Présidentielle : Le général Siaka Sangaré désolé pour la fraude annoncée

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Général Siaka T Sangaré
Général Siaka T Sangaré

Des omissions ont été constatées sur des lieux de naissance ou sur le sexe des citoyens, dans des proportions que la DGE ne communique pas. «Ce sont des erreurs commises par les agents en charge des opérations d’enrôlement, reconnaît le général Sangaré, à la tête de la DGE. Ils ont mal pris certaines informations ou ne les ont pas toutes transmises. J’en suis désolé, mais ce sont des difficultés avec lesquelles on peut très bien aller aux élections.»

 

Le délégué général aux élections du Mali plaide qu’«il n’y a pas de fichier électoral parfait, même dans les pays développés. Ce sont de petites anomalies, qui ne sont pas de nature à mettre en cause la fiabilité de notre fichier électoral, et qui permettent d’organiser une élection présidentielle libre, transparente et fiable.»
FS

Présidentielle :
Ces chiffres qui insultent la démocratie

À huit jours du 1er tour, le processus électoral lancé après l’intervention française a prouvé son imperfection.  Près de 7 millions d’électeurs ont été identifiés par la Délégation générale aux élections du Mali (DGE). Mais le fichier électoral malien, présenté la semaine dernière aux représentants des candidats engagés dans la course à la présidence, a été élaboré dans de très courts délais et sur la base d’un recensement défaillant datant de 2009. D’où le très faible taux d’inscription des Maliens résidant à l’étranger: à peine 265 000 électeurs inscrits, contre plus de 700 000 dans l’ancien fichier.

Ainsi, seuls sept électeurs sont inscrits au Maroc, quinze à Alger, dix au Caire. Sur les 80 000 Maliens de France, seuls 30 000 devraient pouvoir voter. Sur le sol malien, plus de 20 000 électeurs sont inscrits sans qu’on connaisse leur lieu de résidence. Impossibles à retrouver, ils n’ont pas été pris en compte. Plus de 200 villages ne comptent officiellement qu’un seul électeur et, dans plus de 500, le nombre d’électeurs potentiels oscille entre un et cinq.

FS

Présidentielle :
Selon la Céni, le scrutin peut se tenir dans deux ou trois villes de la région de Kidal
Préoccupation majeure: la situation à Kidal, fief des rebelles touaregs du MNLA. Après les accords d’Ouagadougou, l’armée nationale a pu amorcer son retour dans la ville le 5 juillet, suivie, quelques jours plus tard, par une équipe administrative. La ville compte environ 10.000 électeurs, la région 35.000. «Les listes ont été révisées là-bas en quelques heures, alors qu’il a fallu vingt jours sur le reste du territoire», s’indigne l’ex-candidat Tiébilé Dramé. Le retour de l’administration, balbutiant dans la ville, est quasi inexistant dans le reste de la région. Les tensions demeurent de surcroît très vives à Kidal, où des affrontements meurtriers ont encore eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, entre des habitants favorables à l’État malien et des partisans d’un Azawad indépendant. «Dans le contexte actuel, nous pourrons organiser l’élection dans deux ou trois villes de la région», explique sans enthousiasme Issaga Kampo, vice-président de la Ceni (Commission électorale indépendante du Mali). Est-ce suffisant? «C’est le contexte actuel qui l’impose et nous voulons sortir de la crise.»

Retrait de carte NINA :
Moins de 60% à 6 jours du 1er tour
Autre problème, plus technique que politique: les cartes d’électeur sont en fait de nouvelles cartes d’identité utilisées pour le scrutin. Ce qui implique que tous les citoyens maliens doivent aller récupérer leur nouvelle pièce.

À dix jours du scrutin, le taux de distribution avoisinait les 60 %. Par ailleurs, ces cartes ne mentionnent ni le lieu ni le bureau de vote auquel devront se rendre les électeurs. Pour l’apprendre, il faudrait se rendre sur le site Internet de la DGE. Un service spécial d’information par SMS doit être mis en place, et 500 agents techniques seront déployés dans les principales villes du pays pour renseigner les électeurs perdus.

Présidentielle du 28 juillet
L’Onu saisie sur l’organisation d’une fraude massive
Lors de son  meeting samedi au stade omnisport, le candidat de l’Urd, Soumaïla Cissé a affirmé avoir “de grandes inquiétudes sur des risques de fraudes généralisées” au scrutin, et avoir saisi l’ONU. Une inquiétude partagée par d’autres partis politiques comme le parti Sadi et ceux du FDR qui ont décidé de publier un communiqué pour alerter sur l’organisation d’une fraude massive lors du scrutin de dimanche prochain.

A la suite de la déclaration du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), l’URD, la seconde force politique du pays, a adressé une correspondance au représentant du Bureau des Nations Unies à Bamako pour l’informer  » sur les risques de fraudes électorales  » à grande échelle, lors du scrutin du dimanche prochain.  Où est le surplus de un million 900 mille cartes NINA que le ministre en charge des élections avait promis, devant les députés, de  » mettre sous scellé et de les confier à la CENI  » s’est interrogé le FDR dans sa déclaration. Pour ce regroupement politique, ces  » cartes seront utilisées de manière frauduleuse au profit d’un candidat « . C’est dire que les autorités doivent  faire toute la lumière sur cette affaire qui, si elle est avérée, va fortement entacher voire hypothéquer le processus en cours.  Avec, certainement, des conséquences que personne ne saurait prédire.

Youssouf Coulibaly

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5 COMMENTAIRES

  1. Priere me donner l’adrresse du site de la DGE afin de consulter la liste electore et le bureau de vote qu m’echoit. Merci

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