Présidentielle : l’aile jeune de la campagne

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Ces garçons et filles s’emploient à rallier la population à la cause de leurs candidats. Certains ont créé des comités de soutien dans leur quartier, d’autres font du porte-à-porte pour présenter leur champion.

 

 

L’élection présidentielle du 28 juillet qui intervient dans un contexte particulier, suscite un grand intérêt dans la jeunesse de notre pays en général et celle des grandes villes comme Bamako en particulier comme en atteste sa grande mobilisation pour le scrutin. Consciente de son poids démographique et électoral, elle ne veut plus se contenter du rôle de comparse dans lequel les hommes politiques en quête de suffrages la confinaient jusque-là avec du thé, du sucre, du sel ou des tee-shirts estampillés à leur effigie. Mieux, elle ne rate aucune occasion pour manifester, pendant cette période de campagne, son désir de changement par sa grande mobilisation.

 

 

Avant même que la campagne ne soit officiellement ouverte, nombre de jeunes avaient déjà commencé à installer des bureaux pour soutenir leur candidat. Ils sont sortis massivement pour assister aux différentes cérémonies d’investiture au stade du 26 Mars, au stade Mamadou Konaté, au stade Babemba Traoré de Sikasso ou à Mopti.

 

 

Selon des jeunes électeurs que nous avons rencontrés au cours de cette enquête, c’est la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve actuellement notre pays du fait de la crise, qui a provoqué une prise de conscience chez les jeunes, et favorisé l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes plus soucieux de l’avenir du pays. Ils veulent contribuer à l’élection d’un candidat idéal pour le pays.

 

 

Ces garçons et filles essaient tant bien que mal de rallier la population à la cause de leurs candidats. Ainsi à l’ACI 2000, au siège de campagne du candidat de l’Union pour République et la Démocratie (URD), Soumaïla Cissé, nous avons rencontré Abdoul Karim Maïga, le secrétaire général de la Coalition des jeunes pour le soutien à Soumaïla Cissé (COJES). Abdoul et les autres membres de la Cojes ont décidé de battre activement campagne pour leur champion. « Nous ne choisissons pas Soumaïla pour du thé, des tee-shirts, nous voulons quelqu’un qui puisse diriger ce pays et notre candidat est le choix idéal » assure-t-il. Il estime que Soumaïla Cissé a « une compétence avérée en gouvernance et une bonne expérience dans la gestion du pays comme on le voit dans son projet de société ». Selon lui, ce candidat compte faire des jeunes et des femmes un véritable  atout pour l’avenir. Il veut  mettre sa politique au service des jeunes en créant 500 000 emplois.

 

 

L’économie est visiblement un point qui a attiré notre interlocuteur. Selon lui, le candidat de l’URD se propose de travailler à « la croissance d’une économie compétitive, durable et juste ». Depuis quelques mois Abdoul Karim et sa coalition effectuent un travail de fond. Ils procèdent à l’identification des électeurs potentiels et à la sensibilisation aussi bien à l’intérieur de Bamako que dans les régions.

 

 

Boulkassim Maïga est un jeune qui se trouve, lui, à la tête du mouvement IBK  « Takokelen ». Ce mouvement formé essentiellement de jeunes gens, est une émanation de la sous-section RPM (Rassemblement Pour le Mali) de Kalaban Coura. Son travail repose sur la mobilisation de la population de Kalaban-Coura pour qu’Ibrahim Boubacar Keita, candidat du RPM, puisse être  élu au premier tour du scrutin. « Je ne veux pas marcher sur le cadavre des Maliens pour monter à Koulouba. L’âme de chaque Malien vaut mieux que mon pouvoir » : cette déclaration d’Ibrahim Boubacar Keita, lors de sa défaite en 2002, a marqué ces jeunes. Pour eux, IBK est le candidat idéal, l’homme de la situation qui peut sortir le Mali du gouffre dans lequel les narco-djihadistes l’ont précipité.

 

 

Ces jeunes procèdent à la création de cellules à Kalaban-Coura. « Si IBK gagne à Kalaban, il remportera la majorité en Commune V et notre objectif est de réaliser cela », a-t-il dit.  Depuis la création de leur mouvement, ces jeunes assurent avoir installé 37 cellules à l’intérieur de Kalaban Coura. Le thé, les tee-shirts, le carburant gratis, ne sont pas du tout leur motivation jurent-ils. Pour atteindre leur objectif,  ils expliquent au citoyen ordinaire l’importance du vote, pourquoi le choix du candidat. Ils les persuadent également d’aller retirer leur carte NINA. Lors de l’assemblée générale de « Takokelen » tenue il y a deux semaines, Boulkassim Maïga assure avoir constaté que tous les participants avaient déjà retiré leurs cartes NINA.

 

 

Kadidiatou Sanogo est une jeune dame qui milite, elle, pour le parti « Yèlèma » (le changement). Elle est chargée des relations socio- professionnelles avec les organismes au niveau du bureau communal.  Pour cette dame, l’heure n’est plus aux achats de conscience. Elle pense que les jeunes doivent mettre de côté leurs intérêts personnels et soutenir quelqu’un qui peut développer la patrie. De son avis, Moussa Mara, le candidat du parti « Yèlèma », est le choix idéal. Cette jeune dame qui apprécie le projet de société de Moussa Mara, fait du porte-à-porte avec d’autres jeunes pour présenter leur candidat aux populations et demander leur soutien. D’après elle, les membres de sa cellule se mobilisent pour inviter les électeurs et électrices à retirer leurs cartes NINA. « Un jeune membre d’une cellule de la commune a même pris son congé annuel pour pouvoir aider les populations de son quartier à aller retirer leurs cartes NINA », a-t-elle assuré.

 

 

Ces quelques exemples de la mobilisation d’une jeunesse que l’on retrouve aux côtés de la plupart des 28 candidats à la présidentielle, illustre, toute proportion gardée, le désir de cette jeunesse de peser sur le scrutin du 28 juillet pour tourner la page d’une période noire.

Aminata Dindi SISSOKO

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