Cinq jours après le départ de son prédécesseur, le nouveau patron de la cité administrative, Moussa Mara, le nouveau Premier ministre a pris fonction. Cette occasion fut couronnée d’une conférence de presse le mercredi 9 avril dernier. Il a mis à profit cette première sortie devant les hommes de média pour dévoiler les objectifs qui lui sont assignés par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
Le Premier ministre sortant Oumar Tatam Ly a officiellement remis les clés de la primature à son successeur, Moussa Mara. C’était le mercredi 9 avril dernier dans les locaux de la primature à la cité administrative. Après un bref briefing sur les grands dossiers de l’heure, Oumar Tatam Ly se retire discrètement du bureau qu’il occupait depuis sept mois. Puis, au tour de son successeur, Moussa Mara de venir à la rencontre du parterre de journalistes des médias nationaux et internationaux sur la terrasse.
Au pupitre, vêtu de sa traditionnelle tunique à la broderie sénégalaise, devant un décor qui laissait apparaître les photos des 18 premiers ministres qui se sont succédés depuis l’indépendance du Mali à la primature, Moussa Mara, a tenu la conférence débout.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il a adressé de prime abord, ses remerciements au président de la République, IBK, pour dit-il, la confiance et l’honneur que ce dernier a placé en sa modeste personne. Mais aussi, il a salué les actes posés par le Premier ministre sortant, Oumar Tatam Ly. Avant de reconnaître son sens élevé du patriotisme. A en croire Moussa Mara, sa mission s’articule autour de six axes majeurs. Parmi lesquels dira t-il, la restauration et le renforcement des institutions de la République afin de donner une base solide à la gouvernance politique. Mais aussi, le rétablissement de la sécurité, la réconciliation nationale, le redressement de l’école et de l’économie nationale afin d’assurer un développement social et une justice équitable pour tous. Par ailleurs, il dira que pour mener à bien cette mission le gouvernement doit rester soudé derrière le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, telle une équipe de football derrière son entraîneur. Car, selon lui, à l’issue des échéances électorales de 2013, le peuple a porté son choix sur le président IBK. « Nous devons tous être loyaux au président de la République. Un membre du gouvernement ne saurait exister (…) que s’il reste loyal au président de la république » lance Moussa Mara, comme pour égratigner les raisons du départ de son prédécesseur, Oumar Tatam Ly.
Et de poursuivre: « il est indispensable que le gouvernement ait un socle, et notre socle sera la majorité présidentielle ».
Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, le RPM est la première force politique du Mali et qu’à cet effet, il doit jouir du respect et de la considération dignes de son rang.
Puis, Moussa Mara affirmera qu’il va procéder à la reconfiguration de la politique de l’action gouvernementale, élaborée par son prédécesseur pour, dit-il, la parfaire davantage.
Quant à la presse, elle a eu droit à trois questions. Dont une relative à l’accueil pas assez chaleureux qui a été réservé par les élus à Moussa Mara à son arrivée à l’Assemblée Nationale, le Lundi 7 avril, (3ème jour de sa nomination) et une autre relative à la crise au nord. Cependant, dans ses réponses, Moussa Mara a honnêtement reconnu que la crise du Nord ne se résoudra pas demain ou après demain. Car dira-t-il, « si avant, c’était entre Maliens, aujourd’hui la crise a pris une dimension internationale et la recherche d’une paix durable n’est pas aussi facile qu’on l’imagine. ». Avant de conclure que le Mali ne pourra se relever que si chaque Malien joue sa partition.
Lassina NIANGALY