Prétendants au poste de secrétaire général de l’OIF : Dioncounda Traoré, Le Destin ou un autre miracle !

0
Dioncounda Traoré président de la transition
Pr Dioncounda Traoré

Le destin à rude épreuve. Pas à l’interne ou d’intérêt personnel, mais cette fois-ci il est question d’intérêt national à l’étranger. Se saisir du fauteuil bientôt cédé par Abdou Diouf afin d’être le Roi de l’Organisation Internationale de la Francophonie dont l’élection aura lieu en novembre à Dakar. Face à quatre prétendants, dont trois africains et une Canadienne,  le peuple malien attend de son  ancien Président par Intérim un autre coup de génie !

31 juillet 2014. La Candidature du Pr Dioncounda Traoré, ancien président par Intérim du Mali, a été officiellement adresséé au Siège de l’OIF, à Paris,  pour briguer le poste de Secrétaire Général. La lettre a été remise par l’Ambassadaire du Mali à paris, au nom du Gouvernement malien, à Abdou Diouf actuel SG de l’OIF. Dès cet instant, la diplomatie malienne est très active pour la cause de notre compatriote. Avec des notes verbales  adressées aux pays membres de l’OIF par le ministère malien des Affaires étrangères.

A Bamako, comme annoncé depuis Avril, cette candidature est accueillie avec fierté et dévouement pour le succès du Professeur. Plus de haine ou de clanisme à son encontre comme cela a marqué   le parcours d’un enfant désormais considéré comme  prodige. Qui, face à tout obstacle devant aboutir à un avantage quelconque, toutes stratégies sont élaborées  pour lui rendre la vie infernale. Depuis le temps du Général Moussa Traoré, sous son règne de dictateur, où il reçut tout sauf bonheur  jusqu’à l’avènement de son accession au poste de président de la République du Mali grâce à  la démission d’ATT suite à une mutinerie. Président par Intérim, il l’est. Mais au prix, de justesse, de sa vie avec son agression jusque dans ses bureaux à Koulouba. Fort de caractère et animé de tolérance et de bonne foi, il s’en sort toujours honoré.

Aujourd’hui, les Maliens sont convaincus d’une chose.  Dioncounda est vainqueur de toutes épreuves qui l’opposeraient à quiconque. En tout sur le plan national. Et au-delà ?

Il est à sa première épreuve. Mais des indiscrétions le plaçaient déjà successeur d’Adbou Diouf à la tête de l’OIF depuis son exercice en qualité de Président par Intérim. Les raisons ? Est-ce que sa gestion de la transition ou son parcours si inédit tant sur le plan étude, fonctionnaire  que politique ?

Quatre adversaires de poids !

La Canadienne Michaëlle Jean, ancienne gouverneure générale du Canada ; le Mauricien Jean Claude de L’Estrac, Henri Lopes, ancien Premier ministre congolais (Brazzaville) et actuel ambassadeur à Paris, et Pierre Buyoya, l’ancien président burundais aujourd’hui haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel.

La Canadienne en tête de lice

De ces candidatures, celle de la Canadienne anime les coulisses comme probable successeur d’Abdou Diouf. Les raisons sont plus que multiples. Sa candidature semble très bien accueillie par les pays développés et ceux en développement particulièrement des Africains. Cela compte tenu de son expérience à mieux cerner les préoccupations des gens du Sud et du Nord.

Suite à son mandat de gouverneure du Canada, elle a été nommée envoyée spéciale de l’UNESCO en Haïti. Où elle s’est employé corps et âme pour défendre la cause de cette terre africaine  sur toutes les tribunes. Un bonus de plus à son compteur en terre africaine. Haïti, elle se sent chez soi ; Haïti  la considère comme une de ses filles.

Ce pays a été admis comme pays observateur de l’Union africaine en 2012, puis devenu membre associé. Et les dirigeants de l’île veulent faire de leur pays un membre plein droit de l’OIF. Comme sollicité, lors du 22esommet de l’UA à Adiss-Abbeba en février 2014, par le premier ministre Haïtien.  L’apport de la Canadienne  est cité important dans ce processus d’ascension d’Haïti à l’OIF.

Pierre Buyoya, ou l’image des coups d’Etat

Sa  campagne débute , après validation de sa candidature,  Pierre Buyoya, l’ex-président du Burundi aujourd’hui haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, lors du  récent sommet de l’UA  au cours duquel il a  sollicité une audience avec Mohamed Ould Abdelaziz, le président en exercice de l’UA, et aussi distribuer une plaquette de vingt pages intitulée “Mon ambition pour la Francophonie”. “Grâce à Boutros Boutros-Ghali et à Abdou Diouf, l’OIF s’est imposée comme une institution politique et une puissance pacifique. C’est ce travail que je me propose de poursuivre”, y indique-t-il comme le rapporte Jeune Afrique. Mais l’homme est face à un gros obstacle qui rend minimes ses chances. Ses deux exercices en qualité de Président de Burundi de 1993  à 1993 ont été possibles par des coups d’Etat militaires. Un acte anticonstitutionnel qui pourrait écorner, s’il est élu SG de l’OIF, l’image de l’institution qui se veut démocratique, avec un Etat de droit et du respect des droits de la personne. Pour ces principes, le Canada est strict et ses agitations lors du sommet du Commonwealth à Colombo en novembre 2013 sont sans commentaire. N’est-il pas prêt à agir ainsi si Buyoya est appelé à être SG ? Un homme dont la diplomatie  est défavorable au Canada et en Suisse. Il est interdit de fouler le sol de ces deux pays, or principaux bailleurs de fonds de l’OIF.

Jean-Claude de L’Estrac, faute de statut d’ancien président ?

S’il arrivait de prendre en compte les observations des diplomates qui souhaiteraient que le successeur d’Abdou Diouf soit un ancien Président, pour plus de lustre à l’Organisation, l’ancien ministre des affaires étrangères de l’île Maurice  n’en serait pas le seul moins avantageux. Mais au contraire des autres, son poids semble être limité à l’argent qui aujourd’hui, avec ses sorties de campagne, prévaut.  Médias et tractations diplomatiques de coulisses, tels sont  ses stratégies pour obtenir plus d’appui. Pour preuve, comme relaté par certains médias internationaux, en mai dernier, il était à New-York avec les ambassadeurs des pays membres de l’OIF. En Juin, il était à Malabo en Guinée Equatoriale lors du 23e sommet de l’Union africaine (UA). Il rencontre, Abdou Diouf à Paris et la secrétaire d’Etat française au développement et à la Francophonie, Annick Girardin…

Henri Lopes, simple acte de présence

L’ancien ambassadeur Henri Lopes, candidat du Congo, n’a pour le moment fait aucune déclaration publique d’après des sources médiatiques. L’homme semble conscient que ses chances sont minimes.

Dioncounda Traoré, ou l’impact du sortant 

Le candidat du Mali, le Pr Dioncounda Traoré, ancien Président par Intérim de son pays est au point d’être frappé par l’origine du SG sortant de l’OIF qui est issu de la même contrée que lui, Afrique de l’Ouest. Le poste dans les normes légales fait un tour de rôle entre les différentes contrées. Si cela est appelé à être respecté, sa candidature a aussi moins de chance. Sauf par coup de miracle dont son destin est un véritable habitué.  Si le statut de président est pris en compte, comme suggéré, par les diplomates, il est favori.  Mais aussi la candidature unique de l’Afrique pourrait lui être aussi favorable. Et là il n’aurait en face de lui qu’un seul adversaire de poids moyen,  L’île mauricien. Puis que Buyoya  est mal barré et l’ambassadeur Lopes semble jeter l’éponge.  Cet ensemble des quatre peut battre la Canadienne.

Le peuple malien attend  un autre miracle. De la part de Dioncounda, pas surprenant !

Boubacar Yalkoué

 

Commentaires via Facebook :