Le nouveau premier ministre Soumeilou Boubeye Maïga fait agréablement sursauté les plus pessimistes d’il y’a peu. Ceux qui avaient désespéré d’une gouvernance crédible. Son style très particulier rappelle celui des grands hommes d’Etat dans les démocraties contemporaines. En tout cas, il n’a pas eu besoin d’aller à la fanfaronnade pour démontrer sa véritable capacité de leader.
Nommé dans un contexte particulièrement difficile, Soumeilou Boubeye Maiga savait déjà les grands défis qui l’attendaient. La situation sécuritaire chaotique aggravée la nervosité inexpliquée et les multiples agitations d’une certaine société civile belliqueuse et aux ordres d’une chapelle maudite laissaient prévoir un chaos certain. Paradoxalement, la famille politique du président de la république avait l’air de sombrer dans les bras de Morphée. Incapable du sursaut d’orgueil, elle avait jeté celui qu’elle prétendait soutenir dans la gueule des loups. Trahi par la plupart de ses plus proches collaborateurs, IBK était devenu un homme abandonné et seul face à l’adversité. La presse locale, les réseaux sociaux, les animateurs de causeries de « grin » et les cantiques des oiseaux de mauvaises augures ne donnaient plus aucune chance au président pourtant le mieux élu au monde.
Aujourd’hui, comme par extraordinaire, l’arrivée de ce vieux journaliste à la primature fait basculer le baromètre. Connaissant comme la paume de ses mains le personnel politique malien, rompu aux arts de l’élégance politique, le PM a réussi à réinstaurer le dialogue longtemps étouffé dans les placards de la primature. Mieux que son prédécesseur, il est allé la rencontre de ses anciens compagnons politiques. Aujourd’hui, on peut sans risque de se tromper affirmer que le dialogue politique est véritablement établi entre le gouvernement et l’opposition responsable. Le climat qui prévaut aujourd’hui après sa visite à Mopti et récemment dans la région de Ségou redonne l’espoir à cette catégorie de Maliens qui ont toujours cru en la république.
A ce rythme, il n y aura plus aucune place pour les pessimistes quant à une sortie du Mali de cette crise qui avait assombri les horizons. Son style direct et son franc parlé sont des motifs d’assurance non seulement pour le peuple mais également pour le président Ibrahim Boubacar Keita à la veille de sa réélection pour un second mandat.
Amadingué Sagara