Souvent annoncé comme le candidat potentiel de l’ADEMA -PASJ pour les joutes électorales de 2012, le président du parti de l’Abeille et non moins président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, a levé le voile sur l’éventuelle candidature de l’actuel locataire de la Primature, Modibo Sidibé.
A l’orée des élections présidentielles, le Premier ministre Modibo Sidibé (puisse qu’il s’agit de lui) voit manifestement le « fauteuil de la colline de Koulouba » lui échapper, au plus grand dam de ses supporters.
Lors de la conférence de presse animée le samedi 13 novembre dernier à la Maison de la Presse par le président de l’ADEMA, le Professeur Dioncounda Traoré était assisté du maire de la commune I et non moins présidente du mouvement national des femmes de l’ADEMA, Mme Konté Fatoumata Doumbia, et du président du mouvement national des jeunes du parti, Thomas Lazare Tembély.
Le président du parti des Ruchers avait profité de l’occasion pour « griller » le Premier ministre Modibo Sidibé en déclarant que ce dernier n’a jamais été un militant de l’ADEMA et ne sera jamais le candidat de ce parti. « Le candidat de l’ADEMA viendra du parti ! », avait-il assuré avec fermeté. Cette déclaration du Professeur Dioncounda Traoré met à nu d’éventuelles intentions du Premier ministre Modibo Sidibé (si elles sont fondées, elles sont restées jusque-là non dévoilées, sinon très discrètes) de briguer la magistrature suprême du pays sous les couleurs du parti africain de la solidarité et de la justice.
Certes, le premier chef de l’ADEMA6PASJ se trouve actuellement en position de favori au sein du parti de l’Abeille, concernant une candidature du parti aux élections présidentielles prochaines. Mais cette sortie prématurée peu réussie de Dioncounda Traoré sur une éventuelle candidature de Modibo Sidibé qui, selon lui, n’est pas un militant bon teint de l’ADEMA, n’est-elle pas motivée ?
En prenant le devant sur l’avenir, ou du moins sur le choix du candidat de son parti, Dioncounda Traoré ne cherche-t-il pas ainsi à se mettre à l’abri, politiquement parlant ? Par ailleurs, ne craint-il pas qu’une éventuelle candidature de Modibo Sidibé à ces présidentielles lui barre la route menant à Koulouba en 2012 ? Autant de questions qui, pour l’heure restent en suspens.
Sachant qu’il tire sa dernière carte (ou cartouche) pour la prochaine Présidence de la République, Dioncounda Traoré s’est peut-être vu dans l’obligation de barrer le chemin (tout en le semant de barricades) au Chef de gouvernement, et cela, en vue de tenter lui aussi sa chance de monter sur la colline de Koulouba.
Par ailleurs, pour tester sa cote de popularité au sein du parti de la Ruche et (pourquoi pas ?) au sein de l’opinion nationale, le président du Parlement s’est autorisé à déclarer, (toujours au cours de ladite conférence de presse) qu’il pourrait lui aussi être un excellent candidat de l’ADEMA. Quoi qu’il en soit, au regard de cette volonté presque affichée de Dioncounda Traoré de mettre « Van » (Modibo Sidibé) hors circuit, c’est-à-dire hors de la course pour Koulouba, on peut dire que la tâche sera bien difficile, sinon très compliquée pour lui de prêter serment le 8 juin 2012.
Cependant, avec ce divorce, prématurément déclaré par Dioncounda Traoré, entre Modibo Sidibé et l’ADEMA-PASJ, quel sera alors son futur point de chute, surtout que jamais un « mariage politique » entre le Premier ministre et l’ADEMA n’a jamais été célébré jusque- là ? A ce stade, on serait alors tenté d’avancer deux éventualités, concernant le président de l’ADEMA : soit il pourrait se rallier au « parti des amis d’ATT », en l’occurrence le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), soit il serait tenté de militer en indépendant pour défier les partis politiques. Une mission difficile, mais pas impossible.
Alors, de quel « bois politique » le président de l’Assemblée nationale et président de l’ADEMA-PASJ se chauffera-t-il à l’avenir pour briguer la magistrature suprême du pays ? Autrement dit, de quel parti politique Modibo Sidibé pourrait-il obtenir la faveur pour réaliser son rêve? Dans tous les cas, comme disait l’autre, « à défaut de sa mère, on tête sa grand-mère ».
Par Zakariyaou Fomba
