripéties Dioncounda dirigea la transition, mettant à zéro le compteur de l’Adema. Pour se chercher un autre candidat, le CE a reconduit la même commission des bons offices et permis à tous ceux qui pouvait postuler de le faire. Contre toute attente, c’est Dramane Dembélé qui a été choisi pour être candidat, ce qui donna lieu à toutes sortes de supputations et d’aventures. En rangs dispersés, chacun a suivi ses intérêts et  le candidat s’est  néanmoins classé 3ème sur plus de 20 compétiteurs. Le hic a été la propension du candidat à donner des consignes de vote en faveur d’IBK contre la volonté du parti et sans y  être habilité.

En somme, le premier parti de l’ère démocratique à avoir accédé au pouvoir d’Etat est encore et toujours dans l’auberge, même si les choses semblent aller dans le bon sens depuis quelque temps. Après plus de 25 ans de pratique démocratique, l’heure est venue pour l’Adema de faire une introspection et d’affirmer son leadership sur la scène politique.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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