Le candidat de l’Alliance populaire pour la renaissance, Tiébilé Dramé, s’est retiré de la course à l’élection présidentielle du 28 juillet. L’information est tombée hier au cours d’une conférence de presse, qu’il a animée au siège de son parti (le Parena).
Tiébilé Dramé a justifié sa décision par la situation «d’impréparation dans laquelle les autorités maliennes s’entêtent à vouloir tenir cette élection». Depuis plusieurs jours, Tiébilé Dramé avait demandé le report du scrutin qui, selon lui, risque de déboucher sur «une nouvelle crise». Dans cette même optique, le candidat de l’Alliance populaire pour la renaissance, avait saisi la Cour constitutionnelle. Motif : une plainte d’annulation du décret de convocation du collège électoral. Mais cette juridiction s’est déclarée incompétente pour décider du report. Tiébilé Dramé estime que la Cour constitutionnelle n’a tout simplement pas voulu se prononcer sur un contentieux relevant pourtant de sa compétence. Ainsi, le leader du Parena a décidé de retirer sa candidature. Le désormais ex-candidat à la présidentielle a insisté sur son refus de prendre part à «un processus électoral bâclé». Aussi, a-t-il fustigé l’attitude des autorités maliennes, qui restent sourdes à toutes les alertes données de l’intérieur comme de l’extérieur, pour demander le report du scrutin (du 28 juillet) «porteur de risque» pour le pays, affirme t-il. M. Dramé a aussi pointé un doigt accusateur sur la communauté internationale, particulièrement la France, dont la ‘’pression’’ constitue le principal obstacle à toutes les demandes de report. «Les experts de la Dge, de la Ceni et du ministère de l’administration territoriale, ont proposé un report de 3 mois. Mais ils n’ont jamais été écoutés», a déclaré le conférencier.
Selon le candidat, son retrait de la course a pour principale raison, l’impossibilité d’organiser le scrutin sur toute l’étendue du territoire national. Tiébilé a cette conviction : la région de Kidal ne votera pas pour cette élection cruciale. «En dehors d’opérations de communication et de marketing, le retour de l’Etat dans les cercles et communes des régions du Nord, en particulier à Kidal, est loin d’être effectif», estime Tiébilé Dramé. Selon lui, ce qui s’est passé dernièrement à Kidal, est une pure mise en scène «qui est loin d’assurer le vote, pourtant essentiel, des habitants de Kidal». Pour M Dramé, si l’Accord préliminaire de Ouaga prévoit la tenue des élections sur toute l’étendue du territoire national, il n’est dit nulle part qu’il faut «faire du fétichisme autour d’une date».
Oumar Diamoye