Le Premier Ministre Moussa Mara fera-t-il de vieux os à son poste ? Rien ne permet d’en jurer au regard du combat acharné que lui livre le parti majoritaire, le RPM.
Déjà, il l’a échappé belle après le retentissant fiasco militaire de Kidal: profitant de cette triste occasion, des barons du RPM, le parti présidentiel, ont assiégé IBK pour lui demander de limoger Mara, responsable, à leurs yeux, de l’impréparation de l’armée et du déclenchement prématuré des hostilités contre les groupes armés. Les mêmes barons ont souligné au président tout le danger qu’il y aurait de conserver un Premier Ministre “assoiffé de gloire” et poursuivrait des objectifs politiques personnels fort éloignés de ceux du chef de l’Etat.
IBK a résisté à la pression de ses camarades de parti pour deux raisons essentielles : il ne voulait perdre deux Premiers Ministres en l’intervalle de deux petits mois; ensuite, il ne voyait pas dans le RPM un cadre Premier Ministre capable de remplacer valablement Mara. Il a donc choisi de sacrifier son ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maiga, pour calmer les ardeurs de ses troupes.
Motion de censure
La deuxième tentative de déstabilisation de Mara s’est produite lors de la motion de censure initiée contre son gouvernement. Selon des sources concordantes, la motion n’était pas une initiative isolée de l’opposition qui, d’avance, savait qu’elle n’aurait pas le nombre de députés nécessaire pour la faire voter. “C’est le RPM qui a demandé à l’opposition de déposer la motion de censure, promettant de la faire adopter par sa majorité parlementaire, nous confie le député URD Mamadou Awa Gassama; avant le dépôt de la motion, les émissaires de la majorité RPM et les élus de l’opposition ont tenu plusieurs rencontres à l’Assemblée nationale sur la question. Le grief principal avancé par les élus du RPM contre Moussa Mara était qu’il provenait d’un autre parti que le parti majoritaire. Ils tenaient à le renverser afin d’obliger IBK à choisir le Premier Ministre dans les rangs du RPM. L’opposition n’a jamais douté que la majorité allait adopter la motion de censure, malgré les envolées de certains députés du RPM. C’est à la faveur d’une pause demandée par le président de l’Assemblée que tout a basculé: il en a profité pour convaincre les élus du RPM de voter contre la motion“.
Certaines sources expliquent la reculade des élus du RPM par le souci du chef de l’Etat de ne pas braver l’opinion publique : les services de renseignements lui auraient fait savoir, en effet, que les Maliens verraient d’un mauvais oeil le départ du Premier Ministre.
Direction de la majorité
A l’époque où il dirigeait le gouvernement, Oumar Tatam Ly avait conçu le projet d’un vaste regroupement des partis parlementaires membres de la mouvance présidentielle. Moussa Mara, parvenu à la primature, a repris le projet à son compte en l’étendant aux partis de la mouvance présidentielle non représentés au parlement. Objectif: renforcer les bases politiques du président IBK et soutenir ses actions. Le regroupement ainsi promu par Mara a porte le nom de “Coordination de soutien aux actions du président de la République”. Il a un siège sis à l’ACI 2000. Il comporte un directoire présidé par le RPM et une conférence des présidents de partis présidé par Mara lui-même. Comme le regroupement gagne en l’influence, surtout auprès du chef de l’Etat, le RPM y a vite vu un moyen pour Mara de préserver son poste de chef du gouvernement. D’autant que le Premier Ministre gère les fonds du regroupement et ne cesse de faire les yeux doux aux animateurs de celui-ci. Par exemple, il a nommé Sidiki Almamy Coulibaly, secrétaire général du parti “ADP-Maliba”, conseiller politique à la primature. Il a également désigné Siaka Diarra, patron du parti UFD, au poste de coordinateur du directoire et de la conférence des présidents du regroupement, avec, à la clé, un salaire et d’autres avantages.“Voilà autant de gestes qui trahissent la volonté de Mara d’accaparer le regroupement pour servir ses objectifs politiques personnels; il veut devenir chef de la majorité en lieu et place d’IBK”, grogne un leader du RPM. Notre interlocuteur croit savoir que Mara, en visite récente dans plusieurs localités de la troisième région, a “distribué du sucre et des pagnes à l’effigie de son parti, Yelema”. Conclusion de notre interlocuteur: “Mara se trouve en campagne électorale permanente et nous savons qu’il se portera candidat à la présidentielle de 2018”.
Sur la foi de ce qu’il considère comme une tentative de Moussa Mara de faire main basse sur les forces politiques de la mouvance présidentielle, le RPM s’insurge.
Il vient d’adresser à Moussa Mara une virulente lettre où le parti du tisserand conteste la présidence, par Mara, de la conférence des présidents de partis. Il estime que ce poste doit revenir au parti majoritaire en application des règles démocratiques. Le RPM a, dans la foulée, adressé une lettre similaire au président IBK lui-même avec lequel il a, au reste, eu une rencontre. Et pour mettre toutes les chances de son côté, le parti a entrepris l’Adema, deuxième poids lourd de la mouvance présidentielle. Un, responsable de ce parti nous confie que la réunion avec l’Adema n’a pas été de tout repos. Le parti de l’Abeille a tenu, en effet, à souligner aux émissaires du RPM qu’ils avaient tort de vilipender Mara alors qu’ils avaient laissé passer toutes les occasions de la débarquer de la primature en adoptant sa déclaration de politique générale et en rejetant la motion de censure déposée contre le gouvernement.
Siège éjectable
En tout état de cause, Moussa Mara se sait désormais sur un siège éjectable. Son maintien à la primature ne dépend, en vérité, que du seul soutien du président IBK. Combattu par le RPM, il a, en outre, commis l’imprudence de s’aliéner durablement l’opposition. Lors des débats sur la motion de censure, il s’est en effet moqué de Soumaila Cissé, leader de l’opposition, en rappelant que celui-ci s’était, en avril 2012, enfui devant les sbires de la junte venus le chercher à son domicile.
Abdoulaye Guindo
Prochain remaniement, après les négociations.
Je propose un chef rebelle comme premier ministre.
LOL.
AU MALI, COMME TOUJOURS, ON SPECULE SUR LE DEPART DU PREMIER MINISTRE.
BANDE DE BOUFFON
l’opportuniste Mara doit partir et partira bientôt un infronté mal éduqué a la tete d’un gvrnement c’est inadmissible. Mara n’est qu’un militant de 25ème heure de la majorité présidentielle.
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