Prise de conscience juvénille en Afrique La jeunesse PARENA entend jouer sa partition

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Le rôle de la jeunesse dans la renaissance de l’Afrique, était le thème d’une conférence organisée, le Samedi 28 Mai dernier à la Maison de la presse, par la jeunesse PARENA. Apres avoir chanté ensemble l’hymne du parti en Français, Tiébilé Dramé président du PARENA et conférencier du jour a intervenu.

Il n’a pas manqué d’évoquer que l’avenir de l’Afrique est sa jeunesse. Alors, dit-il, pour cette raison, la jeunesse ne doit jamais être assise. Elle doit se lever et prendre le destin en main pour faire de l’Afrique un continent de rêve. Un continent galopant avec plus de motivation, de vigilance et d’abnégation. Cela ne sera possible, selon lui, sans la prise de conscience de la jeunesse de tous les pays Africains. Avant de conclure, il s’est inspiré des luttes menées par les pères des indépendances comme Modibo Kéita, Kwamé Nkrumah, Ahmed Sékou Touré, Patrice Lumumba et autres qui se sont battus pour notre continent.

Pour leur part, Ali Nouhoum Diallo, Adam Thiam et tant d’autres ont tour à tour abondé dans le même sens que lui. À l’issue des interventions, la secrétaire aux entreprises et aux secteurs privés du PARENA, Mme Touré Aminata Sangaré a fait un brillant exposé sur la prise de conscience que la jeunesse doit faire à travers des témoignages poignants. Dans la salle, son exposé n’a laissé personne indifférent. Il était basé sur une loi adoptée par le régime de Moussa Traoré en 1985 qui empêchaient les filles-mères d’accéder aux études supérieures après avoir eu le bac. Mme Touré a été victime de cette loi dévastatrice alors qu’elle était mariée et mère d’un enfant.
Dognoumé Diarra

VICTIME DU RÉGIME DE MOUSSA TRAORÉ
Mme Touré Aminata Sangaré fait des témoignages
Dans le but d’empêcher les filles-mères d’accéder aux études supérieures, l’ancien président du Mali Moussa Traoré avait adopté une loi en 1985. La conférence de presse organisée par la jeunesse PARENA, a permis à Mme Touré Aminata Sangaré de faire un témoignage émouvant. Elle a profité de l’occasion pour inviter les jeunes à une prise de conscience.

«J’ai été admise au baccalauréat en juin 1985 avec une mention assez bien en série Sciences Biologiques (S.B). Je n’avais qu’un seul rêve, celui de continuer mes études au niveau supérieur afin de contribuer à l’évolution de mon pays. Malheureusement, pour moi, je n’y pouvais pas. Parce que le régime d’alors avait adopté un décret que je trouve absurde. Celui ci avait pour but d’écarter de l’enseignement supérieur du Mali les filles et femmes-mères.

En effet, dans les années 1980 qu’on soit mariée ou pas, on ne pouvait en aucun cas intégrer la salle d’examen avec une grossesse. Cela a vraiment fait des victimes dont moi-même. J’ai été admise au baccalauréat Malien (première partie) en 1982 et pendant les vacances je me suis mariée. Au moment des évaluations pour la seconde partie, j’attendais un enfant. Et la maudite loi m’a frappé en m’empêchant de composer. Avec l’entretien de mon nourrisson et celui de ma famille, j’ai été ajournée en 1984 avant d’être admise, l’année suivante, avec une mention assez bien. Mais hélas, la limite d’âge m’a frappé.

J’en ai sérieusement souffert. Mais, je ne regrette quand même pas. Au contraire, il m’arrive de m’en réjouir car j’ai pu, par la suite, forger mon propre chemin avec endurance et abnégation en créant ma propre entreprise pour réussir. C’est une chose à partir de laquelle la jeunesse doit s’inspirer pour le bien-être du pays et du continent Africain.

J’ai tenté à plusieurs reprises, de poursuivre les études mais sans succès. Je suis même allée demander si je pouvais suivre les cours depuis les fenêtres de l’ENA car ni mon mari, ni mon père ne pouvaient m’envoyer poursuivre les études à l’extérieur. Contrairement à aujourd’hui, il n y’avait pas d’établissement supérieur privé. J’en suis heureuse pour vous (NDRL les jeunes). Donc, après mon exclusion par décret présidentiel, j’ai eu le courage de me battre. Qu’à cela ne tienne, je me suis résignée en décidant de ne plus me consacrer à mon foyer. Et c’est ce que j’ai fait pendant plus de dix ans avant de me lancer dans l’import l’export.

Et ça marche bien grâce à Dieu, à la bénédiction de mes parents et à la compréhension de mon mari. J’importe maintenant de la chine, de la Malaisie, de France, de Doubaï pour ne citer que ceux ci. Avec l’encouragement de ma fille, j’ai pu poursuivre les études et je suis détentrice d’un DUTS en commerce international.

Souvent, je me pose la question, si j’avais été orientée à l’université, aurai-je pu réussir à ce point? Peut-être que non ! C’est pourquoi, j’invite la jeunesse de prendre son destin en main et ne jamais rester dans le mutisme en croisant les bras. Et je me rends compte que Dieu ne nous fait rien sans cause.

Pour finir, je m’adresse toujours à la jeunesse de mon cher pays et du continent Africain en l’incitant à un changement de mentalité et de comportement. Je l’invite également à se donner avec assiduité et abnégation aux études et ne jamais s’asseoir en comptant sur l’aide d’autrui. En adoptant ces conseils, elle contribuera à une renaissance éclairée pour l’édification du pays et du continent Africain».
Dognoumé Diarra

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