Primature : Comment Boubèye a doublé IBK ?

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Mali : le retour du « Tigre » Soumeylou Boubèye Maïga
Soumeylou Boubèye Maïga (photo Daou Bakary Emmanuel)

On s’attendait bien à un remaniement ministériel, mais pas à l’arrivée de Soumeylou Boubèye Maïga à la Primature. Sa nomination en qualité de Premier ministre a été à la  surprise générale aussi bien dans l’opinion publique qu’au sein des formations politiques. Et pourtant Soumeylou Boubèye Maïga n’est pas un magicien. L’homme a tout simplement su damer le pion à ses concurrents. Comment ?

 L’entente n’était plus cordiale entre le Premier ministre sortant Abdoulaye Idrissa Maïga et celui dont il a été directeur de campagne lors de la présidentielle de 2013, IBK. Il nous revient que le second se sentait évité par le premier et une atmosphère de méfiance s’était installée ces derniers entre les deux hommes. Pis, Abdoulaye Idrissa Maïga  avait perdu le contrôle de l’appareil gouvernemental : des ministres avaient de la peine à s’adresser la parole, des ministres au lieu de servir se sentaient sévis par le chef du gouvernement. En somme, dit-on, le temps était venu de refaire le gouvernement AIM. Mais qui choisir pour ce faire, même IBK se posait la même question ?

“Opération rumeurs”

Une fois, deux fois trois fois… Soumeylou B. Maïga a été annoncé Premier ministre (presque) à chaque remaniement ministériel sous IBK. Des rumeurs qui finissent toujours par être démentis dans les faits. Ce qui n’a pas été le cas cette fois-ci. L’actuel Premier ministre, nous confie-t-on, avait tout mis en œuvre pour que ces rumeurs dont lui seul semble être à l’origine soient une réalité.

C’est bien le mercredi 27 décembre 2017 dans l’après-midi  que les échos d’un remaniement ministériel imminent ont jailli de nulle part. Pendant qu’un communiqué amateur et laconique en provenance de la Primature démentait l’information, à Koulouba le processus de remaniement avait déjà démarré et le président IBK avait déjà mis au parfum de la situation les deux figures qu’il souhaitait voir, l’une ou l’autre, succéder à Abdoulaye Idrissa Maïga : Soumeylou B. Maïga et Bocari Tréta. Ce dernier, non moins président du parti présidentiel RPM, avait été pour les besoins explicitement rappelé de la France où il avait parrainé courant le week-end  un événement. Et pendant qu’il s’apprêtait à rejoindre le pays, les rumeurs avaient déjà annoncé Soumeylou B. Maïga Premier ministre.

Ce n’est pas seulement la réussite de l’”Opération rumeurs” qui a été déterminante dans la nomination de Soumeylou Boubèye Maïga. Lors d’un déplacement récent sous d’autres cieux, nous confie-t-on, l’homme avait réussi à convaincre certains partenaires du Mali  sur ses compétences à “faire bouger” les choses, surtout sur le plan sécuritaire. Des partenaires qui ont largement plaidé sa cause, bien entendu, confiant en ses compétences.

Et au regard de cette situation, l’autre prétendant à la Primature qu’était Bocari Tréta avait très peu de chance face à Soumeylou B. Maïga.

Probable dauphin d’IBK

L’on se pose encore la question à savoir ce qui pouvait motiver un politique à autant vouloir prétendre un tel poste (la Primature) à 6 mois de la fin du mandat d’un régime agonisant  au bilan très sombre. En réponse on nous fait savoir que Soumeylou B. Maïga, et selon des indiscrétions, dit avoir la “formule  magique” tel qu’il l’a fait savoir aux partenaires qui ont plaidé pour sa nomination.

“Formule  magique ?” Il s’agira d’abord de trouver une solution dans un bref délai à la question Kidal, la présence effective de l’administration malienne dans cette localité où  l’existence de l’Etat est mise en cause.

Consultant dans le domaine de la sécurité, Soumeylou B. Maïga semble avoir la solution. Ça, il a déjà  commencé en prenant contact avec les principaux acteurs impliqués dans la crise malienne (lire communiqué de la primature). Une résolution qui prouvera aux yeux du monde que c’est lui l’homme de la situation. Et pourquoi pas président de la République en 2018 avec la bénédiction de l’actuel locataire de Koulouba qui n’affiche jusque-là aucune volonté d’être candidat à sa propre succession.

Si cette hypothèse semble être surprenante, beaucoup d’observateurs avertis n’en doutent point connaissant bien la personne de Soumeylou B. Maïga et ses ambitions jamais avouées.

Gouvernement Soumeylou B. Maiga :

Me Tall, Tréta, Choguel… ils ont tous refusé !

Si Me Mountaga Tall et sa formation politique CNYDT ont eu l’audace de divulguer leur refus catégorique de collaborer avec Soumeylou Boubèye Maïga dans son gouvernement, d’autres ayant aussi  renoncé à l’offre ont tout simplement souhaité garder le silence !

Outre Me Moutaga Tall, au nombre de ces hommes et formations politiques qui n’ont pas voulu faire partie du gouvernement de Soumeylou B. Maiga  figure le président du parti présidentiel qu’est le RPM. A défaut de la primature, l’homme aurait tout simplement décliné l’offre  par lui  jugée ‘‘incohérente’’. Il est président du  parti au pouvoir et souhaiterait le minimum de considération à son égard.

L’autre  figure qui aurait refusé l’offre est l’ancien ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Choguel K. Maïga non moins président du parti MPR. Même s’il n’en parle pas personnellement son entourage témoigne qu’il a été lui aussi consulté.

Me Tall, Tréta, Choguel… ils ont tous refusé ! Et,  sans doute, d’autres dans l’ombre  n’ont pas souhaité collaborer  avec Soumeylou B. Maïga. La raison, allez y savoir !

D.S

 

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5 COMMENTAIRES

  1. “C’est un homme qui a fait ses preuves avec différents gouvernements maliens depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays” De grâce soyons honnêtes, De 1991 à aujourd’hui un seul Gouvernement aurait fait ses preuves que nous n’en serions pas là où nous sommes en ce moment.
    Quelle Honte que tout ce que nous vivons est particulièrement dû à l’incompétence de chaque Cadre Supérieur, de chaque cadre Moyen même les manœuvres jouent à l’incompétence car paresseux.
    Rappelez-vous de 2012, quand la Communauté Internationale attendait en vain une seule proposition de sortie de crise INTELLIGENTE et FAISABLE. c’est fait ou pas fait ????
    De peur d’être qualifié d’aigri: en 2012, où étaient tous ceux qui aujourd’hui se tapent la poitrine en dilapidant l’argent du pauvre puis se vantent, se vendent par des titres pompeux et bidons d’experts mon œil!

    Soumeilou était UN Homme jusqu’au 26 Mars 1991 après il est devenu un coffre fort.
    Alpha a cessé d’être un homme en mai 1997
    Att a vendu sa virilité à BAHANGA
    Ibk même les enfants de 12 ans savent de quoi il en ait………….

    Je respecte les hommes, mais je suis déçu.
    Les Cadres de 1991 ont été les propres ennemis de ce pays, de leurs propres frères et sœurs

    Mariko sait qu’en son âme et conscience il porté un grand tord à l’AEEM de l’avoir impliqué dans cette sale histoire de Transition
    L’AEEM devrait rester syndicaliste, il savait que le jour (assemblée au stade omnisport avril 1991) où il se prenait pour le plus malin en faisant croire aux étudiants que la solution de la satisfaction de leur mémorandum passe par l’adhésion de l’AEEM au CTSP c’était faux! archi faux!, d’ailleurs il se souvient des peaux de bananes, d’orange, de sachets d’eau qu’il a reçu de sa tribune, le Sécretaire aux révendications avait dit NON mais hélàs……………..
    Voilà en fait le dénominateur commun de tous les acteurs politiques du mali! la cupidité

    Poser la question à Att Est-ce qu’en son âme et conscience il ne savait pas que la transition devrait aller au delà de 15 mois, pourtant DIABIRA était explicite là-dessus, hélas…………

    Voilà l’image des deux Mali que nous payons de nos vies et de celles de nos frères sœurs et hôtes:

    Il y a la classe des honnêtes hommes qui aiment le bonheur du Mali: Oumarou DICKO Premier Secrétaire aux revendications de l’AEEM ou feu Lamine DIABIRA Patriote approuvé partout où il a travaillé
    Il y aussi a la classe des malhonnêtes effemenisés qui aiment leur bonheur au détriment du Mali: ils savent qu’ils sont calculateurs, égoïstes, égocentristes, incultes, méchants très méchants.
    Maintenant chaque camp a sa horde de militants, mais les pourris gagneront sauf que le jour où ils perdrons tout: DIGNITE, HONNEUR, RESPECT, ARGENT ET PRIVILEGES!!!!!!!!!!!!
    QUE DIEU SAUVE NOS ENFANTS ET NOS VIEILLES PERSONNES.

  2. Nul n’est parfait. S’il peut sortir le Mali du marasme politico-sécuritaire actuel après que tous ont fait la preuve de leur incompétence, alors pourquoi pas?!

  3. Le pays a besoins des hommes d’expérience comme SBM pour faire face aux défis du moment .Sa nomination est très bien car il a quelque chose à apporter dans la résolution de la crise que le Mali connait aujourd’hui. C’est un homme qui a fait ses preuves avec différents gouvernements maliens depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays. Il faut donc le laisser faire son travail sans faire de veine polémique au sujet de sa nomination.

  4. Si après tout ça on nous dit après que le “partage” du gateau-Mali n’a pas eu lieu…Une chose est sûre si l’opposition ne présente pas un seul candidat (Soumana Sacko par exemple), le RPM remportera les prochaines présidentielles puisque aucun “partenaire” ne pourra nous imposer un politicien comme SBM comme président du Mali: s’ils s’y entêtent, le centre de gravité de la rebellion quittera le nord pour se fixer à Bamako.

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