A quelques semaines de l’ouverture de l’appel à candidature prévue pour le 25 mai prochain, seuls deux cadres ont annoncé officiellement leurs candidatures à l’investiture de l’Adéma-PASJ. Il s’agit des anciens ministres Ibrahima dit Iba N’Diaye et Lancéni Balla Keïta. Pourtant, ils seraient très nombreux ceux qui aspirent à être le porte drapeau du parti de l’Abeille à l’élection présidentielle de l’année prochaine. Leur jeu de cache-cache cache mal un manque de courage qui risque de leur couter cher au moment du choix des militants qui ne veulent qu’un candidat consensuel choisi selon les règles établies par le parti.
A quatre petites semaines du dépôt de candidature à la candidature du parti à l’élection présidentielle d’avril 2011, on peut résumer la situation à l’Adéma-PASJ par cette formule : « beaucoup de candidats, peu de déclarés ». En effet, au jour d’aujourd’hui, seuls deux sur des dizaines de prétendants ont pris le risque de franchir le rubicond en rendant publique, disons en assumant leurs décisions de solliciter la confiance du peuple Adéma pour participer à la course à la succession du président Amadou Toumani Touré. Il s’agit de Lancéni Balla Keïta qui a dévoilé ses intentions depuis l’année dernière, ce qui lui a d’ailleurs fallu la remontrance du comité exécutif qui l’a tapé sur les doigts pour avoir précipitamment ouvert la compétition. Il y a ensuite l’ancien ministre Iba N’Diaye qui a assumé le choix et la décision d’annoncer ses intentions d’être le candidat de l’Adéma-PASJ pour la présidentielle à venir en acceptant même de renoncer à son fauteuil ministériel. Un geste d’honnêteté saluée par le président de la République qui a prévenu qu’il n’acceptera pas de candidat dans l’exécutif. A entendre quelques confidences, cette mise en garde ne semble pas éteindre les feux qui brûlent certains à l’intérieur et qui chercheraient sans nul doute à profiter de leur position de ministre pour s’imposer. Une telle aventure n’aura pas la caution du chef de l’Etat qui semble dire que tous ceux qui sont dans le gouvernement ne seront pas candidat à la prochaine élection présidentielle.
D’autres personnalités du parti de l’Abeille, notamment dans le giron du président, veulent également contourner les règles du jeu en cachant leur volonté d’imposer leur candidat au nom d’un consensus taillé sur mesure. En effet, cette manœuvre menée par le nouvel employé de Dioncounda Traoré, l’ancien ministre Ousmane Sy vise à faire croire que la candidature de ce dernier évitera au parti de connaitre des tensions à l’interne. Elle fait revivre la notion de candidat naturel contre qui pourtant Ousmane Sy et son épouse Kadiatou Sow, El Madani Diallo, Soumeylou Boubèye Maïga et autre Soumaila Cissé ont combattu en 2001 et ont fini par pousser en dehors du parti leur président à l’époque, Ibrahim Boubacar Keïta. C’est donc un très triste recul de revenir à cela aujourd’hui dont l’Adéma/PASJ n’en sortira pas grandi.
Pour leur part, les militants du semblent déjà donner l’avertissement comme quoi rien ne sera plus laisser au hasard. Ce qui veut dire qu’ils veulent veiller au grain pour que le candidat qui sera issu des primaires ne souffre de l’ombre d’aucune entorse aux textes.
Markatié Daou
