Il n y a plus l’ombre d’un doute sur la candidature du patron de CIRA à la présidentielle de 2022, après le lancement de son mouvement politique Benkan. Mamadou Seydou Coulibaly entend désormais se frotter à son peuple pour solliciter son suffrage afin de diriger le Mali. Son mouvement qui vient de voir le jour ne serait qu’un mince appui, mais c’est sur les trois grands partis à savoir l’ADEMA, l’URD et le RPM, probablement avec le soutien de la junte et du puissant Imam Mahmoud Dicko que le richissime entrepreneur compte pour être sur la première marche de la République. Aurait-il les moyens de sa politique ? Quelles seront ses forces et ses faiblesses ?
Incontestablement, après le coup d’État du 18 Août 2020 et surtout la mort brutale du chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, le jeu politique est ouvert et le pouvoir se trouve à portée de mains de tous les candidats. C’est pourquoi la scène politique est en ébullition et sa recomposition est fortement réclamée. Désormais, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. En effet, depuis un certain temps le nom du patron du Bureau d’études et de Conseil, CIRA, Mamadou Seydou Coulibaly, est sur toutes les lèvres pour être candidat à la présidentielle de 2022. C’est presque sûr maintenant après le lancement de son mouvement Benkan la citoyenneté.
On dira certainement que c’est un pari fou de créer un mouvement politique à quelques encablures de la présidentielle et prétendre gagner l’élection. C’est certainement mal connaître le plan qui est minutieusement élaboré par des experts dont la finalité est de ratissez large au sein des trois grandes formations politiques afin de porter M. Coulibaly à la présidence de la République. Comment compte-t-il s’y prendre ? Sa stratégie élaborée d’une main d’experts, consiste à avoir ses partisans dans toutes les trois grandes formations, à savoir l’ADEMA, l’URD et le RPM qui mobiliseront les militants de ces partis. A cela s’ajouterait le soutien ferme et total de l’imam Dicko et probablement de la junte qui aura par la force des choses un plan B si la carte du vice-président Assimi Goita ne passera pas. C’est fort de tous ces soutiens qu’il se fera élire président de la République.
Comme principales forces, M. Coulibaly compte sur ses soutiens de taille, sa jeunesse politique, ses moyens financiers et son carnet d’adresses. Comme faiblesses, son inexpérience dans la gestion des affaires publiques, le manque de formation politique cohérente et sa méconnaissance supposée de la classe politique.
- Coulibaly aura en face de lui des grands ténors du landerneau politique malien, tels que Aliou Boubacar Diallo, Modibo Sidibé, Moussa Mara, Cheick Modibo Diarra, Soumeylou Boubeye Maiga, Tiemoko Sangare, pour ne citer que ceux-ci. Pour ne pas se faire harakiri et avoir tous les ténors contre lui, il doit obtenir de ralliement. Un accord politique de gouvernance est nécessaire pour gérer le pays après les élections. Mamadou Seydou Coulibaly a toutes ses chances avec ces soutiens de taille.
En définitive, l’élection présidentielle de 2022 au Mali sera sans nul doute l’une des élections les plus disputées et les plus ouvertes avec une égalité de chance des grands ténors. Le candidat victorieux sera celui qui élaborera les meilleures stratégies. Donc, si Mamadou Seydou Coulibaly veut gagner, il doit rassembler au-delà de son mouvement politique Benkan.
Youssouf Sissoko