Présidentielle guinéenne : Pr. Alpha Condé provisoirement en tête avec 59,49% des suffrages

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Comme annoncé dans notre précédente parution, les Ressortissants guinéens au Mali, Burkina Faso et au Niger étaient effectivement aux urnes, le dimanche 18 octobre dernier. A l’instar de leurs compatriotes de l’intérieur, ils se sont massivement mobilisés pour introduire dans les urnes leurs bulletins de vote en faveur de celui ou celle que chacun aurait souhaité gérer les destinées de leur pays durant les six prochaines années. C’est au titre du premier mandat de la quatrième République votée au sortir du dernier Referendum controversé.

Dans la circonscription de Bamako, à l’issue des résultats proclamés par la Commission Electorale d’Ambassade Indépendante (CEAMI), c’est le parti au pouvoir, Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), qui est arrivé en tête avec 29,77% talonné par celui du Chef de file de l’opposition extraparlementaire, Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), avec 24,12% des chiffres valablement exprimés. Et, chez eu aussi, en Guinée, même si avec les voies de recours auprès de la Cour constitutionnelle restent ouvertes, c’est le Président sortant, Professeur Alpha Condé, qui est proclamé vainqueur avec 59,49%, devant le Banquier Cellou Dalein Diallo. Les résultats provisoires ont été rendus publics par la CENI, le samedi 24 octobre 2020, sous une haute surveillance sécuritaire. Et, comme il fallait s’y attendre, l’opposition a aussitôt contesté la légalité de ce verdict électoral et a introduit des contestations auprès des juridictions compétentes nationales. Ces résultats ont été proclamés après une période de campagnes électorales déroulées sous hautes tensions entre les partisans de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition puis des journées de protestations sanglante et ravageuses entre militants toujours de l’opposition et les forces de l’ordre.

Ici au Mali, tant du côté des Responsables des partis politiques en lice que des membres de la Commission Electorale de l’Ambassade Indépendante (CEAMI), des Autorités de la Mission diplomatique et consulaire et du Conseil des Guinéens au Mali, les préparatifs cadraient, pour l’essentiel du moins, avec l’esprit de la Loi électorale en vigueur. Donc, contrairement au pays où, au plan sociopolitique, les campagnes électorales se sont passées sur fond de vives tensions.

Egalement, au niveau des sièges des Sections des deux principaux partis politiques en farouche compétition, le RPG et l’UFDG, les campagnes ont été axées essentiellement sur la mobilisation, l’éducation et la sensibilisation des militants et la formation des Agents et Délégués déployés à Bamako, Kayes, Kangaba, Bankoumana et Touba (au Mali) et à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso (au Burkina-Faso) et à Niamey (au Niger).

Cette année, dans ces trois pays où la Guinée dispose de fortes colonies, sur plus de 18.000 Electeurs enregistrés à l’issue du dernier recensement, seuls 7023 inscrits ont pu voter. Cela, pour des diverses raisons auxquelles seule la CENI (Commission électorale nationale indépendante) guinéenne semble connaitre les motifs au plan technique et de découpage électoral.

Ainsi, selon la Commission de centralisation basée dans les enceintes de la Chancellerie de l’Ambassade de Guinée, sise au quartier Faso Kanu, en Commune VI du District de Bamako, les résultats définitifs proclamés ont été les suivants :

-Nombre d’Inscrits : 7023 sur 18000 recensés ;

-Taux de participation, 53,89% ;

-Taux d’abstention : 46,11% ;

-Suffrages valablement exprimés : 3912 voix ;

-Suffrages obtenus par candidat : 2091 voix pour le RPG (soit 29,77%) ;

1694 pour l’UFDG (soit 24,12%).

Autre précision à apporter, cette année, Kati n’a pas été retenu pour abriter un centre de vote. Ce qui est sans précédent ; car, selon un membre du Collectif des partis politiques guinéens au Mali, depuis l’avènement de l’ère démocratique en Guinée, il y a toujours eu de vote dans la ville garnison malienne. « Cela, puisqu’au plan démographique et économique, la Communauté guinéenne y est fortement implantée », a précisé un membre de la Communauté guinéenne au Mali. « Toutefois, il est établi qu’à l’issue des dernières opérations de recensement électoral il n’y a eu que 15 enrôlés lors du passage des carles mobiles de la CENI guinéenne à Kati », précisent d’autres sources concordantes. En plus, il aurait la proximité de Kati à la ville de Bamako où les électeurs sont allés précipitamment se faire enrôler pour ne pas rester sans être sur le fichier électoral national de leur pays.

En outre, il n’y a pas mal d’interprétations tendancieuses au tour du choix de la localité de Touba, à 165 kilomètres de Bamako (Cercle de Banamba, Région de Koulikoro), où ne résident que quelques dizaines d’Etudiants en Médersa. En tout cas, cette année même, il n’y a eu dans cette localité que 70 votants dont 57 voix pour le RPG, tous des élèves coraniques.

En Guinée, au moment où nous mettions sous presse, des échauffourées ont déjà éclaté à KanKan, Faranah, Conakry, Kissidougou et un peu partout à l’intérieur du pays. Et le bilan provisoire avancé par le Gouvernement faisait état d’une dizaine de tués dont trois Gendarmes et deux Policiers. Tandis que, selon l’Opposition, il y avait déjà 19 morts dont cinq Agents de maintien d’ordre et deux Responsables du Front National de la Défense de la Constitution (FNDC), des dizaines de Boutiques vandalisées à Matoto (Conakry), KanKan et Kissidougou principalement.

En tout état de cause, sur la base des résultats officiellement proclamés par la CENI, c’est le Professeur Alpha Condé qui vient d’être admis à la tête de la Guinée pour un nouveau mandat de six ans renouvelable une seule fois (si cette Constitution restera inchangée). Déjà, il a annoncé que, s’il parvenait à se faire réélire, il est prêt pour un dialogue national inclusif et est disposé à travailler avec tous compatriotes. Mais, tout porte à croire que son Challenger, Cellou Dalein Diallo qui s’est autoproclamé avec plus de 53% des procès-verbaux expédiés par ses Délégués dans les différents Bureaux et Centres de vote et ses militants ne comptent pas baisser les bras. Ils tiendraient cette fois-ci à en découdre jusqu’au bout pour défendre leur victoire.

En somme, vu la détermination qui prévaut au sein des deux camps adverses et la gravité de la situation ethno stratégique érigée en système au détriment du processus démocratique en cours et le tout sur fond de duplicité de la CEDEAO et de l’UA, ne serait-on pas en droit de se demander jusqu’où risque d’amener la Sous-région dans ses incessantes crises postélectorales ? Qu’Allah protège la Guinée aussi … Amen !

Djankourou

 

 

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