Présidentielle : Pourquoi ATT ne restera pas en 2012

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 Le départ du président de la République, Amadou Toumani Touré, de Koulouba, en 2012, est pratiquement devenu une évidence, quoiqu’un scepticisme irréductible se soit emparé de certains. Ceux qui en doutent encore disent que plusieurs chefs d’Etat qui avaient annoncé leur intention de quitter le pouvoir sont finalement restés accrochés à leur poste.

La mission dirigée par Daba Diawara n’a effectivement pas touché à l’article 30 relatif au mandat présidentiel. Pourtant, selon nos sources, la volonté de prolonger le mandat du président de la République était souhaitée par des hommes politiques, mais la persistance des pressions a fini par convaincre la commission Daba de l’impopularité d’une telle initiative.

Ensuite, les associations et mouvements qui soutenaient la candidature d’ATT, convaincus de l’impossibilité de parvenir à leurs fins, ont fini par se transformer en partis politiques. Malgré tout, une partie de l’opinion est toujours restée circonspecte, concernant les multiples déclarations du président ATT, jugées imprécises et à multiples connotations, concernant la fin de son mandat. Les derniers évènements liés à la pétition provenant de Sikasso et les contributions demandant une harmonisation des mandats ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est pourquoi, le chef de l’Etat, dans une interview accordée à la presse internationale, avait indiqué : ‘’Je ne sais pas comment ils vont prolonger mon mandat. Je ne sais pas ce que cela veut dire de prolonger un mandat.

Mon mandat finit le 8 juin 2012.’’ Evidemment, si le président ATT a été suffisamment clair sur la fin de son mandat, cela n’a pas suffi pour apaiser les tentatives d’appropriation de son charisme à des fins politiques. Des opérateurs économiques ont estimé qu’il fallait lui décerner une médaille en or. Les distinctions continuent à lui parvenir, pour des motifs divers. Donc, aujourd’hui, les opportunistes sont contraints d’œuvrer à visage découvert et tous leurs masques sont en train de tomber. Pourtant l’actualité, sur la scène internationale, nous impose de tirer des leçons sur les pouvoirs dictatoriaux, qui s’accrochent, coûte que coûte, à leurs postes.

Laurent Gbagbo est de plus en plus isolé financièrement. L’économie ivoirienne entame une saignée préjudiciable, à long terme, à sa croissance. L’ancien président égyptien, Hosni Moubarak, a été réélu successivement en 1987, 1993 et 1999 avec des scores souvent supérieurs à 80%. La validité de ces élections a été considérée par certains comme discutable, sachant qu’aucun autre concurrent ne s’est présenté, de peur de représailles. Ces résultats, pour les observateurs, n’étaient que les conséquences d’un régime de parti unique, ce qui explique la révolution populaire. En 2004, Au cours d’un scrutin présenté comme un simulacre de démocratie par certaines ONG, Zine Abidine Ben Ali, ancien président de la Tunisie, avait été à nouveau réélu avec 94,49 % des suffrages.

 Malgré ce taux, il n’a pas résisté à la révolte des populations tunisiennes. Ce qui, du reste pose la problématique de la légitimité de ces pouvoirs. Le président ATT, réélu en 2007 avec 71, 20% des voix, mais avec un taux de participation de 36%, a sûrement tiré leçon de tous ces évènements. Malgré le forcing de ses courtisans, il a, lui aussi, persisté et signé qu’il ne briguera pas un troisième mandat.

Baba Dembélé

 

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