Au regard des candidatures en gestation au compte des élections présidentielles de 2012, celles des indépendants semblent les plus visibles. Notamment celles de Cheick Modibo Diarra, Soumana Sacko et dans une certaine mesure de Modibo Sidibé et de Abdine Ould Ganfoud. La question qui se pose désormais est de savoir sur quels socles ces différentes candidatures seront-elles reposées ?
En effet, au même rythme que les échéances précédentes, à moins de deux ans des élections présidentielles de 2012, aucune carte n’est encore jouée. Toutes les candidatures annoncées ou imaginées exhibent leurs forces et faiblesses. Ainsi, si pour celles des partis politiques, l’on estime que les hommes désignés, ou en voie de l’être, pèchent en carrure et en légitimité, ceux dits « indépendants »manquent énormément de piédestaux fiables.
« Après le cas d’ATT, aucun autre indépendant ne pourra faire drainer derrière lui des foules, capables de lui garantir une accession à la magistrature suprême» conseille un grand observateur de la scène politique nationale. Lequel poursuit que la chance de l’actuel Président de la République découle de sa popularité d’ « héros de Mars 1991 », mais aussi de son rapprochement vérifié du bas peuple, notamment lors de sa campagne de lutte contre la dracunculose et de vaccination.
Ces atouts ne sont malheureusement pas à la possession des supposés futurs candidats.
A titre d’exemple, en prenant le cas de Cheick Modibo Diarra, l’on aperçoit que même si cet homme, en un moment de sa vie a été vu comme l’icône de toute une nation, en raison de ses prouesses sur la planète Mars avec la mission Path-Finder, le Malien moyen (électeur) le prendra difficilement au sérieux pour l’accorder son suffrage. D’autant qu’il est resté longtemps éloigné du pays et n’est à l’origine d’aucun projet viable de développement local. Sa présidence au sein de Microsoft- Afrique n’est pas suffisante pour encrer dans la tête des Maliens, qu’il peut être un homme capable de gérer un pays comme le nôtre.
C’est pourquoi, en plus de son luisant CV, l’éventuel candidat Diarra doit tirer profit des bases tangibles d’une formation politique pour mettre en branle ses ambitions de postuler à la magistrature suprême, surtout auprès d’un électorat qui accorde plus d’importance à la capacité financière du candidat qu’à sa capacité intellectuelle.
Cette logique est valable pour tous les autres candidats dits « indépendants » qui attendent développer des thèses de grandes écoles lors de leurs campagnes électorales pour convaincre un électorat composé à « 90% d’analphabètes ». Il leur revient donc de s’abriter promptement derrière des partis politiques nationaux, en manque de candidats convenables pour espérer arpenter le mont Koulouba.
Le sait-on ?
Moustapha Diawara