Primaires à L’Adema Dioncounda ou le chaos : Le choix de la lucidité et de la raison

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Homme de défis, de convictions fortement ancrées, Dioncounda Traoré est naturellement de ceux qui détestent profondément les sempiternelles langues de bois, les calculs politiciens.

En décembre 1999, le quotidien national « L’ESSOR » a publié une plaquette à succès sur les personnalités politiques pouvant compter  dans les premières années du siècle nouveau et capables de se bâtir un destin national. Sur cette plaquette, à cette époque-là, le nom de Dioncounda Traoré n’apparaissait nulle part. Pourtant, l’homme était connu et salué déjà par des milliers de citoyens et de démocrates « sincères et honnêtes », comme étant l’une des figures politiques les plus marquantes de la révolution démocratique de mars 92. La raison de cette « indifférence » du très sérieux organe progouvernemental était pourtant simple. Bien qu’étant un des pères fondateurs de l’Adema originel et une icône incontestable de ce big-bang démocratique malien (il a bien commencé avant les grands soubresauts de 92) il se voyait quelque peu éclipsé par la personnalité politique de Ibrahima Boubacar Keita, alors président du parti de l’abeille et considéré par une frange importante de militants comme le candidat « naturel » de cette formation. La suite de l’histoire est bien connue. Mais à quelques mois seulement de la fin du « régime d’exception » du président ATT, tous les regards sont désormais tournés vers la plus grande formation politique du pays (avec un total de 53 députés contre 27 pour son concurrent immédiat l’URD), confronté depuis quelques jours, au choix combien délicat et « responsable »  du meilleur candidat. C’est-à-dire celui qui incarne  avec  plus de  fierté et de dignité, les vraies valeurs et les vrais idéaux d’un parti pas comme les autres, car ayant déjà exercé par le passé les plus hautes responsabilités à la tête de l’Etat.

 « Dioncounda est resté pendant plus de 10 ans le président du parti et pendant tout ce temps, le parti continue de remporter des succès électoraux, alors je pense que son choix s’impose de lui-même. Une chose est sûre, ce sera forcément Dioncounda ou le chaos. » C’est depuis quelques jours « l’intime conviction » de nombreux députés du parti que nous avons rencontrés au parlement. C’est une conviction aussitôt reprise en boucle par de nombreux militants Adema et tous ceux qui rêvent d’un avenir apaisé pour notre pays. Homme de défis, de convictions fortement ancrées, Dioncounda Traoré est naturellement de ceux qui détestent profondément les sempiternelles langues de bois, les calculs politiciens. Chaque visite chez lui, rapporte un excellent observateur politique, vous réserve toujours son lot de surprises, d’étonnement ou d’interrogation sur l’immensité  et la densité du message politique que véhicule cet homme convaincu (c’est son droit) qu’il est l’un des meilleurs hommes politiques de notre pays (son précieux bilan à la tête de l’Adema fait foi), tout au moins sur le plan de la cohérence intellectuelle ou de sa constance et de son itinéraire politique séduisant. Un itinéraire qui incarne de facto tout le contraire d’un assoiffé de pouvoir, d’un politicien retors et vindicatif, et d’un redoutable manipulateur de medias. Malgré toutes les vicissitudes, les peaux de banane lancées  sous ses pieds, cette personnalité très cultivée et modeste n’a jamais quitté les rangs de sa formation de base.

Pour ceux qui ne savent pas, Dioncounda, c’est d’ailleurs  en cela  qu’il attire et qu’il mérite de la sympathie et du respect, n’appartient pas à l’univers socio culturel des puissants. Il ne respecte pas leurs codes. La fascination pour l’argent le répugne, même si tout le monde sait que le fric facile de la politique va de soi. Cet homme qui est aussi courtisé pour son savoir, sa science et son expertise dans divers domaines, continue de séduire également de nombreux militants pour son extrême humilité. Le goût de l’esbroufe, du factice, de la légèreté n’étant guère à ses yeux des valeurs anoblissantes dans une société en quête d’un nouveau visage, celui de la refondation. Et, c’est tout cela qui donne depuis quelques années un sens profond à son combat politique né sous le régime impopulaire de Moussa Traoré. En Novembre 2008, répondant aux questions de journalistes qui voulaient tout savoir sur ses intentions à l’élection  présidentielle de 2012, Dioncounda eut cette fameuse phrase :

« C’est une conférence nationale qui désigne le candidat de l’Adema. Je ne pense pas pour le moment qu’il ait un candidat. Le moment venu, l’Adema désignera son candidat. Moi, je ne fuis jamais une mission que le parti m’a confiée »

Dioncounda en dix dates 
Un brillant cursus académique, professionnel et politique
23 février 1942 naissance à Kati.

1955-1961 : Lycée Terrasson de fougères à Bamako sanctionnées par le BEPC et le BAC mathématiques élémentaires.

1963-1965 : Université d’Etat de Moscou (Faculté de Mécanique et Mathématiques).
1965-1970 : Université d’Alger (faculté des sciences), licence d’Enseignement
1975-1977 : Thèse de Doctorat de spécialité en Mathématiques pures « Le problème de DIRICHELET pour l’équation de Poisson  dans des domaines convexes non bornés » à l’Université de Nice (France) (Mention très honorable).

1990-1991 : Vice président chargé de la presse et de la formation de L’Adema et Directeur de publication de « Alternance », avant de devenir plusieurs fois ministre.
1993-1994 : Ministre d’Etat, ministre de la Défense
1994-1997 : ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères,  des Maliens de l’Extérieur  et de l’Intégration Africaine 

Depuis 2001, Président du parti Adema Pasj.
Septembre 2007 Président de l’Assemblée nationale du Mali.
Par Bacary Camara

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