Primaires RPM à Ségou : « Je démissionne du RPM pour l’ASMA-CFP, mais je reste fidèle à IBK », le député Abdine Koumaré

0
IBK est candidat à la présidentielle de 2018
Le BE du RPM (photo archives)

Le Rassemblement pour le Mali (RPM), parti au pouvoir, est secoué par une crise sans précédent dans plusieurs localités du pays, à cause du choix des hommes pour les prochaines élections législatives. De Kéniéba à Kolokani et Kita en passant par Koutiala, Sikasso, la Commune III de Bamako et Ségou où le parti présidentiel frise la perdition. Et pour cause, un député et pas des moindres, l’honorable Abdine Koumaré en l’occurrence, membre fondateur du RPM à Ségou et adjoint au secrétaire aux questions électorales du BPN-RPM, a déclaré sa démission de la famille des Tisserands. Recalé aux primaires sur fond de trahison de la section contrôlée par son collègue Abdoul Galil Mansour Haidara, le président de la commission « Finances » de l’Assemblée Nationale a débarqué avec armes et bagages à l’ASMA-CFP du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga. De sources bien introduites, le Secrétaire aux questions environnementales de la section de Ségou est suivi par plusieurs cadres dont le secrétaire général de la section jeune de Ségou, Ibrahim Maiga, et plus d’une quinzaine de sous-sections du cercle de Ségou. Pour témoigner leur fidélité au député démissionnaire, des quartiers de Ségou auraient même boudé la coupe inter-quartier de l’honorable Abdoul Galil Mansour Haidara.

Avant de déposer sa démission au siège du parti, il en avait fait l’annonce sur les ondes de radios locales en ces termes : « A partir de ce jeudi 4 octobre, je démissionne de la section RPM de Ségou ». S’adressant à la population de sa contrée, le député a qualifié l’honorable Abdoul Galil Mansour Haidara, son ancien colistier, de malhonnête et d’opportuniste. Comme preuve de ses allégations, Abdine Koumaré se fonde sur les péripéties ayant jalonné les démarches en coulisses pour parvenir à un consensus. Approché par nos soins, l’honorable est revenu sur le fond du problème qui l’a incité à jeter l’éponge. Selon lui, tout est parti d’un de l’application de la vicieuse loi sur le genre qui prévoit 30% de sièges au moins pour les femmes. Donc chacun essayait à sa façon d’éliminer l’autre. « Nous étions 6 députés pour quatre postes et seule la députée Maimouna Dramé avait la chance de se succéder sur la liste », a-t-il expliqué, en dénonçant l’acharnement des cinq autres camarades contre sa personne.

 

La goutte d’eaux … 

« Pendant 5 ans, j’ai toujours distribué du sucre pendant les mois de carême, des kits aux hôpitaux et des pagnes à l’occasion du 8 mars. Ces actes, je les posais au nom de l’ensemble des députés », a déroulé M Koumaré, en rappelant les démarches entreprises par les doyens du parti, à la veille de la conférence de Section, dans le cadre de la conciliation des deux tendances de Ségou. 22 sous-sections sur 30 s’étaient à l’époque affichées en sa faveur avant la conférence de désignation des porte-étendards aux législatives. Mis en minorité, le Cherif procéda par des rencontres individuelles discrètes avec Abdine Koumaré, qui estime que son l’expertise politique a joué en sa défaveur. Tel dans une fable de Jean de la Fontaine, les deux alliés de circonstance devraient faire un front commun contre les autres, sur proposition du Chérif. Et pourtant, selon les confidences d’Abdine se rappelle avoir été mis en garde par la députée Saran Sangaré, qui lui aurait conseillé de ne pas se « fier aux sourires du Chérif ». L’histoire lui donnera raison, hélas !, lorsque dans la salle les délégués du Cherif n’ont pas voté pour Abdine Koumaré. « J’ai compris que je fus trahi par leur mentor et puisqu’on ne peut pas influencer un vote, je n’ai pas pu rectifier le tir, et mes délégués ont voté comme convenu », a-t-il expliqué. Mais Abdine est convaincu que l’honorable Haidara a réussi son coup avec le concours de certains cadres de la section de Ségou et du BPN-RPM.

A la manœuvre de cette stratégie à la Soviétique, il pointe du doigt la personne de Bocari Tréta. Le désormais ex-militant du RPM, « Après 5 ans à la tête de la commission « Finances », s’estime aussi victime d’intentions qu’on lui prête de viser le poste de premier questeur jusqu’ici occupé par le puissant député Diarassouba. Pour ce qui concerne le Dr Treta, il évoque une passe d’armes lors d’une récente réunion du BPN-RPM au sujet du Premier ministre Souleylou Boubèye Maiga.

Le démissionnaire, qui dit avoir tout donné au parti RPM sauf d’y laisser la vie est désormais militant de l’ASMA-CFP. Il affiche néanmoins sa fidélité au président IBK mais en concluant que le RPM est désormais dépourvu de substance. «Ce n’est plus le même parti des années 2001», a-t-il déploré en insistant sur le coup dur que lui assène la démission d’une bonne dizaine de députés sortants dans la foulée des primaires. Et de soutenir que le richissime Cherif ne représente plus le même mythe qu’en 2013 et que le RPM en alliance avec l’Adema (divisé à Ségou) et l’ADP-Maliba (contre -nature) est loin d’être le super favori des législatives de novembre prochain.

Amidou Keita

Commentaires via Facebook :