Presse et politique : ATT se venge de ses détracteurs

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L’interview accordée par ATT au journal de campagne «le contrat» est loin d’être anodine qu’elle le paraît. Il s’agirait plutôt d’une tribune initalement conçue afin de permettre à l’interviewé de répondre à ses détracteurs lesquels, dans un passé récent lui ont attribué nombre d’étiquettes et commentaires souvent désobligeants et de faire la lumière sur bien de points.

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C’est dans une interview fleuve accordée aux confrères de circonstance «le Contrat » (Edition spéciale du 07 juin 2007, n° 20) que le tout nouveau et tout beau Président de la République contre attaque avec la manière, s’il vous plaît. De nombreux passages de l’interview font allusion à des sujets ayant animé les conversations aussi bien dans les grins que dans certains salons feutrés de la capitale; sujets également traités par les auteurs du livre ATT-cratie I et II. Naturellement, les questions auxquelles l’orateur est appelé à répondre sont loin d’être innocentes, tout comme les réponses d’ailleurs.

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De sa santé physique et de celle des autres

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Les premières questions et réponses ont visiblement pour but de ne laisser aucun doute subsister par rapport à la bonne santé physique de l’interviewé. Ce, pour rappeler que le sujet a recemment fait l’objet d’un vrai faux débat sur la place publique. Voici les questions:

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Monsieur le Président, vos journées de travail son t très longues. Encore à 20 heures et parfois à 21h et même au délà, vous êtes encore au bureau. Qu’est-ce qui fait que vous êtes si endurants?

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La réponse donnée par le Président se résume ainsi: «je suis instructeur commando para… et je continue à faire du sport dans la salle appropriée pour ce f aire dans l’anciente du palais».

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A propos, rebondit le journaliste maison, «Vous êtes un grand sportif et…». Soit dit en passant, «sportif» ? oui ! Mais «grand sportif»? Enfin, c’est le confère maison qui le dit. Les Maliens pour leur part, ne se souviennent pas d’un grand footballeur du nom de Amadou Toumani Touré. En tout état de cause et à la lumière du parcours de l’homme et de son incroyable mobilité, sa santé physique ne souffre d’aucun doute contrairement à un candidat malheureux qui dut se rendre immédiatement à la clinique Pasteur pour un bilan global de santé après 15 jours passés à l’intérieur du pays à la faveur de la campagne électorale présidentielle. C’est ce qu’il fallait retenir de la question-réponse.

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Des origines de ATT

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Les origines de Amadou Toumani Touré ont souvent donné lieu à certaines spéculations avec des sous-entendus pour le moins indécents. ATT est-il véritablement l’enfant de Mopti, de Bandiagara ou de Tombouctou ? La question est ainsi libellée : «Dans votre Discours, il y a des lieux, des endroits, des places qui sont si chargés de signification pour tous. Si vous le permettez, nous allons évoquer quelques uns en commençant par Mopti. Qu’est ce que Mopti pour vous ?»

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ATT: «Mopti, c’est d’abord la ville de mon enfance. C’est là qu’il y a la majeure partie de mes souvenirs d’enfance… C’est là où je suis né et c’est aussi là que j’ai grandi, que je suis allé à l’école. C’est là qu’il y a mes parents, mes amis….

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– Bandiagara ?

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«Mon grand père est de Bandiagara. Il s’appelle Boubou Sissoko, son père s’appélait Famory… Ma mère est de Bandiagara… [elle] été inhumée à Bandiagara… Chaque fois que je suis dans les environs, je fais un pélérinage sur sa tombe».

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  Tombouctou

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«Après la disparition de ma mère [….] mon oncle Amadou Sissoko, Instructeur de son Etat est venu me chercher pour Tombouctou… Tombouctou, dans ma vie d’adolescence m’a laissé une grande marque d’amitié… C’est là où j’ai appris à parler la langue sonrhaï».  

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En repondant à la question, l’orateur  fait un large tour d’horizon de l’histoire de son terroir qu’il semble bien maîtrisée pour avoir vecu là pendant de nombreuses années. En definitive, à la lumière de ces déclarations, le voile se lève sur les véritables origines de l’homme. Ce n’est évidemment pas de ceux qui se disent originaires du Gourma, du Macina ou du Sahel sans trops de précisions.

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De ses relations avec les détenus politiques au camp para

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ATT, selon certaines sources, étaient en contact permanent avec les détenus politiques d’avant l’avènement démocratique. C’est suite à l’influence de ces personnes, qu’il aurait mûri l’idée de fomenter plus tard un coup d’Etat. Certains prétendent même qu’il en sait beaucoup plus sur la mort du premier Président feu Modibo Keïta, le sort de feus Tiékoro Bagayoko et autres…

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Réponse: «[…] Au Camp para, en tant que jeune officier, j’ai été témoin d’événements marquants. J’y ai vu des opposants tels Victor Sy, le Pr. Mohamed Lamine Traoré, Bourama Dembélé, Bourama Diakité pour ne  citer que ceux-ci. Il y en a eu tellement ! Je n’étais pas concerné ; ils étaient là pour d’autres raisons et d’autres personnes s’occupaient d’eux. Mais le fait que je vivais là, dans cette cour. Je voyais comment les choses se passaient (… )

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A la mort du Président Modibo Keïta le 16 mai 1977, beaucoup de ses compagnons ont séjourné au Camp Para. Je cite, entre autres, Me Demba Diallo, mon beau-père Ténéman Traoré et mon oncle Ataher Maïga. Pour la petite histoire, Ataher Maïga, le beau-père du Président de l’Assemblée Nationale, est un ami de jeunesse de mon père; lui et mon père se connaissent si bien qu’ils ont évolué dans les mêmes groupes de jeunesse. D’ailleurs, Tanti, Jeannette, son épouse, m’a toujours considéré comme son fils.

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Pour l’histoire [notez bien: pour l’histoire ! Qui a dit que cette interview était anodine?], et contrairement à ce que prétendent certaines personnes mal informées, je n’ai pas vécu une seule seconde avec le Président Modibo Keïta au Camp Para. Je n’étais mêmes pas au Mali, j’étais à Riazan. Je suis rentré au pays 48 heures après le décès du Président Modibo Keïta. Ensuite, ce sont les événements de février 1978. J’ai vu des officiers qui étaient considérés comme étant les hommes forts du régime d’alors.

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Parmi eux, Kissima Doukara, Tiékoro Bagayoko, Karim Dembélé. J’ai vu tous ceux-ci venir rester près de 8 mois au Camp Para avant de partir pour le Nord. Et vous connaissez certainement la suite de l’histoire… Enfin, après le 26 mars 1991, c’est au tour du Président Moussa Traoré, lui aussi, d’être le pensionnaire du Camp Para. Voyez-vous, cette succession d’évènements majeurs dans la vie de notre pays, donne à réfléchir. Pour moi, il fallait arrêter ce cycle infernal et éviter à notre pays de répéter éternellement les mêmes erreurs.

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De son humilité

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ATT, prétendent certains de ses détracteurs, manquerait de punch. Objet de nombreuses attaques souvent inappropriées de la part de ses adversaires surtou à la faveur de la présidentielle écoulée, il s’est bien gardé de riposter.

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Les raisons

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«Je pense que dans mon comportement de tous les jours, je suis un faux naïf. La considération et le respect que je porte à l’autre sont très souvent mal interprétés ; ils ne sont jamais feints. Quels que soit l’acte posé par l’autre, je m’interdis un certain type de discours à son endroit. En outrepassant cette réserve, moi-même ainsi que ceux qui me connaissent bien ne me  reconnaîtront plus. Quand on a eu le privilège de présider aux destinées d’un pays comme le nôtre, il faut avoir une bonne dose d’humilité et de bon sens. Chaque jour, vous devez dire que vous n’êtes pas forcément le meilleur qui serait arrivé aux affaires par voie de concours académique. C’est la voie du destin, certes, mais vous restez quand même un homme avec ses qualités et ses défauts.

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De ses Détracteurs

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La question qui suit est digne d’intérêt à condition bien entendu, de lire attentivement et d’entre les lignes. La meilleure façon pour l’interviewé de répondre en partie à certains de ses détracteurs était, semble t-il d’évoquer la différence dans les habitudes alimentaires. Certains de ses  adversaires, force est de le reconnaître, sont beaucoup plus pétris des valeurs occidentales qu’Africaines en générale et maliennes en particulier. Tenez par exemple: qu’importe la quintescence du plat que vous leur proposez, nombreux sont les compatriotes qui restent sur leur faim au propre comme au figuré s’ils demeurent privés de leur plat traditionnel, riz, tô, bassi, etc. Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es…

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Question: «En bon fils de Mopti, il paraît que vous aimez la sauce au poisson séché, le fameux « tiékouroulé ». Pouvez vous nous parler de vos préférences culinaires».

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ATT: «Ce n’est pas spécialement de tiékouroulé. Nous, à Mopti, nous le préparons pour l’envoyer aux  Coulibaly à Bla et bien au-delà….Pour tout vous dire, j’aime les plats maliens, qu’il s’agisse du bassi ou du bassi niougou (variantes de couscous), du to, du tiordi (met à base de riz, de poisson et d’huile) de Mopti, du fakohoye ou du haricot….. Si je suis invité quelque part, le meilleur service que vous pouvez me rendre, c’est d’amener le grand plat commun avec la tête de poisson, on se lave les mains et on mange. Si vous m’amenez des mets compliqués comme le steak, les frites…, vous risquez de m’affamer. Laissez-moi vous dire que depuis que je suis chef d’Etat, je passe une partie de mes vacances à Mopti. [ il aurait pu ajouter que d’autres préfèrent la Côte d’Azur]. Lors de ces séjours, ma mère se donne un mal fou pour me faire à manger. Elle va chercher les cuisinières et on me propose frites, steak, poulets, rien que des plats servis dans les hôtels.

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Un jour, je lui dis « Maman, si tu ne veux pas que je reviennes ou si tu veux m’affamer, il faut continuer ce que tu fais » ; Elle est très étonnée. Je lui dis : « D’abord, c’est mal fait. Puis, ça ne m’intéresse pas. Et les plats que tu cuisinais dans mon enfance ? La tête de poisson le matin avec les galettes de mil, le bassi niougou dans lequel on versait du lait à un moment, le tiomantion (met à base de riz, de poisson et de beurre de karité chauffé à haute température), le poisson mopticien grillé, le Fana (espèce de carpe à la peau épaisse)… ? C’est ça que je veux manger et c’est pour cela que je reviens à Mopti… Mes préferences sont largemment pour les plats maliens»

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On apprend du coup, que chez les Touré, c’est Madame en personne qui met la main au fourneau:

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ATT: «Avec mon épouse, c’est la même chose. Elle me reproche d’être très avare en compliments à propos de sa  cuisine. Je lui rétorque :  « Pourtant je n’ai jamais dit que ce que tu prépares n’est pas bon. J’avoue cependant que ma cousine Lobbo est un vrai cordon bleu ».

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L’intérêt de ce passage est que dans la majeure partie des foyers des hautes personnalités de l’Etat ou des Institutions de la République un personnel domestique est affecté d’office ou recrutés pour les besoins de la cause et lequel s’occupe de cette tache ménagère. Mais chez les Touré, c’est Lobbo et personne d’autre, du moins, selon la revelation faite par Monsieur Touré lui même.

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B.S. Diarra

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